J’en parle assez souvent alors si vous n’avez pas encore compris c’est que vous le faites exprès : je prend mes photos avec un appareil moyen format.
Le moyen format c’est quoi ?
Il existe trois formats de capteurs numériques :
Les capteurs APS : ce sont des petits capteurs dont la résolution ne dépasse pas les 24 millions de pixels. Ils équipent les appareils compacts, certains hybrides et reflex grand public. Il faut tenir compte d’un coefficient multiplicateur x1,5 sur les objectifs. Par exemple un zoom 24x70mm monté sur un appareil au capteur APS deviendra un 36×105 mm. C’est pratique quand on recherche une longue focale mais moins, évidemment, si a besoin d’ un grand angle. Certains capteurs APS ont une qualité exceptionnelle. C’est notamment le cas de la série X chez Fujifilm. Je possède moi -même en deuxième appareil un hybride Fuji XT2 que j’adore utiliser au quotidien. C’est un peu mon couteau-suisse photographique 😉
Les capteurs « plein format » (full frame) : ce sont des capteurs identiques au format des pellicules 24×36 d’autrefois (un négatif ou une diapo mesurait 24 x 36 mm). Les valeurs de focales indiquées sur les objectifs correspondent exactement à ce format de capteur. Les appareils reflex professionnels sont tous équipés de capteurs plein format.
Les capteurs « moyen format » : contrairement à ce que l’on pourrait en déduire ces capteurs sont plus grands que les capteurs « plein format ». En argentique, les négatifs ou diapos mesuraient 4,5×6 cm, 6×6 cm ou 6×7 cm. Sur le même principe, les capteurs numériques moyen format contiennent donc plus de pixels et sont destinés aux photographes très exigeants en résolution. Ce sont plus particulièrement des photographes dont les images sont imprimées en très grands formats pour des expositions ou de l’affichage publicitaire. Seules quelques marques produisent des appareils moyen format : Hasselblad, Phase One (qui a racheté Mamiya), Pentax et Fuji. A noter que Hasselblad et Phase One ne fabriquent uniquement que des moyens formats. Ce sont aussi les plus chers, mais cela se justifie par la qualité inégalable de leurs appareils et de leurs optiques.
Pour ma part, j’ai fait mes début en moyen format argentique dans l’armée de l’air en 1993. Nous avions au service photo de Ouakam à Dakar un boitier de marque Bronica en 4,5×6 qui nous servait pour les photos d’identité, les photos anthropométriques et les photos de pièces détachées d’aéronefs. Comme c’était de l’argentique et que je tirais moi même les photos en N&B, cela m’a permis de prendre conscience de la différence de netteté entre un négatif 24×36 et un 4,5×6.
Un peu plus tard, quand je suis devenu photographe de pub, toujours à Dakar, les agences ont exigé que je travaille en moyen format car les photos que je devais produire pour eux étaient principalement destinées à de l’affichage en 4x3m et il fallait donc un maximum de définition. J’ai donc investi dans un appareil 4,5×6 de marque Mamiya que je suis allé acheter à Paris dans la célèbre boutique spécialisée Le Moyen Format. C’était en 1996.
Puis quand je me suis installé sur le Bassin d’Arcachon en 1999, j’ai continué à utiliser cet appareil pour faire mes photos de paysage. C’est avec ce Mamiya 645 Pro TL que j’ai réalisé une grande partie de mes photos jusqu’en 2013. Cet appareil fonctionne toujours et c’est lui que vous voyez sur le trépied en bois à la galerie. En parallèle, j’utilisais aussi un appareil moyen format panoramique à objectif rotatif très étonnant : le WIDEPAN. A cette époque où le numérique commençait déjà à déstabiliser toute une profession, je me considérais comme étant entré en résistance.
En 2013, la marque Pentax a sorti le premier moyen format numérique 53 millions de pixels « abordable » : le 645 Z . A l’époque, je partais pour une nouvelle aventure en Guadeloupe et je me suis dit que c’était le bon moment pour faire la transition argentique-numérique. Je savais qu’aux antilles je rencontrerai beaucoup de difficultés pour me fournir en films et pour les conserver. De la même manière, il aurait été impossible de les faire développer sur place. J’ai donc investit près de 15 000 € pour cet appareil ultra performant avec trois optiques. Si je suis toujours très satisfait de l’appareil et de son rendu global, je le suis par contre beaucoup moins par la qualité des optiques. Les zoom AF sont de piètre qualité de fabrication et le piqué plus que douteux. Je ne les utilise plus alors qu’ils m’ont couté près de 4000 €. Pentax a refusé de me les reprendre. A défaut de pouvoir réinvestir dans des optiques fixes de dernières génération, je me suis rabattu sur des anciennes optiques à mise au point manuelle que je trouve en occasion à des prix très bas. Je possède aujourd’hui presque toute la gamme 645. Bien sûr, ce matériel est destiné à la photographie aérienne et au paysage statique uniquement. A moins de choisir un angle tout particulier, voir décalé, il sera difficile de couvrir un évènement ou de faire de la photo de sport par exemple avec ce boitier lourd, encombrant et lent. (notez que j’ai quand même réalisé avec ce matériel de très belles photos de la régate Bucket Regatta à Saint-Barth visibles ici)
Depuis que j’ai franchi le cap du moyen format numérique il y a 6 ans, les marques ont redoublé d’effort pour augmenter la capacité de résolution. Il faut dire que dans un monde où certains smartphone sont dotés de capteurs avec des résolutions annoncées à 40 millions de pixels, les fabricants de moyens formats ont plutôt intérêt à prendre de l’avance !
