(le ferry au départ de Hyannis pour se rendre à Nantucket)
Au large de Cape Cod il y a deux îles: Nantucket et Martha’s Vineyard.
Je suis souvent allé à Martha’s Vineyard. C’est l’île la plus proche et aussi la plus grande.
Mais je ne m’étais rendu qu’une seule fois à Nantucket et c’était lors de mon premier voyage à Cape Cod en 2008.
Ce ne fut pas une expérience fantastique car je n’étais resté qu’une petite journée, j’avais loué un vélo pour me déplacer, pas vraiment adapté pour transporter mes 15 kilos de matériel photo, et au final je n’avais pas vraiment réussi à capturer l’ambiance de cette île très réputée, fréquentée par beaucoup de millionnaires américains.
Mais cette fois-ci j’ai décidé de mettre le paquet !
Je vais donc rester une semaine sur l’île, dans un ravissant cottage tout en bois et entièrement construit avec des matériaux recyclés. Le propriétaire est un menuisier et il a construit lui même sa maison et le cottage. Sa femme Sybille est sage-femme.
Pour me déplacer à Nantucket, je voulais louer une jeep avec un permis qui permet de rouler sur la plage et de rejoindre des lieux inaccessibles avec une voiture classique. Mais sur cette île très hupée, surtout en été, les tarifs sont assez dissuasifs. Je me suis donc rabattu sur le contraire d’une jeep. Je me suis dit qu’au pays des extrèmes il fallait jouer le jeu…
J’ai donc loué un jouet.
Après avoir fait le plein de victuailles pour la semaine au supermarché Stop&Shop, et avoir constaté que les prix étaient 30 à 40 % plus chers qu’à Cape Cod, je me suis immédiatement mis au travail, profitant de la superbe lumière du sunset.
Le plus simple pour cette première session de prises de vues était de me rendre au phare de Brant Point.
Lorsque j’arrive sur place, je vois une jeep jaune garée sur le côté et un homme de mon âge avec une sacoche photo qui en sort. Une jeep jaune ? un photographe ? ce type me dit quelque chose…je l’ai déjà vu quelque part…
Il s’agit en fait du photographe américain Kit Noble, que j’ai vu dans un reportage TV trois semaines plus tôt.
Mon amie Susan m’avait appelé pour me prévenir qu’un photographe de Nantucket était le sujet d’un reportage à la télé et qu’il faisait la promotion de son film tourné en HD.
Lorsque j’ai regardé le trailer de son film, je me suis dit : « lui il est vraiment bon et ici ils sont plutôt rares. »
Ce photographe est en fait un portraitiste talentueux qui s’est installé à Nantucket il y a trois ans. Il a alors constaté qu’il y avait beaucoup de portraitistes sur l’île et que cela lui serait difficile de partager le gâteau avec eux. Alors il a eu l’idée de réaliser un film « Nantucket by Nature » et d’éditer un DVD.
Une fois garé mon énorme « hummer jaune vif » je le rejoins sur la plage. Il est en train de photographier son iphone devant le phare, sans doute pour illustrer une pub. C’est lui qui vient à ma rencontre pour me demander un coup de main pour tenir l’iphone. Là, étant bien persuadé que c’est bien lui que j’ai vu à la télé, je lui dit que l’ai reconnu. Il semble surpris qu’un photographe étranger l’ai vu à la télé et apparemment très content.
Nous discutons un peu, échangeons nos cartes et il m’offre gentiment son dvd que je comptais acheter.
Très sympa.
Puis il part et je met au travail.
La lumière est belle, c’est calme, quelques cat boats peinent à rentrer au port par manque de vent.
Je ressort mon Widepan que je n’ai pas sorti une seule fois depuis un mois.
La nuit tombe, l’humidité aussi. Il commence à faire même un peu frisquet. Au moins 5°c de moins qu’à Cape Cod.
Les millionnaires se mettent à table dans leur yachts.
Il est temps de rentrer et de travailler un peu sur les photos de cette première journée à Nantucket.
La tension était à son maximum à l’arrivée de l’ouragan Irène sur la côte Est américaine.
De nombreuses villes côtières en Caroline du Nord, en Virginie, et même une partie de Manhattan avaient été évacuées.
Le traumatisme de Catherina et les erreurs commises sous l’administration Bush qui avaient abouti à un bilan très très lourd y était forcément pour quelque chose. Pas question cette fois ci de prendre l’alerte à la légère. On prend le maximum de précautions pour protéger les vies avant tout.
