Cela fait maintenant vingt cinq ans que je consacre mon temps à photographier quasi-exclusivement le Bassin d’Arcachon.
J’ai photographié ce territoire sous tous les angles, à terre, en bateau et bien sûr vu du ciel avec les différents pilotes d’ULM qui ont bien voulu partager avec moi des instants incroyables.
J’ai exploré chaque recoin du Bassin, le photographiant même la nuit.
J’ai ouvert deux galeries, publié sept livres, vendu des milliers de tirages, participé à des magazines et des reportages TV, des festivals, gagné de nombreux concours, et je me suis investi dans la défense de l’environnement, me faisant quelques ennemis au passage.
Mais pendant ces vingt cinq années, je n’ai jamais oublié mon rêve de gosse, celui pour lequel j’avais étudié et dans lequel j’avais démarré ma carrière alors que je n’avais que dix sept ans : devenir réalisateur.
Oui, dès l’âge de douze ans, je voulais devenir cinéaste. Ecrire et raconter des histoires, mettre en scène des acteurs, imaginer des décors, monter, sonoriser, bref, générer des émotions chez les spectateurs au travers d’ images animées et sonorisées.
Alors que j’avais entamé cette carrière, c’est le service militaire qui a chamboulé mes plans en me faisant devenir photographe aérien. La suite, fut une belle et longue carrière dans la photo, ne me laissant pas le temps de tenter un autre projet en parallèle.
Aujourd’hui, je sens que c’est le moment.
Le Bassin d’Arcachon a changé d’aspect depuis les incendies de 2022 et la tempête de l’hiver dernier qui chamboulé le Banc d’Arguin. La météo a également été peu clémente cette année, les lumières n’ont pas été au rendez-vous. Mon approche du paysage et du Bassin, implique que je renonce à le photographier si je ne peux pas apporter du beau et du neuf. A quoi bon refaire les mêmes photos tous les ans ? D’autres se chargent déjà de me copier alors je ne vais pas m’auto-plagier ! ce serait rentrer dans ce à quoi j’ai toujours résisté: l’exploitation « primitive » de l’image du Bassin à des fins purement commerciales.
Je dispose actuellement d’une belle collection de photographies originales, dont la plupart peuvent encore être disponibles à plusieurs exemplaires. Je dois leur donner le temps d’exister et d’être valorisées.
Une pause est donc la bienvenue dans les prises de vues du Bassin, ce qui va me permettre enfin de lancer mon nouveau projet : la réalisation de documentaires.
Personne ne m’attend sur cette discipline, j’en suis bien conscient, et rien ne dit que j’arriverai à briller dans la réalisation. Mais puisque c’est le moment idéal pour m’y consacrer, et bien je fonce !
Pour cette année 2025, je continuerai bien entendu à vous recevoir à la galerie pour vous proposer mes photographies du Bassin et d’ailleurs.
Je resterai aussi à l’affut d’une éventuelle fenêtre météo ou d’un évènement climatique qui pourrait me procurer une nouvelle source d’inspiration pour une nouvelle collection de photos.
Mais c’est à la réalisation de documentaires que je vais consacrer le plus de temps.
Mon premier film qui est un long format dont le tournage va s’étaler sur un an et demi, est consacré à la sociologie du Bassin.
Par la réalisation de portraits d’habitants des différentes communes, de différentes catégories sociales, et de différentes générations, je vais tenter de raconter le Bassin autrement qu’au travers de la carte postale habituelle.
Vous aurez donc dans les mois qui viennent, l’occasion, peut-être, de me croiser avec une caméra sur l’épaule et un micro à la main 😉
A suivre…
Je m’étais dit que puisque j’avais remporté un premier prix en 2023 au concours du Festival de Chamonix avec ma photo « Yggdrasil », je pourrais peut-être tenter ma chance en candidatant pour la deuxième édition. Et malgré le nombre important de dossiers de candidatures (près de 200), mon exposition des photos aériennes du Bassin d’Arcachon a retenu l’attention des organisateurs !
Nous sommes fin octobre et me voici donc en route pour le Mont Blanc, quelques semaines après le Festival de Cauterets.
Enchainer une expo du Bassin dans les Hautes Pyrénées, puis dans les Alpes, c’est plutôt original non ?