A ce jour, en moyen format, la résolution standard semble fixée à 100 millions de pixels, ce qui par exemple permet un tirage en subligraphie 90×120 à pleine résolution sans aucune interpolation !
Fujifilm était entrée dans la danse avec son GFX50, puis récemment son GFX50R vendu à un prix vraiment très abordable. Deux boitiers plutôt destinés au reportage et à la street photographie bien que mon confrère Pascal Bourguignon réalise des photographies aériennes en paramoteur de toute beauté avec son GFX 50 !
Mais pour compléter son offre la marque vient de sortir une bête de guerre: le GFX 100 (100 pour 100 millions de pixels). L’appareil ressemble à un gros boitier reflex. Il n’a pas la forme cubique typique des autres moyens formats. C’est un peu déroutant pour moi.
Comme toute la gamme Fuji, c’est un appareil hybride donc sans miroir. C’est à dire que la visée est électronique. Votre oeil ne voit pas l’image de l’optique renvoyée par un miroir mais une vision numérique affichée directement dans le viseur (amovible) sur un tout petit écran de très haute définition. Exactement comme pour une caméra vidéo. Vous voyez donc en direct le résultat de tous vos réglages. C’est assez intéressant et pour simplifier mes explications au maximum je vous dirais que cela permet au photographe d’avoir en direct à la prise de vue une vision à peu près similaire à ce que donnera l’image définitive. Cette technologie offre aussi la possibilité de faire apparaître dans son viseur des informations telles que des alertes de netteté ou de sur-exposition. L’autre avantage est une meilleure qualité dans les très haute sensibilités et l’absence de vibration du miroir puisqu’il n’y en a plus. Un point très important sur ce Fuji GFX 100: un stabilisateur très performant qui permet de compenser les vibrations sur l’obturateur et donc de réaliser des prises de vues nettes à des vitesses plus lentes. C’est particulièrement intéressant pour la photographie aérienne qui est une discipline dans laquelle la vitesse d’obturation nécessite d’être élevée à cause de la vitesse et des vibrations de l’aéronef. Cela permet du coup de ne pas avoir à monter trop haut dans les ISO et donc de gagner en qualité.
Je vous épargne la liste presque infinie des fonctions de cet appareil, notamment en ce qui concerne les performances de l’autofocus (détection des visages, etc…) J’ai pour ma part choisi il y a déjà longtemps de ne pas me perdre dans ce délire hi-tech et de me concentrer uniquement sur des fonctions essentielles. Mais cette débauche de technologie permettra certainement au GFX100 d’atteindre la polyvalence que certains photographes attendaient sur un moyen-format. Car oui avec cet appareil il est possible de couvrir un évènement sportif et de faire du reportage dans le feu de l’action. La vitesse d’opturation peut monter au 1/4000 s et autorise des rafales de 5 images, ce qui est très correct pour un photographe qui réalise ce type de prises de vues occasionnellement. Dans ces deux cas précis, les 100 millions de pixels permettront en plus aux photographes d’effectuer des recadrages importants mais aussi d’exposer leurs oeuvres dans des galeries en très grand format. Ça peut valoir le coup ! 😉
Ainsi donc, j’avais hâte de tester cet appareil et l’essai m’a été proposé par le très dynamique distributeur de matériel photo ProPhot qui m’a envoyé une collaboratrice sur le Bassin afin que je puisse tester le matériel dans mes conditions habituelles de prises de vues. Comme Ophélie n’est pas du genre à faire les choses à moitié, elle m’a aussi apporté un Phase One. Je décide de faire deux vols : un avec le Fuji GFX100 + mon Pentax 645Z et l’autre avec le Phase One.
En aérien deux optiques fixes me suffisent amplement. J’avais donc demandé un grand angle et une longue focale. N’ayant pas le temps de potasser la notice de l’engin, j’avais demandé à Ophélie de bloquer les fonctions que je pourrais déclencher par inadvertance. L’appareil fut donc réglé en tout manuel et AF stabilisé.
La prise en main est agréable. Les molettes de réglage de vitesses et iso sont au bout des doigts et le diaph peut se changer directement à la bague de l’objectif avec une grande fluidité. Le fait de voir le résultat dans le viseur électronique est très pratique même si je comprend que cela peut choquer les puristes. Moi qui suit plutôt assez conservateur dans ce domaine, la visée électronique me va bien. Je l’ai découverte avec mon petit Fuji XT2 et je m’y suis bien habitué. De plus, ce système de visé permet de faire un zoom électronique afin de vérifier sa mise au point, ce qui dans certains cas peut s’avérer très efficace.
Je vais donc ainsi réaliser une cinquantaine de prises de vues aériennes au dessus des bancs de sable et de l’Ile aux Oiseaux. Et comme je veux en avoir le coeur net, j’ai doublé certaines photos avec mon Pentax 645Z. C’est important de comparer les deux appareils car si le Fuji GFX100 produit 102 millions de pixels, soit le double du Pentax 645Z, son capteur est néanmoins de la même taille (43,8×32,9). Reste donc à savoir si le fait de caser deux fois plus de photosites dans un capteur de même dimension est une solution efficace ?
