A l’occasion du Salon Nautique d’Arcachon, El Galèon, réplique d’un galion espagnol, est venu d’Andalousie nous rendre une petite visite.
Comme il se doit, j’ai tenu à immortaliser cet évènement, mais contrairement à l’année dernière avec le Bellem, j’ai choisi de ne pas réaliser de prises de vues aériennes, et de me contenter de le photographier depuis le Tir au Vol à Pereire, et depuis le Belvédère d’Arcachon.
La lumière était plus que moyenne, mais ce galion m’a tellement rappelé mon bateau de pirates de Playmobil que cela valait le coup ! 😉
J’ai toujours aimé la montagne en hiver.
Cette sensation d’immensité, de danger imprévisible. Comme en mer, la montagne dicte ses règles et gare à celui qui tente de les défier.
J’ai eu la chance de pouvoir apprendre à skier très jeune. A peine je savais marcher que mes grands parents m’emmenaient dans leur caravane « à la neige », comme on disait à l’époque, quelque part en Savoie. Puis, grâce aux colonies de vacances, classes de neige et stages UCPA, je pu accéder tous les hivers aux sommets des Alpes, où à force j’acquis un très bon niveau de ski.
J’aimais tellement la montagne que pour mon service militaire, je me portais volontaire pour rejoindre les Chasseurs Alpins. Malheureusement, ma forte myopie m’empêcha d’y accéder et c’est ainsi que je partais finalement sous contrat de deux ans comme photographe dans l’Armée de l’Air à Dakar au Sénégal, où finalement je restais 6 ans.
Cette coupure avec la montagne et la neige fut fatale puisque par la suite, installé sur le Bassin d’Arcachon, et bien que relativement proche des Pyrénées, je ne ressenti plus l’envie de me confronter au froid, plus attiré par les eaux chaudes et turquoises de la Caraïbe, ou par la découverte des grands espaces américains.
Ce n’est qu’en février 2022, de part les difficultés et incertitudes pour voyager à cause du Covid, que je décidais de tenter de me remettre au ski et de renouer avec la montagne. Etant encré et attaché au Sud Ouest, j’ai pensé que cela avait du sens de me concentrer sur les Pyrénées, une chaîne de montagne qu’il m’est arrivé de photographier depuis… la Dune du Pilat !
C’est avec une certaine appréhension, que trente ans plus tard, je rechaussais des chaussures de ski. On me disait toujours : « tu verras, le ski c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas »
… et bien vous savez quoi ? c’est vrai !
Il ne m’aura suffi que de quelques descentes pour retrouver mes marques, et quelques semaines pour m’adapter au nouveau style et au nouveau matériel. Et… redevenir accroc !
Au delà des sensations qu’il me procure, le ski de piste est un moyen de déplacement intéressant pour accéder aux altitudes les plus élevées et transporter sans trop de difficulté mon matériel moyen format. Avec un téléobjectif puissant, je peux capter des détails et des paysages situés loin, très loin, et surtout inaccessibles.
Mais je pars aussi en randonnées en raquettes, ce qui permet de varier les ambiances et de s’éloigner de la civilisation pour une relation plus intime avec la montagne.
Bien sûr, comme pour tous les décors naturels, c’est la lumière qui procure la magie d’une photographie. Il faut donc aussi pouvoir séjourner longtemps sur place pour avoir plus de chance de faire cette rencontre.
Je me suis rendu compte, qu’en hiver, le noir et blanc s’imposait de façon assez systématique. Le ciel bleu intense devient noir et les nuances de gris rocailleuses contrastent avec les courbes douces et rassurantes de la neige immaculée.
Mais parfois, quand le ciel est blanc ou gris, il n’est pas nécessaire de faire du N&B pour obtenir une photographie quasiment monochrome. C’est d’ailleurs cette ambiance que j’apprécie le plus. Il y a un côté féérique qui se dégage.