Là encore, j’ai pu apprécier un accueil extraordinaire, un engagement sans faille des bénévoles et une organisation impeccable.
Seule ombre au tableau: le célèbre photographe animalier Vincent Munier, invité d’honneur de cette deuxième édition, n’est finalement pas venu 🙁
Comme beaucoup, j’étais forcément déçu car cela m’aurait vraiment plu de le rencontrer et de partager ces trois jours avec lui. Mais le point positif de son absence, c’est qu’il y avait plus d’attention du public pour les autres photographes 😉
Le Festival se tenait au magnifique Palais des Congrès de Chamonix : le Majestic. J’y avais une place de choix puisque mon expo était face à l’entrée, juste à côté de Lucas Melcarne (dont j’ai pu faire la connaissance quelques semaines plus tôt au Festival de Cauterets), et de Thomas Lebas, lauréat du prix « Tremplin » 2024.
Ce fut trois jours incroyables, entre échanges entre photographes, soirées de folie, et la rencontre avec un public vraiment très agréable. Moi qui passe l’essentiel de l’année à recevoir le public dans ma propre galerie, et qui souhaiterai sortir un peu de ce schéma, j’avoues que j’ai pris beaucoup de plaisir à raconter ma vision du Bassin d’Arcachon aux visiteurs venus très nombreux. Comme au Festival de Cauterets, j’ai dédicacé beaucoup de livres et vendu quelques photos.
La question la plus amusante qui revenait sans cesse dans la bouche des visiteurs face à mon stand : » c’est dans quel pays ? » J’avais beau leur dire que toute mon expo était consacrée au Bassin d’Arcachon, ils ne me croyaient pas 🙂
Malgré la fatigue qui s’accumulait, je ne voulais plus quitter Chamonix et toute cette équipe dévouée à la réussite de ce Festival. Je suis d’ailleurs resté un jour de plus afin de monter à l’Aiguille du Midi et d’aller constater par moi même les ravages du réchauffement climatique sur la Mer de Glace.
Je me suis promis de retourner au Festival l’année prochaine mais cette fois ci en tant que visiteur, et d’en profiter pour explorer ce massif magnifique.
A propos des Festivals Photos, je tiens à exprimer certains points qui me paraissent importants.
Sachez-le, la plupart des Festivals ne rémunèrent pas les photographes. Au mieux ils sont hébergés, nourris et défrayés pour leur déplacement. En outre, ils doivent apporter leurs tirages. En échange, ils disposent d’un stand sur lequel ils peuvent vendre leurs photos et leurs livres. Pour certains photographes, et notamment dans le milieu de la photo animalière et Nature, c’est parfois l’unique moyen pour les artistes de vendre leurs oeuvres. Il n’est pas rare que ce soit insuffisant pour en vivre et, malgré leur talent, beaucoup de photographes sont obligés d’avoir un autre métier. Certains ont un métier en lien avec les paysages qu’ils photographient. Par exemple: guide de Haute Montagne, Naturaliste, Garde d’une Réserve, etc… d’autres encadrent des voyages photo via des agences spécialisées.
Finalement, je me rend compte que dans la photographie Nature-Paysages-Animalier, peu de photographes réussissent à vivre correctement de leur métier. Ceci semble paradoxal quand on constate l’intérêt et l’admiration qu’ils suscitent auprès du public.
Il me semble que les institutionnels publics (communes, départements, régions) qui participent financièrement et sur le plan de la logistique à de tels évènements, devraient inclure dans leur budget une petite part de rémunération pour les artistes sans lesquels ces évènements n’existeraient pas.
Après tout, un Festival, bien organisé et avec une bonne communication, devrait logiquement permettre un retour sur investissement direct et indirect pour tous les acteurs économiques du territoire. Outre l’intérêt culturel qu’ils suscitent, ces évènements attirent un public nombreux, censé se loger, se nourrir et consommer.
Sur mon propre territoire, le Bassin d’Arcachon, qui comporte 17 communes et 160 000 habitants à l’année, je suis souvent choqué par les sommes faramineuses dépensées pour des infrastructures qui me paraissent injustifiées. Une salle de spectacle à 12 Millions d’euros dans une commune de 20 000 habitants , n’est-ce pas excessif alors même qu’il est difficile d’obtenir une subvention de quelques centaines ou milliers d’euros pour organiser une exposition au public ? Et que dire d’une sculpture achetée 300 000 € à un artiste espagnol pour décorer un rond point ?