Petit détail mais qui a son importance, avec sa forme de gros reflex, le Fuji GFX100 est aussi doté d’un déclencheur vertical ce qui est très confortable. Je n’ai jamais compris pourquoi Pentax n’avait pas équipé le 645Z de cette fonction essentielle.
De retour à la galerie, voici le moment venu de décharger les cartes et de développer les RAW. Ophélie a insisté pour que j’installe Capture One Pro (version d’essai). Moi je suis habitué à Camera Raw et dès qu’on me parle de changement j’y vois tout de suite une galère. J’ai détesté l’école et je me retrouve à presque cinquante ans à devoir ré-apprendre… Bref, on a fait comme elle a voulu mais très vite je me suis retrouvé perdu dans les méandres de ce logiciel qui m’était inconnu. Mais il parait que l’essayer c’est l’adopter. Nous verront bien, si j’ai le temps de me former ce qui ne va pas être évident…
Ce qui est certain c’est que la performance du stabilisateur a joué son rôle. Les images sont toutes parfaitement nettes. Il y a plus de définition qu’avec le Pentax et cela se voit en affichant à 100%. Néanmoins j’ai l’impression que le rendu est très « numérique », presque métallique, certains diront « binaire ». Il me semble qu’ il y a moins de modelé qu’avec mon Pentax 645Z. Il est possible que l’utilisation des simulation de films argentiques qui sont proposés par Fuji soit à prendre en compte pour pallier à cet effet et retrouver un rendu plus proche de l’argentique.
J’ai refait un vol en toute fin de journée dans des conditions de lumières assez extrêmes puisque le ciel était totalement bouché. Avec le 23mm ouvert à f5 et une vitesse au 1/160s à 800 iso, je pense qu’on ne peut pas faire plus risqué pour la netteté en photographie aérienne depuis un ULM à 1000 pieds environ. J’ai photographié l’Ile aux Oiseaux dont voici le résultat final. Je me suis permis de recadrer l’image car en grand angle j’avais l’aile de l’ULM dans le cadre. Après un bon étalonnage sur Camera Raw (mais il parait qu’on peut faire mieux sur Capture One) j’obtiens une très belle photo suffisamment nette pour voir les Cabanes Tchanquées. Bien sûr il y a un peu de bruit mais n’oublions pas que nous sommes à 800 iso sur une image légèrement sous exposée à la prise de vue. Au tirage en 80×80 cm je pense que ce bruit ne sera pas perceptible à l’oeil. Jugez plutôt :
Malheureusement je n’ai pas pu tester cet appareil dans d’autres conditions que l’aérien. Mais je suis certain d’une chose, ce joujou à 11 000 € repousse les limites du moyen format et va attirer l’attention de nombreux photographes qui n’avaient peut-être jamais envisagé de quitter le monde « pépère » du 24×36…
Si devais donner un conseil à un(e) photographe qui souhaite passer au moyen format tout en disposant d’un appareil très polyvalent, je lui conseillerai sans hésiter le GFX100. La gamme d’optiques est assez vaste pour couvrir la plupart des besoins et est bien sûr compatible avec le GFX50R qui est proposé à un prix suffisamment attractif pour constituer un second boitier. Par ailleurs, la relation que les responsables de Fuji France entretiennent avec les photographes pros est très dynamique et appréciable. Ce n’est pas le cas chez Pentax qui a même brillé par son absence au Salon de la Photo de Paris cette année…
Phase One : la cerise sur le gateau.
Ophélie avait insisté pour que je teste également un Phase One. Compte tenu du prix je l’avais prévenu qu’il n’y avait aucune chance pour que j’investisse dans ce matériel même si je savais d’avance qu’il me correspond bien plus que le GFX100 de chez Fuji.
Phase One c’est avant tout une marque de dos numériques, domaine dans lequel cette compagnie scandinave excelle ! Après avoir racheté la célèbre marque japonaises d’appareils moyens formats argentiques Mamiya, Phase One s’est positionné dans le très haut de gamme, tout comme le fabriquant suédois Hasselblad.
Me voici donc en présence d’un bloc d’acier au design épuré qui donne tout de suite envie de le prendre en main. Bien sûr, avec son optique Schneider 80mm f2,8 il pèse son poids. Mais cela n’a pas été conçu pour courir derrière Eric Bouvet entre les rafales de kalachnikov en pleine bataille de Mossoul !
Cet appareil est destiné à la mode, à la pub et au paysage, un point c’est tout. Il semble avoir été pensé pour les photographes pros les plus expérimentés et les plus exigeants. Par exemple il intègre un détecteur de vibrations sismiques du trépied permettant même un déclenchement au moment ou l’appareil détecte le moins de vibrations ! Il y a aussi une fonction « hyperfocale » qui sera appréciée des photographes de paysages et d’architecture. Et pour les photographes de mode et de pub : la synchronisation flash au 1/1600 !
Si on ne devait retenir que l’essentiel, on mettra en avant que le capteur de 100 millions de pixels mesure 53,7×40,4, ce qui le rapproche sérieusement d’une fenêtre d’opturation 4,5×6 en argentique. En outre le système Phase One est modulable puisque le dos numérique est interchangeable. Il peut même s’adapter sur des chambres !
Et moi, aujourd’hui, je vais avoir la chance de pouvoir réaliser un vol avec cette merveille.