Mes premières photographies des Pyrénées rassemblent mes découvertes des hivers 2022 et 2023, sur les territoires de Cauterets, Saint-Lary, Piau Engaly et Loudenvielle. Cliquez ici pour les découvrir.
Les tirages, sont disponibles du 30×40 au 90×120, et plus grand pour certaines, notamment les panoramiques qui peuvent atteindre 2m de longueur.
Le photographe Julien Gérard m’a fait l’honneur de m’interviewer pendant plus d’une heure dans son podcast « parlons livres photos ».
Nous avons évoqué mon parcours professionnel, mes expériences, mon matériel et bien sûr nous avons parlé de mon dernier livre « ORGANIC ».
C’est à écouter ici:
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Pour ce numéro du mois de novembre, le magazine Terre Sauvage publie un dossier consacré au Parc Régional des Landes de Gascogne, illustré par quelques unes de mes photographies, terrestres et aériennes.
L’article, initialement bouclé en juin, a dû être modifié en raison des incendies qui ont ravagé une grande partie des forêts situées dans le Parc Régional. Une de mes photos aériennes réalisée le 8 août alors que les fumeroles étaient encore actives a donc été ajoutée.
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Je ne participe pas souvent à des festivals photo ou à des expositions pour la raison simple que ma galerie à la Hume me prend beaucoup de temps et d’énergie, et qu’il m’en reste peu pour démarcher et m’organiser en vue d’exposer ailleurs.
Une fois n’est pas coutume c’est à la demande du talentueux photographe Didier Jallais, que j’ai accepté avec plaisir de participer au 42 ème Festival de Cholet, en compagnie des photographes et ami-e-s Gregory Pol et Jeanne Taris (avec lesquels j’avais déjà exposé au Festival de Bellème).
Douze de mes photographies aériennes de ma collection « Une Autre Planète » ont ainsi été présentées au public pendant trois mois dans le parc de la ville.
Je remercie toute l’équipe des bénévoles de ce Festival pour l’excellent accueil et pour l’organisation.
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Mardi 12 juillet 2022 : une date qui restera à jamais dans l’histoire du Bassin, et pas seulement.
Cet après-midi là, je partais à bord de mon petit voilier « On My Way » pour 3 jours de prises de vues de paysages figuratifs sur le Bassin. Je quitte le port de la Teste à 17h00, ma première destination étant la Conche du Mimbeau au Cap Ferret. Dès mon arrivée au ponton, mon regard est attiré par une fumée qui semble provenir d’un incendie, mais à ce moment là, je pense à un feu de bâtiment, soit dans le centre ville de la Teste, soit dans la zone industrielle. Je ne suis pas plus inquiet que ça.
Je charge le bateau, démarre le moteur et me dirige lentement vers la sortie du port, tout en jetant un oeil régulièrement à cette fumée qui semble prendre de plus en plus d’importance dans le ciel.
Ne constatant aucune amélioration, bien au contraire, je jette un oeil sur l’application de Sud Ouest sur mon portable et le verdict tombe : incendie dans la forêt de la Teste !
Jusque là, rien de très étonnant. Cela fait des semaines que nous sommes en pleine canicule, il n’a pas plus une goûte depuis des mois, et on devait bien s’attendre à des départs de feu. Je me dis que les pompiers vont maitriser ça rapidement. Nous ne sommes pas dans le var, ici nous n’avons jamais eu d’incendies catastrophiques.
Au fur et à mesure de ma progression, je vois bien que la situation prend très rapidement de l’ampleur. Clairement, les pompiers ne parviennent pas à stopper la progression des flammes dans cette forêt primaire exceptionnelle. Les informations mises à jour en temps réel par Sud Ouest commencent à faire froid dans le dos. Les hectares partis en fumée se comptent désormais de manière exponentielle.
Après une heure trente de navigation, j’arrive dans la Conche du Mimbeau.