Il y a selon moi, une très mauvaise répartition de l’argent public dans le domaine culturel, et dans une période où l’on nous prépare à des augmentations d’impôts et de taxes pour combler le déficit abyssal du pays, je me pose des questions sur les responsabilités de certaines collectivités locales et territoriales. Il me semblerait plus efficace et plus économique de promouvoir avec des moyens appropriés des Festivals comme les deux auxquels je viens de participer, plutôt que de consacrer des sommes démentielles à une seule infrastructure ou un seul évènement.
Depuis quelques années je consacre une partie de mon travail à photographier les montagnes des Hautes Pyrénées.
Alors quand j’ai eu la possibilité de poser ma candidature pour exposer au Festival de l’Image Nature à Cauterets, je n’ai pas hésité un instant.
Organisé par le magazine Pyrénées Magazine, ce festival fêtait cette année sa dixième édition.
Finalement, ce sont mes photos aériennes qui ont retenu l’attention des organisateurs et c’est donc l’exposition correspondante à mes deux derniers livres « Une Autre Planète » et « Organic » que j’ai délocalisé au pied des montagnes.
Mon exposition était donc composée de 12 très grands formats initialement prévus pour être présentés à l’extérieur. Mais finalement, le vent et la pluie s’étant invités par surprise, nous lui avons trouvé une place à l’intérieur du chapiteau, ou par ailleurs, j’avais également un stand avec d’autres photos.
Ce Festival fut une belle occasion de confronter mes photos du Bassin à un public différent, qui n’est pas ancré à ce territoire. Je dois l’avouer, je ne m’attendais pas à recevoir autant d’intérêt de la part du public pour ce travail aérien. J’ai d’ailleurs vendu et dédicacé plus de livres lors de ces trois jours que pendant toute l’année à la galerie.
J’ai particulièrement apprécié de partager ma passion avec d’autres photographes et réalisateurs de documentaires, tous très talentueux, mais aussi avec les bénévoles qui se donnent à fond pour la réussite de ces évènements. Pour moi qui suit un peu « enfermé » dans un éco-système très localisé, et qui suis, comme la plupart des photographes de Nature, contraint à la solitude, c’est une occasion de retrouver un peu de sociabilité entre passionnés.
Mais ce qui fut vraiment surprenant, c’est que quelques semaines plus tard, j’allais exposer les mêmes photos au pied d’une autre montagne : le Mont Blanc ! (voir article suivant).
Francesca Espinoza se consacre à recueillir les témoignages de personnes qui ont vécu, et parfois survécu, à des catastrophes.
Elle m’a contacté au sujet de l’incendie de 2022 qui a ravagé 80 % de notre forêt naturelle de la Teste de Buch.
Je ne me sentais pas légitime pour témoigner dans ce documentaire car je n’avais pas vraiment d’histoire avec cette forêt. Elle faisait partie de mon environnement et elle apparaissait sur mes photos, mais je n’avais pas de cabane de famille, ni de souvenirs liés à cette merveilleuse forêt.
Néanmoins, comme j’avais entamé un travail de prises de vues artistiques post-incendies intitulé « Carbone 214 », Francisca a insisté pour que j’apporte mon témoignage en tant qu’artiste.
Ce petit film produit par l’IHMEC Mémoires des Catastrophes, est très beau, parfaitement réalisé et avec des témoignages touchants, remplis de sincérité et de dignité.
Cette semaine, j’ai eu l’immense privilège de me faire portraitiser par Yann Arthus-Bertrand.
Yann est venu à Bordeaux avec son studio et son équipe pendant trois jours pour portraitiser les habitants dans le cadre de son projet « Les Français ».
Je ne pouvais pas rater cette occasion, cinq ans après qu’il ait signé la préface de mon livre « Une Autre Planète ».
Pour l’occasion, j’avais choisi de revêtir ma combinaison de vol que je portais sur la base de Ouakam (DA 160), à Dakar entre 1993 et 1995. Je n’avais que 22 ans et j’étais photographe dans l’Armée de l’Air.
Je n’ai pas oublié ce jour où je suis rentré dans la librairie de Dakar et que je tombais sur un des premiers livres de photos aériennes de Yann. Un livre sur la Bretagne. Ce fut une révélation ! Moi qui ne prenait que des photos à caractère , je découvrais qu’il était possible de réaliser des prises de vues artistiques.