A Cape Cod, personne n’y croyait vraiment. Il faut dire que l’année dernière l’ouragan Earl qui avait été annoncé comme dévastateur n’avait finalement pas occasionné de dégâts. Du coup, les habitants se sont contenté du minimum de précautions, principalement pour faire face aux coupures d’électricité.
Irène a traversé Cape Cod dans la journée et une partie de la nuit de dimanche à lundi.
Finalement : du vent, quelques branches d’arbres par terre, et des coupures de courant qui ont duré 48 heures.
Il faut dire que les compagnies privées d’électricité n’ont pas l’air de beaucoup entretenir les installations… donc au premier gros coup de vent, les branches d’arbres entraînent les câbles dans leur chute, et les distances étant longues, il faut parfois du temps pour réparer. Peut-être ici un exemple concret d’un service qui doit rester en partie public afin que la compagnie ne puisse jouir d’un monopole dont elle abuse.
Bref, comme l’a écrit sur son mur facebook un ami du Bassin expatrié à New-York, Irène à fait « pshiiiit »
Et c’est tant mieux.
Pendant la « tempête », j’ai quand même pris le risque d’aller en voiture au bord d’une plage afin de faire quelques photos.
Puis, le lendemain j’ai fait un vol avec Chris pour essayer de prendre des photos aériennes des dégâts. Mais nous n’avons rien trouvé. Dans un sens tant mieux.
Ce fut mon dernier vol au dessus de Cape Cod car le lendemain, je devais partir pour l’ile de Nantucket…
Depuis mon arrivée à Cape Cod il y a un mois je n’ai pas donné beaucoup de nouvelles sur ce blog et je m’en excuse.
Il faut dire que je suis surtout venu pour chercher un local afin d’ouvrir une galerie et réaliser un business plan. Aussi pour me faire des contacts et des amis.
J’ai également réalisé les photos aériennes manquantes pour mon prochain livre.
J’ai pour l’occasion retrouvé mon pilote Chris et nous avons pu réaliser de justesse 3 vols à bord de son cessna 172.
Je dis de justesse car tous les vols au dessus de Cape Cod sont interdits pendant les vacances du Président Obama sur l’Ile de Martha’s Vineyard.
J’ai donc pu tout de même réaliser les photos de détails que je souhaitais ajouter à mon ouvrage.
Alors que je me prépare à aller passer une semaine sur l’ile de Nantucket, voici que l’ouragan Irène approche dangereusement des côtes de la Nouvelle Angleterre.
Au moment où je vous écrit cet article, il est en train de balayer la Virginie et a déjà fait 6 morts dont un enfant de 11 ans.
Une grande partie de la ville de New-York a été évacuée à cause des risques importants d’inondation.
Demain matin Irène atteindra le New Jersey, puis NYC puis, le Connecticut, puis… le Massachusetts où je me trouve.
Comme tout le monde je me suis préparé à l’affronter. Lampes électriques, bougies, vivres, eau, plein d’essence dans la voiture.
Je ne peux pas faire beaucoup plus.
En fonction des dégâts qu’Irène aura occasionné, ici et sur l’ile de Nantucket, je pourrai ou non prendre le ferry pour m’y rendre.
Il est possible que je sois coupé d’internet dès dimanche après-midi.
Voilà, si je parviens à garder le contact avec vous, notamment par le biais de ma page facebook, plus facile à alimenter que le blog, je vous raconterai le déroulement des évènements.
à suivre
Comme prévu, ce matin je prend le ferry à Woods Hole pour me rendre sur l’ile de Martha’s Vineyard.
Cette ile est fréquentée en été par l’élite américaine : milliardaires et célébrités à la recherche de la quiétude dans cet endroit merveilleux. C’est aussi sur cette ile qu’a été tourné le célèbre film de Steven Spielberg: Les Dents de la Mer (Jaws).
Mais aujourd’hui je ne suis pas certain d’avoir choisi le bon jour pour y aller faire des photos. En effet, c’est aussi le jour qu’à choisi le Président des Etats Unis d’Amérique pour s’y rendre en vacances pendant 10 jours… je m’attends donc à beaucoup de monde, et à être contrôlé de prés par les services de sécurité, surtout avec mon gros sac de matériel et mon trépied…
En fait il n’en est rien. Le ferry n’est pas vraiment rempli et tout à l’air normal.