Je jette l’ancre, je sors mes jumelles, mon fuji XT2 avec mon zoom le plus puissant, un 150-400 équivalent à un 600mm, et je me met à observer et photographier, impuissant, cette vision apocalyptique.
Le soleil est en train de se coucher et procure une touche esthétique limite gênante au spectacle des canadairs évoluant dans cette fumée dense autour de la grande et majestueuse Dune du Pilat.
La nuit tombe, le feu ne sera pas maîtrisé ce soir, attisé par un vent d’Est très puissant qui emporte l’odeur du bois brûlé sur la Pointe du Cap Ferret.
Mercredi 13 juillet. Au petit matin, je ne peux que constater avec effroi que l’incendie s’est propagé. De l’endroit où je me trouve, je devine plusieurs foyers répartis dans la forêt tout le long de la Dune. Les médias confirment l’ampleur du désastre et l’impuissance des pompiers, totalement débordés malgré une mobilisation sans précédent.
Je décide de partir à l’Ile aux Oiseaux, plus précisément aux Cabanes Tchanquées, pour ma deuxième nuit. Je ne pourrais pas faire de photos ici, la fumée est trop présente. De toutes façons, la stupeur a remplacé l’inspiration.
Sur l’ile, la fumée paraît plus lointaine. Mais comme le feu s’est propagé aux portes de Cazaux, vu depuis les Cabanes Tchanquées, on a l’impression que c’est Arcachon qui est en feu !
Les quelques plaisanciers présents, assistent à ce spectacle tragique.
Malgré tout, je m’attelle à réussir une photographie du levé de la Lune rouge derrière la Cabane Tchanquée 51. Je sais qu’elle va bientôt être démolie et je tiens absolument à réaliser une dernière photo originale.
Le peu d’inspiration qu’il me reste est gâchée par une bande d’abrutis, venus à 8 bateaux pour faire la fête. Alcool, musique à neuneu à fond, cris et vociférations, ils sont une trentaine à pourrir la soirée à tous ceux qui, comme moi, sont venus pour profiter d’un moment paisible et magique sur un site exceptionnel. Vers 23h00, un plaisancier excédé va à leur rencontre et leur demande de baisser leur musique. Il se fera insulter et passer à tabac jusqu’à ce que je réussisse à éblouir ce groupe de dégénérés avec un projecteur ultra puissant que j’ai à bord. Je suis à 50 m, mais la puissance de cette lampe est telle qu’ils se retrouvent désorientés et cela permet à ce pauvre monsieur de se faufiler jusqu’à son bateau. Plus tard dans la nuit, à 2h00 du matin, le chef de la bande décide de le retrouver « pour le finir ». Je ne parviendrai pas à joindre les secours. La Brigade Nautique de la gendarmerie est injoignable. Rien n’est prévu pour ce genre de situation. Finalement, les abrutis abandonnent leur projet d’expédition punitive.
A 6 h00 du matin, la marée est suffisamment remontée pour pouvoir quitter les lieux. Je décide de mettre un terme à cette escapade et de rentrer au port. Je n’ai plus la tête à faire des photos, à cause des incendies bien sûr, mais aussi à cause de ce à quoi j’ai assisté cette nuit. En 22 ans de navigation sur le Bassin, j’en ai passé des nuits à bord, et jamais je n’avais été témoin d’une telle incivilité et d’une telle violence.
Le feu a continué à dévorer la forêt pendant plus de deux semaines, obligeant les autorités locales à évacuer plusieurs villes et quartiers, y compris le Pyla. Au total, ce sont près de 20 000 personnes qui ont dû quitter leurs maisons et parfois leurs animaux de compagnie pour trouver refuge chez des amis, de la famille, ou en centre de secours. Heureusement, une mobilisation exceptionnelle des bénévoles a permis de réconforter ceux qui étaient les plus touchés par cette catastrophe.
Le bilan est catastrophique. Si heureusement il n’y a pas eu de victimes chez les humains, il y en a eu dans la faune sauvage. La forêt a été presque entièrement dévastée. C’est une perte inouïe pour la biodiversité. Une grande cicatrice pour la population locale qui était tant attachée à sa forêt.