Malheureusement il ne fait pas beau du tout. Le ciel est complètement couvert au point qu’en cette fin de journée d’automne il n’y a plus beaucoup de lumière. Je décide quand même de faire le test et nous décollons. Comme je n’ai qu’une seule optique fixe : le 80 mm Scheider BlueRing (équivalent à un 50mm en 24×36), je choisi de réaliser quelques photos générales des passes du Bassin d’Arcachon. Et puisque je dispose de 100 millions de pixels sur un gros capteur et bien soyons fous : je décide de réaliser un panoramique par assemblage sur la base de trois photos. Olivier, le pilote remonte vers le large pour nous écarter le plus possible du Banc d’Arguin afin que l’ensemble puisse rentrer dans mon cadre. On va s’y prendre à trois reprises car à chaque fois on était encore trop prêt… Finalement la prise de vue est réussie. Reste à savoir ce que cela va donner une fois sur l’écran. A 200 iso j’ai ouvert à f2,8 pour 1/800 s. On est limite à tous les niveaux mais je ne voulais pas monter dans les iso.
Très vite, la lumière ne permet plus rien et nous décidons d’atterrir. Je suis un peu frustré de ne pas avoir pu pousser le test plus avant mais je n’oublies pas que le but principal de cette journée était de tester le FUJI GFX100 qui présente une alternative « abordable » pour moi.
De retour à la galerie, je n’ai pas le choix, je suis obligé d’utiliser Capture One, logiciel créé par Phase One, pour « dérawtiser » les images. En effet, les fichiers du Phase One ne sont pas reconnus par Camera Raw. Comme je vais réaliser un panoramique par assemblage, et qu’en plus je ne maitrise pas du tout Capture One, je vais juste ouvrir les trois photos, leur appliquer un étalonnage très soft et les balancer sur photoshop en .tif, puis faire ma petite tambouille habituelle.
Ce qui frappe tout de suite à l’écran c’est la subtilité du rendu. On a le sentiment de voir des nuances qui donnent de l’intérêt à une lumière qui aurait pu être ignorée. Avec cet appareil, le photographe devient un peintre impressionniste avant de devenir un pictoraliste ! Il risque même de devenir snob ! lol
Une fois les trois images assemblées, je m’aperçois que je ne peux pas enregistrer le fichier en .psd car il dépasse… 2 gigas ! Je suis donc obligé d’écraser les calques pour pouvoir l’enregistrer. C’est donc une information importante à prendre en compte car si vous vous lancez dans ce type d’assemblage à partir de photos de 100 millions de pixels, vous n’avez pas d’autre choix que de terminer le travail avant de l’enregistrer.
Finalement, j’ai choisi de convertir ce panoramique en N&B, pour des raisons purement commerciales car je pense que je ne trouverai pas d’acquéreurs de cette photographie dans sa version couleur trop mélancolique. Il faudrait pour cela que j’expose dans des galeries fréquentées par des collectionneurs. Et justement cet appareil est destiné à des photographes qui ont la possibilité de rencontrer ce public. Ce sera peut-être mon cas, un jour …ou pas.
Si vous avez lu cet article jusqu’ici alors c’est que soit vous êtes un(e) professionnel(le) , soit que vous n’aviez vraiment rien d’autre à faire Lol
J’ai souhaité vous faire partager cette expérience et j’espère que cela vous aura apporté des éléments de réponse. On est bien loin de la simplicité de prendre une photo avec son smartphone et de la partager sur insta après avoir ajouté quelques filtres sur snapseed. On est loin aussi des milliers de photos de couchers de soleil prises avec des boitiers reflex et traficotées en HDR sur Lightroom pour être vendues à bas prix dans les rayons déco des magasins de bricolage. Et que dire des photos prises avec des drones, souvent en toute illégalité ? Comme je l’ai toujours dit, les contraintes sont essentielles si on veut produire un travail de qualité et qui a du sens. Les contraintes produisent de la rareté et c’est justement en partie ce qui donne de la valeur aux oeuvres. C’est pour cela que je continuerai à travailler en moyen format.
Reste maintenant à savoir si je vais continuer avec mon Pentax 645Z ou franchir le pas chez Fuji ou même Phase One… 😉
Je remercie Ophélie Vasapolli de chez Prophot pour avoir joué le jeu et pour avoir eu la patience d’attendre le retour de mes vols ULM.
J’ai eu la chance de pouvoir effectuer plusieurs vols photographiques en ULM pendant la dernière semaine d’octobre. Il faisait assez doux grâce à un vent de sud qui nous ramenait un peu d’air chaud. Mais surtout il a permis de repousser la brume vers le Nord ce qui a ouvert une visibilité hors du commun vers la côte basque. Ainsi, à peine décollé de Villemarie, mon pilote m’indique que l’on voit super bien la chaine des Pyrénées.
Nous sommes à 1000 pieds (soit à peu près 300 mètres d’altitude) et j’ai l’impression qu’un saut de puce pourrait nous permettre de survoler la Rhune. Comme je disposais d’un 600mm monté sur mon fujiXT2 j’en ai évidemment profité pour faire quelques prises de vues étonnantes 😉
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce couple du Nord Bassin apprécie vraiment mon travail sur le Bassin d’Arcachon.
Installés depuis peu dans leur nouvelle maison très contemporaine, ils sont venus à la Galerie me rencontrer et choisir les oeuvres qui allaient mettre de la couleur sur leurs murs et marquer leur ancrage au territoire.