Je suis sur le pont et je prend quelques photos pendant la traversée, principalement des beaux voiliers, des bateaux de pêche que nous croisons. Une américaine avec un bébé m’aborde : » vous travaillez pour un journal ? » Je lui répond que non, que je suis photographe professionnel mais que je ne suis pas là pour un journal. Et j’ajoute : » i’m not here for Obama if it’s what you would ask me… » Elle éclate de rire.
Deux minutes plus tard, je vois au loin un autre ferry qui arrive de Martha’s Vineyard. Quelque chose attire mon attention… je vois deux bateaux des coast gards qui escorte l’énorme navire. Un de chaque côté. Là je me dis, il y a forcément quelqu’un d’important dans ce bateau, sinon pourquoi cette escorte ?…
Le ferry arrive à notre hauteur et je vois du monde sur le pont. Mais justement pas autant de monde que d’habitude… je vise, je zoome au maximum avec le 400 et je balaye le pont… soudain, j’apperçois un grand bonhomme noir en chemise et une femme à ses côtés, noire aussi… je me dis « non, ce n’est pas lui, ce n’est pas possible… » je shoote au maximum, et une fois le ferry hors de porté, je me met en mode lecture. je zoom dans l’image, et là plus aucun doûte : il s’agit bien de Barack et de Michèle Obama !
Ils sont installés à l’arrière du ferry, accoudés à la rembarde, et semblent regarder l’Ile qui s’éloigne d’eux.
L’homme le plus puissant du Monde est là, en face de moi, à 200 mètres.
Je montre l’image à mon voisin, un américain de NY en vacances à Cape Cod. Il me confirme que pour lui ce sont bien Barack et Michèle Obama. Il n’en revient pas lui non plus, il appelle sa femme qui pousse des « waouuuuu, my god ! » puis d’autres personnes alertées par les cris d’enthousiasme s’approchent pour voir à leur tour, avec toujours la même question : « pourquoi se rend t-il à Cape Cod alors qu’il vient d’arriver sur l’ile… »
J’avoues que cela m’intrigue aussi… je ne comprens pas. Alors j’ai des doutes… je regarde à nouveau mais il y a beaucoup de soleil et sur ce petit écran c’est difficile de voir…
Et puis, ces deux bateaux de coast gards qui escortent le ferry… cela a tendance à lever mes doutes…
Bon… de toutes façons ce soir je serai fixé.
23:00
De retour à Cape Cod, je me précipite sur mon macbook pour décharger mes cartes mémoire et en avoir le coeur net.
J’ouvre une des photos sur photoshop, je zoome, je zoome…
et…
Ce sont bien Barack et Michèle Obama, mais…
…quand ils avaient 14 ans… ! :-))
Vous êtes déçus ? moi aussi. Mais j’en rigolerai pendant longtemps je crois…
Depuis mardi dernier, je suis donc revenu à Cape Cod, Ma. USA.
Cette fois-ci c’est du sérieux.
Je vais consacrer plus d’un mois pour finaliser mon étude de marché en espérant pouvoir ouvrir ici une belle galerie.
J’ai d’abord passé les premiers jours à me reposer, ce qui n’était pas du luxe après cette année difficile du fait des problèmes rencontrés avec la Mairie d’Arcachon et qui ont conduit à vendre ma galerie, unique solution pour me débarrasser de ces soucis.
Je suis allé à la plage et j’ai pu me baigner. Contrairement à une idée reçue l’eau n’était pas froide. En tout cas pas plus froide que sur le Bassin d’Arcachon.
Aujourd’hui, dimanche, il pleut à torrent sur Cape Cod.
C’est le signe que je dois me mettre au boulot !
Mon programme est le suivant :
– réaliser deux ou trois vols supplémentaires afin de compléter mes prises de vues aériennes en vue de mon premier livre « made in USA »
– réaliser quelques petits reportages vidéos en vue d’une intégration dans le dvd qui accompagnera ce livre
– mettre en place un petit site internet pour présenter mon travail aux américains
– passer du temps dans les différents villages de Cape Cod et choisir le plus approprié pour m’y implanter
– progresser en anglais
– faire des contacts
Je dispose de 25 jours, ce qui est peu.
Hier je suis aller me balader à Hyannis.
C’est la ville principale de Cape Cod, la ville des Kennedy.