Je décidais donc que lors du prochain vol en hélico, je demanderai au pilote un peu plus de temps pour m’essayer à cette discipline.
Malheureusement, le vol suivant ne se passa pas comme prévu. Alors que j’étais prêt à embarquer à bord de l’Alouette III, le pilote m’annonça que ma mission photo était annulée et remplacée par une autre.
Je laissais donc ma place à un officier médecin.
Deux heures après leur décollage nous apprenions le crash de l’hélico au Lac Rose ! heureusement, par miracle, tout l’équipage sorti indemne.
Le temps que l’Alouette soit remplacée, et du fait que j’étais à la fin de mes deux années de contrat, je n’eu finalement pas d’autre occasion.
Ce n’est que cinq ans plus tard, installé sur le Bassin d’Arcachon, que je pu enfin revoler, en ULM cette fois, en compagnie du pilote Michel Boudigues.
La suite vous la connaissez, ce sont vingt années de prises de vues aériennes à caractère artistique, des milliers de photos vendues et sept livres.
Il était donc primordial pour moi de boucler la boucle sous le regard de Yann.
En plus de ma combinaison de vol (dans laquelle je rentre toujours à 53 ans !) je portais la quasi totalité des appareils photos qui m’ont accompagné pendant ces trente années de carrière.
Cette petite séance photo fut un vrai bonheur. Un moment de partage avec Yann et son équipe, plein de gentillesse et de bienveillance.
Merci Yann !
Après un an de prises de vues dans le plus grand secret, je dévoile les photographies de ma série « Carbone 214 ».
Il s’agit d’un projet artistique et documentaire ayant pour sujet la forêt brûlée de la Teste de Buch, après les terribles incendies de juillet 2022.
D’abord réaliser un instantané de ce qu’il restait de cette forêt avant les grands travaux de coupes et de nettoyage, et bien sûr documenter ce gigantesque chantier jusqu’au résultat final: un paysage de désolation auquel il va falloir maintenant redonner vie.
Je me suis donc rendu plusieurs fois par mois pendant un an au coeur de la forêt usagère en me concentrant tout particulièrement autour de la fameuse « piste 214 », cette route à partir de laquelle ce dramatique incendie a démarré, causé par un véhicule utilitaire en feu.
Très vite, j’ai compris que mes sessions ne devaient pas durer plus d’une heure ou deux, car le sujet offrait assez peu de diversité. Partout autour de moi, des arbres calcinés, des troncs rongés par les flammes, et des murs de billots entassés les uns sur les autres, avant d’être évacués par des dizaines de camions dans un va et vient interminable.
Un spectacle de catastrophe naturelle ou de bombardement, duquel il faut s’extraire rapidement pour ne pas sombrer dans la dépression, tant la perte est difficile à supporter.
Au fil des mois et des saisons, pins après pins, chênes après chênes, cette forêt naturelle, autrefois dense et précieuse, laissait place au vide, comme tondue.
Il faut se souvenir de cette piste 214, surnommée par les locaux « la route des sénégalais » (en référence au cimetière des tirailleurs sénégalais de la Guerre 14-18), que l’on utilisait comme raccourci pour se rendre à la Dune du Pilat ou aux plages océanes. A l’ombre d’une forêt dense, sinueuse à souhait, avec son goudron cabossé, elle faisait partie des mythes entretenus par la population locale, du moins jusqu’à ce que les gps et l’application waze viennent briser le secret.
Ce travail terrestre, je l’ai complété par un travail aérien, notamment pour toute la partie dunaire, gérée par l’ONF.
Au final, une sélection d’une centaine de photos, que je vais devoir maintenant organiser avec plus de précision pour créer une exposition et pourquoi pas un ouvrage.
Pour découvrir toutes les photos, cliquez ici.
Cet hiver, comme tous les hivers depuis trois ans, je suis retourné dans les montagnes des Hautes Pyrénées, espérant y trouver de nouvelles inspirations photographiques.
Mais finalement au lieu du froid et de la neige, ce sont plutôt des conditions printanières qui se sont imposées en plein mois de janvier.
Avec des journées à 27°c à Cauterets, autant vous dire que la neige a très vite fondu, m’obligeant à des randonnées de 16 km pour atteindre les paysages les plus hauts.