Dans le salon c’est « Trajectoire Orbitale » qui domine avec une magnifique caisse américaine en chêne massif parfaitement en accord avec leur bibliothèque. La salle à manger accueille « La Colère du Phénix » avec caisse américaine en chêne et « Waves » dans une caisse américaine en pin noire.
Dans la chambre : « Ancre de Chine » et « Fracture Hydraulique » présentées en diptique avec caisses américaines en pin blanches. En face, au dessus d’un magnifique bureau en chêne massif : « A l’Est d’Eden » dans une caisse américaine en noyer.
Merci à ce couple pour sa confiance et surtout pour sa patience car il a fallu du temps pour tout fabriquer.
Mis à part le reportage d’une journée au Meeting aérien de Cazaux fin juin, je n’avais pas fait une seule photo depuis le… 17 octobre 2018 !!!
Mon Pentax 645 Z, enfermé dans son coffre depuis presque un an va peut-être me faire la gueule…
Il est assez surprenant de constater qu’un photographe professionnel aussi expérimenté que moi fasse aussi peu de photos. Et pourtant cela s’explique par la manière, assez rare dans la profession, dont je gère mes affaires.
Alors que la plupart des photographes travaillent sur commande ou participent à différentes expositions, j’ai fait le choix il y a vingt ans de proposer mes photographies au public dans ma propre galerie. A une époque j’ai eu une collaboratrice pour tenir la boutique. Cela me permettait de me libérer un peu de la partie commerciale et de me concentrer d’avantage sur mes prises de vues et d’avancer plus rapidement sur mes projets de livres. Pour l’aider à vendre au mieux mes photos je lui confiais tous mes secrets, ma technique de prise de vue, mes endroits favoris, les bons moments pour capter les bonnes lumières. Je lui ai accordé ma confiance pendant trois ans et tout se passait merveilleusement bien. Et puis un jour, elle m’a annoncé qu’elle souhaitait partir, ce qu’elle a fait. Ce n’est que quelques semaines plus tard que j’appris que son fiancé que je connaissais comme employé municipal préposé à l’état civil, venait de se former au métier de photographe derrière mon dos et qu’ils allaient se lancer dans la commercialisation de… photos du Bassin !… Ils profitaient ainsi de toute mon expérience et de ma connaissance du territoire et allaient réaliser des photos quasi identiques aux miennes qu’ils commercialiseraient à bas prix en grandes surfaces et sur les marchés, participant ainsi à inonder le public d’images du Bassin tout en pratiquant le nivellement par le bas. Depuis, ce gugus pratique allègrement le plagiat et j’ai commencé à monter un dossier juridique dans la perspective de l’attaquer pour parasitisme. Je n’ai jamais prétendu avoir le monopole des photos du Bassin d’Arcachon mais en revanche je ne peux pas accepter d’être plagié jusqu’à mes codes vestimentaires ! Trop c’est trop.
Cette trahison je l’ai mal vécu et je ne suis plus du tout motivé pour recruter qui que ce soit. Je préfère me débrouiller seul désormais. Souvenez-vous de cette phrase de Raymond Depardon : « il faut aimer la solitude pour être photographe ». Cela semble se vérifier jusque dans la partie commerciale.
En conséquence je ne peut qu’alterner des périodes où je me consacre à tenir la galerie pour rencontrer le public et vendre mes oeuvres et des périodes de prises de vues durant lesquelles la galerie n’est plus dans mes priorités.
Je viens de passer presque une année complète en « mode commerçant » et je me sens saturé. Surtout, je me sens terriblement frustré de ne plus être en contact avec la nature et avec mon matériel photo. J’ai ressenti la perte d’inspiration, la perte de l’envie de me laisser surprendre par les lumières magiques du Bassin. Il est donc temps de repasser en « mode photographe ».
Dès ce samedi 31 août au soir, la Galerie de la Hume ne sera ouverte que sur rendez-vous. Il vous suffira tout simplement de me contacter, même quelques minutes avant de venir car j’habite à 400 mètres et si je ne suis pas en prises de vues, je viendrai à votre rencontre.
La ré-ouverture aux horaires fixes ne se fera qu’à l’approche des fêtes de Noël, avec, je l’espère, quelques nouveautés.
Bien sûr, vous pouvez aussi commander mes photos et mes livres directement sur mon site. Le paiement en ligne est sécurisé et c’est moi personnellement qui gère vos commandes.
Pour celles et ceux qui me suivent sur ma page fb et mon compte instagram, je vais vous faire partager mes nouvelles aventures photographiques, parfois en direct 😉
Bonne rentrée et bon été indien !
Dernièrement j’ai relevé un défis pour des nouveaux clients. Ils souhaitaient en effet un tirage d’une photo Noir et Blanc qu’ils avaient repéré sur mon site avec un encadrement en caisse américaine de… 2m x2m, soit 4 m2 ! Ce ne fut pas facile mais j’y suis parvenu et cette photo des parcs ostréicoles du Mimbeau trône désormais dans la salle à manger de cette superbe villa du Cap Ferret aux volumes impressionnants.
Voilà, nous sommes en plein dans l’été et il est caniculaire. Heureusement à la Galerie de la Hume il y a la clim ! 😉
Cette année, je n’ai pas fait de nouvelle photo du Bassin. J’ai un principe depuis vingt ans : je ne me force pas à faire des photos du Bassin si je n’ai pas une nouvelle idée ou un nouveau thème. Mon boitier moyen format n’a pas déclenché depuis le vol en ULM du 15 octobre 2018. Et c’est très bien comme ça. Pour moi, le Bassin n’est pas un produit de consommation, même si certains ont cru bon d’en faire une « marque territoriale » avec une soit disante « charte » et des soit disantes « valeurs » et un logo « B’A » qui a envahi nos nombreux ronds points. Je pense que le meilleur moyen de respecter le Bassin c’est de ne pas forcer les choses, de ne pas aller vite, et surtout de ne pas exploiter son image de manière primitive.