Malheureusement, force est de constater que la rue commerçante de cette ville est en train de mourir à petit feu… boutiques bas de gamme (beaucoup sont d’ailleurs fermées), trottoirs vieillissants, clientèle très populaire. Manifestement ce n’est pas là que j’ouvrirai ma galerie.
Mais ça je le savais déjà. Il fallait juste que je vérifie si l’endroit changeait d’allure en pleine saison.
Aujourd’hui c’est dimanche et il ne fait pas beau. Il y aura donc certainement beaucoup de monde au Mashpee Commons.
C’est à 15 minutes de ma maison et je vais donc aller y faire un tour.
C’est en effet un lieu éventuellement possible pour mon activité.
Il s’agit d’un vaste village commerçant, très récent. Une sorte de centre commercial en extérieur avec ses rues pavées, ses terrasses et ses jolies boutiques.
06:30 PM : de retour du Mashpee Commons, sous une pluie torrentielle, j’ai pu repérer un local à louer qui ferait très bien l’affaire. Demain je vais téléphoner pour connaitre les conditions…
J’essaierai donc de tenir ce blog à jour le plus régulièrement possible afin de vous faire partager cette nouvelle aventure.
See you soon !
Pour un photographe il est toujours plaisant de faire la couv avec une de ses photos.
Ne travaillant pas beaucoup avec les agences et la presse, cela ne m’arrive pas souvent…
L’année dernière un portfolio entier avait été consacré à mes photographies dans l’excellent magazine « Bassin Magazine », mais cette année, l’équipe éditorialiste a choisit l’une de mes plus belles photos pour faire la couv du numéro été 2011.
Il s’agit d’une photo prise sur la Conche du Mimbeau, éclairée par une lumière de fin de journée d’automne absolument sublime. Cette photo s’appelle « California » en référence à l’ambiance qui s’en dégage avec la présence de ces nombreux yuccas.
Je n’ai malheureusement pas signé de reportage à l’intérieur mais je vous invite bien sûr à acheter ce magazine et à découvrir les sujets intéressants réalisés par mes confrères photographes de talent tels que Franck Perrogon et Marc de Tienda.
Attention : ne pas confondre « Bassin Magazine » réalisé par une équipe de passionnés du Nord Bassin et « Arcachon et son bassin Magazine » réalisé depuis plus de dix ans par une agence de com d’Orléans, que, personnellement, je trouve de plus en plus médiocre…
Bassin Magazine est disponible chez les marchands de journaux en Gironde et par internet, au prix de 4,90 €
La semaine dernière j’ai eu l’occasion de participer à un tournage pour France 2 en compagnie de l’animateur Frédéric Lopez et d’une équipe de production fort sympathique.
Le réalisateur Stéphane Gillot m’avait contacté quelques jours plus tôt afin que je lui donne quelques tuyaux sur des endroits photogéniques mais relativement simples d’accès.
Le but de ce tournage de deux demi-journées était de réaliser la bande annonce d’une nouvelle émission qui sera diffusée à la rentrée sur France2 : « A la recherche du bonheur ».
Cette émission ne se déroulera pas sur le Bassin mais Frédéric Lopez, ayant gardé en tête quelques belles images d’océan lors d’un séjour au Cap-Ferret, avait souhaité que le teaser soit tourné ici.
Je lui ai donc proposé d’accompagner l’équipe sur les lieux adéquats.
Ce fut d’autant plus intéressant pour moi que les moyens techniques utilisés sont identiques aux miens, à savoir l’utilisation de la fonction vidéo HD du Canon 5D MarkII.
En effet, les nouveaux boitiers numériques possèdent une fonction de prise de vues vidéo HD, qui, couplée avec des optiques photo de qualité, permet d’obtenir un rendu très cinématographique. Ce qui nécessitait à l’époque des moyens techniques lourds et très coûteux peut désormais se tourner avec un matériel léger et plutôt économique. Le talent, l’originalité, la maîtrise technique et l’expérience restant l’essentiel bien entendu.
L’équipe de WooW était composé d’un réalisateur, d’un cadreur-réalisateur, d’un ingénieur du son, d’une directrice de production et d’un régisseur. Une équipe légère et créative entourant le sympathique animateur Frédéric Lopez dont l’émission « Rendez-vous en Terre inconnue » rencontre depuis son lancement un grand succès auprès des téléspectateurs.