C’est ainsi que je me suis aventuré jusqu’au magnifique pic du Vignemale, et que j’ai pu réaliser la photo ci-dessous. Le problème des Pyrénées c’est l’orientation en contre jour du matin au soir. Heureusement un sapin m’a servi de pare-soleil et de premier plan.
Les autres photos ont été réalisées lors d’une randonnée suivante dans la vallée du Marcadau, ainsi que dans les alentours de Barèges.
Et puis, en février, la neige est revenue, et même en énorme quantité.
J’ai donc pu rechausser mes skis et monter au plus haut point de la station des Lys de Cauterets, afin d’atteindre le magnifique panorama offert par les Crêtes, et d’y réaliser deux grands panoramiques par assemblage, d’une définition permettant des agrandissements jusqu’à 3 m de long !
Je retournerai à Cauterets fin septembre puisque j’ai été sélectionné pour exposer ma série « ORGANIC » (donc mes photos aériennes du Bassin) au prochain Festival Photo de Cauterets.
Pour commencer cette nouvelle année 2024, j’avais envie de rendre un hommage à tous les pilotes qui m’ont permis de réaliser mes photographies aériennes depuis trente ans.
Tout à commencé lors de mon service militaire en 1993. A l’époque j’ai 22 ans et je travaille déjà dans la production audiovisuelle à Paris. L’obligation du service militaire va m’obliger à interrompre ma carrière, mais compte tenu de mes aptitudes, je vais obtenir non sans mal, un contrat de service long outre-mer en tant que photographe dans l’Armée de l’Air.
Je m’envole donc pour la base aérienne 160 de Ouakam, à Dakar, au Sénégal, et pour deux ans.
Sur place, j’ai la chance de faire équipe avec Norbert, un sergent chef qui va me donner ma chance et me laisser la plupart des missions photos en hélicoptère. Je vais donc faire mes premiers pas dans la photographies aérienne à bord d’une Alouette III, pilotée par le Lieutenant Colonel Guitat et le Capitaine Rougié.
Ce ne seront pas des photos artistiques comme vous pouvez vous en douter, mais cela me permettra d’acquérir une bonne expérience dans ce domaine assez particulier et exigeant.
Six ans plus tard, je me suis installé sur le Bassin d’Arcachon et j’ai ouvert ma petite galerie pour y proposer ma vision de ce territoire que je fréquentais depuis mon enfance.
Très rapidement, j’ai eu envie de réaliser des photos aériennes et je me suis donc tourné vers l’aéroclub d’Arcachon à l’aérodrome de Villemarie.
C’est à bord du Cessna 152, piloté par Sullivan, puis par que je vais réaliser mes premiers pas au dessus du Bassin.
C’est alors qu’un pilote atypique va venir à ma rencontre dans ma galerie.
Il s’appelle Michel Boudigues, il est pilote d’ULM et se propose de me transporter. On discute un peu de mes exigences en matière de sécurité, et il me montre sa jambe, enfin… une prothèse de jambe, et il me raconte son histoire.
Dans les années 80, Michel est un homme d’affaire des Landes. Il se rend au Vietnam pour un projet et c’est lors d’une correspondance vers Bangkok que son avion de ligne s’écrase, faisant 90 morts. Michel sera le seul rescapé mais il laissera sa jambe. Ce n’est qu’après ce terrible drame qu’il apprendra à piloter à l’aéroclub d’Arcachon, des avions d’abord, puis des ULM.
Ensemble, et pendant une dizaine d’années, nous allons réaliser un travail photographique aérien qui n’a jamais été égalé jusqu’à présent.
Notre complicité n’échappera pas au réalisateur Philippe Lespinasse qui fera de nous le fil conducteur de son magnifique film de deux heures « Les amoureux du Bassin » produit pour Thalassa et diffusé en 2014.
En 2011, je ferme ma galerie et prend un peu le large. D’abord aux USA où je réaliserai des dizaines d’heures de vol au dessus de la magnifique baie de Cape Cod dans le Massachusetts, puis dans l’archipel de Guadeloupe à bord d’un autogire. Ces deux projets photographiques, qui m’ont coûté assez cher, devaient aboutir à deux livres qui n’ont finalement jamais vu le jour.