Des photos j’en ai des centaines qui n’ont pas pris une ride. D’ailleurs depuis quelques temps je m’amuse à ressortir des photos qui datent de presque dix ans et qui n’avaient pas encore atteint la limite des 30 exemplaires. C’est le cas de « Les Cabanes dans la Savane » et de « Arizona Dream » que je propose à nouveau mais en tirages très TRES grands formats.
Certes, je suis bien conscient que pour le plupart des acquéreurs, la motivation est purement décorative, mais il serait dommage de ne pas prendre en considération l’aspect patrimonial. Ces photos sont aussi le témoignage d’une époque. Le Bassin change constamment, pour des raisons naturelles et malheureusement de plus en plus aussi par l’urbanisation et l’artificialisation des lieux. Mais un autre phénomène est venu perturber mon travail : les restrictions et interdictions d’accès à des sites emblématiques et fragiles devenus trop fréquentés.
Ceci me complique la tâche et il va me falloir redoubler d’imagination pour trouver de nouveaux axes de prises de vues.
En attendant, je vous invite à venir découvrir la version en tirage subligraphie de l’Arbre Généalogique, encadré en caisse américaine en noyer massif, des très grands panoramiques de « The Pink Lady », « Les Culs Nus », « Les Cabanes dans la Savane », « Le Domaine des Dieux », « Arizona Dream », « Piraillan », « Horizon », « Gaillouneys, heure bleue » et bien d’autres…
Il reste encore quelques exemplaires disponibles de « Ancre de Chine » désormais proposée uniquement en subligraphie 90×120 (ou plus grand) et de « La Colère du Phénix ».
Pour les adeptes de la finition laminage sur bois, j’ai un choix importants de tirages en formats 60×60, 80×80, 60×80 et panoramiques 60×130, dont 3 exemplaires de l’Arbre Généalogique disponibles en 60×80 à 189 €.
Concernant les livres, il ne reste que 300 exemplaires de « Une Autre Planète » et à peine une vingtaine de « J’ai Rêvé du Bassin ». Mon prochain livre est en gestation mais cela reste encore assez vague dans mon esprit. Là aussi, je prend mon temps, comme si je devais attendre la marée pour partir. C’est cela le Bassin !
Je vous attend donc à la Galerie tout l’été du mardi au samedi de 10h00 à 12h30 et de 16h00 à 19h30 (et sur rendez-vous en dehors de ces horaires si vous le souhaitez). Passez un bel été et surtout… prenez le temps, rien ne presse ici 😉
Sacrés moments d’émotion pour moi lors de ce meeting aérien 2019 organisé par la FOSA à la BA-120 de Cazaux.
Il y a 25 ans, j’ai en effet passé un peu de temps dans l’Armée de l’Air au DA 160 de Ouakam à Dakar en tant que photographe. Les deux plus belles années de ma vie, sans hésiter. C’est dans ce contexte que j’ai appris la photographie aérienne que je pratiquais à bord d’un hélicoptère Alouette III. De 1993 à 1995, j’ai vu et photographié des aéronefs dont la plupart ne volent plus aujourd’hui : Jaguars, Mirages F1, Mirages IV, Fouga Magister, Mirages 2000, Super Frelon, Cougar, Shinook, Transal, Hercule, Antonov 124, Tornados, sans oublier le Concorde qui faisait escale avant de partir vers le Brésil ou qui nous déposait le 1er Ministre Edouard Balladur pour sa visite des états africains… Le DA160 était un lieu de passage pour de nombreuses forces armées, françaises et étrangères, dans une période de conflit au Rwanda (Opération Turquoise). Alors à chaque arrivée annoncée, les pompiers de la base m’emmenaient en bout de piste pour photographier les atterrissages et les décollages. Je pouvais approcher les aéronefs au plus près, discuter avec les pilotes et parfois prendre une bière avec eux à la paillotte de l’ETOM. Une belle expérience pour un jeune de 20 ans. J’en garde des souvenirs inoubliables que je partage assez souvent avec les nombreux camarades du service militaire qui sont restés en contact.
Il y a quelques mois, un personnel de la base de Cazaux m’a contacté pour me proposer de participer à ce meeting 2019 en tant que « spotter » c’est à dire à un emplacement privilégié lors de la journée des répétitions du vendredi. J’ai tout de suite accepté. Pour ce type de prises de vues qui nécessitent une rapidité d’autofocus et des vitesses d’obturation élevées en mode rafale (surtout pour prendre le Rafale d’ailleurs 😉 j’ai choisi de ne pas utiliser mon moyen format Pentax 645 Z qui n’est pas du tout adapté pour cet exercice. J’ai donc opté pour mon second boitier, celui que j’ai toujours avec moi : l’hybride tropicalisé Fuji XT2, avec une poignée grip booster et un zoom 100-400 (qui équivaut à un 600 mm en plein format). Ce choix s’est révélé payant puisque je peux dire qu’au 1/4000 ème, voir 1/8000 ème de seconde en rafales j’ai pu « attraper » quelques beaux croisements de la Patrouille de France.