Je les ai donc d’abord conduit aux Sabloneys entre la Dune du Pilat et le Petit Nice. Je savais que le décors serait parfait, avec l’avantage de ne pas avoir à escalader la Dune, et surtout, de ne pas être dérangé, en ce début de vacances estivales, par les nombreux touristes. A notre arrivée sur les lieux, vers 17:30, la lumière était encore relativement dure mais surtout un vent très fort de Nord Ouest rendait le tournage assez pénible, surtout pour le son. L’équipe s’est parfaitement adaptée aux conditions et termina la dernière séquence aux dernières lueurs du soleil, vers 22:00, exploitant à fond l’ouverture de mon 50mm f1,2 que je me fit un plaisir de leur prêter.
Le lendemain matin, nous nous rendions au Petit Nice. Le réalisateur avait besoin de tourner plusieurs séquences et une interview en un temps record, c’est à dire avant 15:00, heure à laquelle toute l’équipe reprenait le TGV du retour pour Paris. Il souhaitait à la fois tourner sur une plage océane mais aussi dans une forêt de pins.
L’avantage d’un tournage avec ce type de moyens techniques et de pouvoir tourner en équipe légère, très mobile et donc très discrète. Le cadreur a tourné toutes les séquences façon steadycam c’est à dire à main levé.
Vous aurez très bientôt l’occasion de retrouver cette bande annonce sur France 2 et de découvrir le concept de cette nouvelle émission, qui risque de révéler, chez beaucoup d’entre nous… les secrets du bonheur.
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Je ne rate jamais le départ de la régate des 18 heures d’Arcachon.
C’est l’événement qui marque le début de la saison d’été.
Mais je prépare aussi les prises de vues pour mon prochain livre qui aura pour thème : le plan d’eau. Toutes les photos du livre seront prises depuis un lieu qui se trouve sur l’eau ou depuis un bateau.
Le principe de la régate des 18 heures d’Arcachon c’est que tous les voiliers disposant d’une cabine peuvent y participer. Pendant 18 heures, les équipages manoeuvrent, luttant contre le sommeil, entre le Cercle de Voile d’Arcachon et la jetée Belisaire du Cap-Ferret. Au final, celui qui a fait le plus de tours remporte la victoire.
Depuis 10 ans, j’ai photographié les 18 H sous tous les angles : depuis le Belvédère de la Ville d’Hiver, comme ici en 2003 :
En aérien comme cette photo de 2008 :
et cette année… depuis mon bateau Cape Cod One.
J’ai voulu les suivre depuis le départ, jusqu’au petit matin.
Au coucher du soleil, je me suis positionné face à la bouée de Belisaire afin d’avoir une bonne perspective avec la Dune du Pilat magnifiquement éclairée derrière les voiliers à la manoeuvre.
Puis, je suis allé me mettre au mouillage pour la nuit dans la Conche du Mimbeau et j’ai mis le réveil a 5:30 pour ne pas rater le lever du soleil sur les voiliers sous spis.
La nouvelle est tombée en début d’après-midi et ce fut un soulagement.
Partis faire leur travail de reporters en Afghanistan, Hervé Guesquière et Stéphane Taponier et leurs accompagnateurs étaient retenus en otage depuis 18 mois !
Leur histoire m’avais touché car je suis très attaché à la liberté d’expression et bien sûr à la liberté de la presse. La polémique qui avait suivit leur capture m’avait profondément choqué.
En juillet 2010, j’ai décidé de demander à Reporter sans Frontières une affiche pour pouvoir l’exposer devant ma galerie. Je m’étais dit que puisque j’étais obligé de mettre quelque chose d’imposant sur le trottoir pour empêcher les clientes de la boutique voisine de squatter devant ma galerie, autant le faire de manière utile et rappeler aux touristes que loin de ce paradis des hommes sont prisonniers alors qu’ils tentaient de nous informer.
Depuis que la galerie a fermé ses portes il y a une semaine j’avais accroché l’affiche devant la porte pour qu’elle soit encore plus lisible.
Je m’étais dit que ce serait formidable si je pouvais la décrocher avant de quitter les lieux définitivement dans quelques jours…
… et le miracle s’est produit !
Dès que j’ai eu l’info j’ai filé à la galerie et j’ai accroché un panneau « libres » sur l’affiche. Les promeneurs n’en revenaient pas…
Ce soir, j’ai donc décroché l’affiche de manière définitive.
Je suis obligé d’y voir un symbole. Ils ont été libérés en même temps que moi… en quelques sortes…