Quelques maisons et un restaurant ont été détruits, mais aussi les cinq campings au bord de la Dune du Pilat.
Il y a forcément des leçons à tirer de cet évènement. Des décisions à prendre pour pouvoir intervenir plus rapidement et plus efficacement au moindre départ de feu. Des moyens à mettre en oeuvre, des zones sensibles à protéger dans des périodes critiques, et éviter par dessus tout d’urbaniser à proximité de la forêt.
Car des canicules, il y en aura d’autres. Il se peut même que l’été caniculaire devienne la règle. A nous de nous adapter maintenant.
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Après deux mois intensifs de travail sur la maquette et un mois de fabrication, ORGANIC est enfin disponible !
Il est disponible avec quatre versions différentes de couverture. Un visuel vert avec un titre orange, et un visuel noir décliné avec trois versions de titre : noir, orange et argent.
A noter que la version argent n’est pas disponible dans les librairies (uniquement à la galerie).
Organic est actuellement disponible dans ma galerie bien entendu, sur mon site (avec 10€ de frais de port), et dans les librairies suivantes:
Pour l’instant c’est tout… je cherche de nouveaux points de vente motivés pour le diffuser.
N’hésitez pas à venir le découvrir à la Galerie de la Hume !
Pour découvrir l’ouvrage et le commander, ça se passe ici.
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Mon nouveau livre est en préparation !
Normalement je sors un livre tous les trois ans. Mais à cause du Covid j’ai eu un an de retard sur ce projet.
« ORGANIC » sera certainement mon plus beau livre, le plus ambitieux en tous cas.
Un format exceptionnel : 30×40 cm avec une ouverture à la française.
120 pages sur un beau papier mat
1000 exemplaires et un choix parmi 2 couvertures différentes (avec une déclinaison en deux couleurs du titre pour l’une des versions)
Il comportera une cinquantaine de photos que je n’avais jamais encore publié dans mes 5 livres précédents.
La thématique est dans le titre : la matière organique, la vase, les esteys, bref, tout ce que je découvre à chaque vol en ULM à marée basse.
C’est un ouvrage très graphique, très artistique, et en même temps un véritable objet de déco en soit.
Je paufine actuellement la maquette et le livre devrait sortir début juillet.
Cela faisait 102 ans que le magnifique trois mats Belem avait franchi les passes du Bassin d’Arcachon. Ce vendredi 14 avril 2022, il les franchissait pour la seconde fois.
Un évènement très attendu, dans le cadre du Salon Nautique d’Arcachon (…où disons plutôt le Salon du semi-rigide et du jet ski 😓 )
Le navire était attendu à 17 heures dans les passes et il était bien sûr évident que j’allais immortaliser cette visite, comme je l’avais fait pour la venue des Pen Duick III et VI il y a 5 ans.
Avec Yann, le pilote qui a racheté l’ULM rouge de Michel Boudigues, nous avons réalisé plusieurs passages, stressés par le nombre ahurissant d’avions de tourisme qui se croisaient juste au dessus de nous.
Quant aux drones, ils étaient là aussi mais on ne les voyait pas. On priait juste pour qu’eux nous voient… 😅 Bref, c’était un vol compliqué.
Et comme si cela ne suffisait pas, la lumière était véritablement dégueulasse. Une escalumade démentielle recouvrait une partie du Bassin, rendant le paysage jaune et terne.
En bas, ce n’était pas mieux. Les plaisanciers étaient venus par centaines pour accueillir le Belem, ce qui n’avait rien d’esthétique. Un vrai bordel en fin de compte.
Mais bon, c’était beau de voir ce trois mats dans le Bassin d’Arcachon.
Si vous êtes intéressé par un tirage petit ou grand format de cet instant historique, vous pouvez commander directement sur le site ou passer me voir à la galerie.