J’ai été particulièrement impressionné par la démonstration de l’hélicoptère Caracal et des Forces Spéciales. La fameuse « grappe » est digne d’un blockbuster américain ! il faut une sacrée paire de couilles pour être suspendu à une telle hauteur et à une telle vitesse par un simple mousqueton !
J’ai également pu capturer une très belle « vaporisation » autour du Rafale lors de son évolution « solo ».
Le passage de l’A-400 M, ce mastodonte ultra puissant, dans le brouillard matinal m’a donné aussi de belles images.
J’ai également découvert le milieu des « spotters », ces photographes amateurs passionnés d’aéronautique, qui connaissent tous les avions dans les moindres détails. J’en ai trouvé quelques uns assez flippants…
Bien sûr, se pose la question du bilan carbone d’un tel meeting, ces aéronefs ne fonctionnant pas au bioéthanol ! J’ai envie de vous dire que nous avons tous une petite part d’hypocrisie et la mienne ne va pas plus loin que ça 😉
Je vous invite à visionner toutes les photos de ce meeting sur cette partie de mon site où sont hébergés mes autres travaux : cliquez là.
Un week-end riche en rencontres et en expositions
La route était longue, pluvieuse et venteuse (tempête Miguel) pour se rendre dans le joli petit village de caractère de Bellême dans le Perche (Normandie) mais cela en valait la peine. J’étais en effet invité à participer au Festival Photo sur le thème « L’eau, la mer et les océans » aux côtés de 10 autres photographes talentueux. J’avais choisi de ne présenter que mes dernières photos aériennes du Bassin d’Arcachon afin de rester en concordance avec mon livre, car il y avait aussi un salon du livre auto-édité, mais également pour coller avec ma sélection en finale du Concours des Photographies de l’Année dont les résultats ont été annoncés lors d’un grand diner dès vendredi soir.
Malheureusement pour moi, ma photo « Arbre Généalogique » n’a obtenu que la troisième place dans la catégorie « paysage ». Et donc, pour la quatrième fois consécutive je ne serai pas lauréat. Je n’ai pas l’hypocrisie de vous dire que je ne suis pas déçu car forcément je le suis. Cette année, j’y croyais vraiment. Et je ne pourrais pas non plus vous dire que ce sera pour la prochaine fois car si j’ai bien compris, il n’y aura pas de prochaine fois. L’organisateur du concours nous l’a annoncé : c’était la dernière édition, il souhaite arrêter. Trop de polémiques au sujet du jury et des résultats.
Les photographes sont avant tout des artistes, donc des gens sensibles, émotifs et susceptibles, qui manquent parfois de confiance en eux, et c’est donc naturellement qu’ils réagissent à leurs échecs, parfois avec manque de tact. Les réseaux sociaux se chargent du reste… Pour l’organisateur qui se donne à fond pour cet évènement et avec des moyens assez réduits (puisqu’il faut bien le dire: les sponsors sont peu nombreux), cette année ce fut « too much » et il a donc pris une décision radicale. J’ai bien essayé de le convaincre que cela valait le coup de continuer et qu’il fallait juste faire quelques ajustements. Notamment, peut-être revoir les critères de sélection des membres du jury et établir un système de notation par points (originalité, maitrise technique, émotion, rapport au thème). Je veux croire qu’il y réfléchira, que le temps apaisera sa déception et que nous nous retrouverons l’année prochaine pour une nouvelle édition. Nous sommes très nombreux à être conscients de l’ implication de Pascal Quittemelle pour notre profession, au travers du concours mais aussi du magazine Profession Photographe, du salon du livre et du Festival de Bellême qui n’en n’ait qu’à ses débuts. C’est cela avant tout qu’il doit retenir et non les réactions parfois excessives, les petites phrases assassines et les hypocrisies dont nous sommes tous coupables à un moment ou à un autre et qui font partie du folklore du petit monde de la photographie. Il faut prendre du recul et surtout de la hauteur, retenir uniquement les critiques constructives et avancer 😉
Après cette grande et belle soirée, pendant laquelle un prix d’honneur a été décerné par la SAIF au célèbre photographe Jean Gaumy, peintre de la Marine et académicien, une bonne nuit de sommeil devenait nécessaire avant de s’attaquer aux étapes suivantes de ce week end photographique en Normandie : le Salon du livre auto-édité et bien sûr le Festival Photo de Bellême !
2ème jour : Salon du livre et Festival
Le lendemain matin, la pluie a enfin cessé et nous voici tous en train d’installer nos livres sur nos grandes tables. Le photographe animalier Grégory Pol est arrivé tout droit d’Andernos après une expédition aux iles Kergellen. Jeanne Taris, photojournaliste spécialisée dans la photo humaniste et qui vit à l’année au Cap Ferret est là aussi (elle termine deuxième de la catégorie Humaniste cette année). Nous sommes donc trois photographes du Bassin présents à Bellême. Nous avions apporté des huîtres et avons donc improvisé un véritable bar à huitres. Le très réputé photographe Guy Le Querrec s’est régalé et nous nous sommes régalés de son sens de la répartie 🙂
Beaucoup de partages d’expériences entre nous et l’envie d’acheter tous les livres des confrères et consoeurs. J’ai été particulièrement séduit par le livre du photographe Julien Gérard qui a « commis » un travail en drone au dessus du Bénin assez remarquable. Moi qui critique les drones pour la photo j’avoues avoir été bluffé. Mais il est vrai qu’au Bénin la réglementation est moins contraignante et que cela lui a donc permis d’explorer ce territoire à sa guise. Son talent et son regard sur ce pays qu’il connait bien a fait le reste. Du coup, comme le veux la tradition, nous avons échangé nos livres.