En 2016, de retour sur le Bassin avec ma nouvelle galerie à la Hume, je reprend mes prises de vues aériennes en ULM, mais Michel ayant arrêté de voler, je poursuit l’aventure avec un autre pilote hors pair : Olivier Chaldebas, un ancien pilote de chasse, reconverti instructeur ULM.
Pendant plusieurs années, nous allons photographier le Bassin, parfois dans des conditions météo originales, et c’est lors de ces vols que je vais avoir l’idée d’orienter mon travail aérien vers une vision plus artistique et graphique. Cela aboutira au livre « Une Autre Planète », préfacé par Yann Arthus Bertrand.
Finalement, Olivier décide de quitter le Bassin et c’est un autre pilote talentueux qui va lui racheter son ULM: Jean-Michel Lenglet.
Je poursuit mon travail à ses côtés, mais malheureusement Jean-Michel est beaucoup moins disponible. Je partage donc mes vols entre lui et Yann, un autre pilote qui a racheté l’ULM A22 rouge de Michel Boudigues.
Mais, deux jours avant un vol programmé à bord de cet ULM, il se crash en bout de piste, avec un autre pilote aux commandes. L’équipage s’en sort mais l’ULM est plié.
Les disponibilités de Jean-Michel étant de plus en plus incompatibles avec mes exigences de météo, de marées, et de lumières, je finit par rencontrer un autre ancien militaire reconverti en pilote d’ULM: Sylvain.
C’est donc avec lui que je vole depuis 2023.
Les prises de vues que je réalise impliquent de travailler avec des pilotes expérimentés et qualifiés pour la prise de vue aérienne (DNC Photo), à bord d’un ULM fiable. Malheureusement les accidents peuvent arriver et il convient donc d’éliminer le plus possible les risques.
Sans ces pilotes talentueux et passionnés, je ne pourrais pas accomplir ce travail, car il est bien entendu déconseillé de piloter ET de faire des photos en même temps.
Quant aux drones, à titre personnel, je les considère très utiles et performants pour la vidéo, mais pour la photographie, rien ne remplacera une vision directe depuis les airs, sans compter que mes boitiers moyens formats me permettent d’obtenir une richesse de détails, incomparable avec les minuscules capteurs embarqués sur les drones.
En juillet 2016, j’ai découvert l’utilisation frauduleuse d’une de mes photos sur un affichage publicitaire par un promoteur immobilier à Andernos les Bains. Ce qui aurait pu être une affaire simple et vite résolue à l’amiable s’est finalement transformée en une procédure judiciaire qui a duré plus de sept ans. Un premier jugement qui m’était favorable a été rendu par le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux en juin 2020. Mais mes adversaires ayant fait appel, il a fallu deux années de procédure supplémentaire pour finalement obtenir un jugement avec des indemnités considérablement revues à la baisse, et des conséquences pour tous les photographes à cause de la jurisprudence générée par cette décision.
L’affaire ne s’arrête pas là puisque pour des raisons purement juridiques, j’ai saisi la Cour de Cassation. Encore deux ans d’attente sont nécessaires.
Néanmoins, l’affaire étant définitivement jugée sur le fond, je souhaite partager cette expérience avec mes confrères photographes, en espérant qu’ils y trouveront un intérêt.
En complément de l’article de six pages paru dans le magazine Profession Photographe du mois de novembre 2023, je vous propose d’aller plus loin dans l’analyse de mon procès.
En cliquant sur ce lien:
https://drive.google.com/drive/folders/1DqKfAvmAWdpTOxLiDGWrnNsdcN4uqXrw?usp=drive_link
vous pourrez accéder aux documents (délibérés et conclusions). Notez que les conclusions des différentes parties mises en ligne sont les conclusions finales, après de multiples échanges pendant toute la durée de la mise en l’état. Il faut considérer qu’il y a eu en réalité entre 2 et 4 échanges de conclusions entre les parties avant de clore les débats…
Je vous propose également une petite vidéo dans laquelle je vous donne mon ressenti personnel et je vous propose quelques pistes pour aborder un litige dans le cas d’une contrefaçon. Le but de cette démarche est de vous faire part de mon expérience et de vous éviter de vivre la même.
Mise à jour au 28.10.2023 : la vidéo sera accessible bientôt. Merci de revenir sur cette page dans quelques jours.