Ce week end m’a également permis de beaucoup discuter avec Grégory Pol dont le parcours professionnel est une grande aventure. Ancien plongeur de la Marine Nationale, ayant été en missions à l’étranger dans des coins « chauds » c’est aujourd’hui le froid des terres australes qui semble l’attirer 😉 Spécialisé en photographie animalière il commence à être reconnu dans la profession ce qui est mérité quand on voit la qualité de son travail. Comme il vient de s’installer sur le Bassin et que le courant est bien passé, nous allons être amenés à se revoir et peut-être, qui sait, à collaborer ensemble 😉
Fujifilm avait dépêché sur place son équipe commerciale qui était venue avec l’ensemble de sa gamme et notamment le tout nouveau moyen format Fuji GFX 100 (100 pour… 100 Millions de pixels !!!). J’ai pu le prendre en mains et j’ai aussi beaucoup discuté avec le photographe aérien Pascal Bourguignon, ambassadeur de la marque. Il se peut que je quitte Pentax dont la gamme d’objectifs pour le 645 Z est trop réduite et le service communication inexistant pour poursuivre mes aventures photographiques à bord du vaisseau Fuji dont l’équipage me semble plus dynamique. D’ailleurs j’ai déjà un XT2 qui me sert de deuxième appareil et avec lequel j’ai pris les photos de cet article.
Comme un pied de nez à la modernité du numérique, Didier Leplat était là avec son fidèle « trombinotron » et nous sommes tous passés sous les flashs pour immortaliser notre tronche et je crois que c’est le plus beau portrait de moi que j’ai jamais eu. Merci Didier.
Le beau temps étant revenu nous avons pu inaugurer notre exposition « L’eau, la mer et les océans » en présence du public et du maire de Bellême. Ce fut une déambulation dans le village allant d’expos en expos et chaque auteur présentait son travail. Pour ma part j’avais choisi de n’exposer que mes dernières vues aériennes du Bassin. J’ai pris le temps de les expliquer une à une et bien sûr, je n’ai pas manqué de m’attarder sur la problématique du Wharf et des eaux usées. C’est dans ces moment que je me rend compte à quel point la grande majorité des citoyens ne savent pas ce qu’il en est de leurs eaux usées et de leurs déchets. On dit souvent que si les mangeurs de viande assistaient au spectacle de l’abattoir ils n’en mangeraient plus, et bien je pense que si les citoyens savaient comment sont traitées et rejetées leurs eaux usées, ils feraient plus attention aux produits chimiques qu’ils consomment mais aussi à leurs mégots de cigarette, au plastic et autres merveilles que nous savons produire.
Mais j’ai surtout présenté au travers de mes photos les merveilleux décors du Bassin d’Arcachon, un voyage autour du monde presque en soit. Comme la plupart des photos aériennes ont un caractère abstrait il fallait les raconter et comme je suis bavard, cela a pris un peu de temps 😉
Que ce soit les magnifiques paysages en noir et blanc de Stéphane Delpeyroux où le temps semble s’être arrêté, les photographies animalières de Grégroy Pol, le témoignage sur le dur métier de marin pêcheur par Frédéric Briois, les plongées dans le monde du silence de Franck Seguin, les tempêtes bretonnes de Benoit Stichelbaut, les évasions minérales de Christian Vallée, le regard de Patrick Landmann sur le transport maritime, la contemplation aérienne du Bénin par Julien Gérard, et enfin les évaporations et leurs diverses représentations dans la nature par les compères Didier Charre et Michel Riehl, le thème de ce Festival a permis de varier les plaisirs et d’étonner le public.
L’exposition reste visible jusqu’au 2 septembre 2019.
La cerise sur le gâteau
Si je n’ai obtenu que la troisième place au concours, mon lot de consolation fut pour moi d’avoir vendu sur place le deuxième exemplaire de « Arbre Généalogique » en 90×120 tirage subligraphie et caisse américaine en orme massif. Cette photographie a fait deux heureuses et elle reste à Bellême ce qui est aussi une belle satisfaction pour moi.
Je tiens à remercier Pascal Quittemelle et toute son équipe pour l’organisation et l’accueil ainsi que les habitants de Bellême et surtout les commerçants qui ont été adorables avec nous. Ce fut un très beau moment de partage avec les confrères et consoeurs et de belles rencontres. Rendez-vous à Bellême peut-être l’année prochaine pour une nouvelle édition du Festival et je l’espère du Concours des Photographies de l’Année.
Samedi 25 mai, j’étais l’invité de Marie-Corine Cailleteau dans l’émission « Au Fil de l’Eau » sur France Bleu Gironde. Une heure d’entretien pour parler de mon parcours, de mon dernier livre, de mon attachement au Bassin d’Arcachon mais surtout de ma sélection en finale du concours des Photographies de l’Année et de ma participation au Festival Photo de Bellême sur le thème : « L’eau, la Mer, l’Océan ».
L’émission est à écouter en intégralité en cliquant ici (vous pouvez zapper les pub et intermèdes musicaux avec le lecteur).