Il y a 3 semaines, alors que mon livre « J’ai rêvé du Bassin » était en phase de finalisation de la maquette, j’ai dû prendre une difficile décision: annuler la sortie de cet ouvrage ambitieux et la reporter à une date ultérieure. C’est le contexte économique très préoccupant en Europe pour les mois à venir qui m’a conduit à ne pas investir la somme exorbitante que représente un livre d’un tel format, au risque de ne pas rentrer dans mes frais avant le mois d’octobre, ce qui m’aurait mis dans une situation embarrassante.
Il n’était pas question pour autant de ne rien faire. J’ai donc rapidement réfléchi à une autre possibilité : sortir à la place un petit livre qui me trottait dans la tête depuis déjà quelques temps. Un petit livre composé uniquement de photographies, les plus belles, très bien imprimées, sur du très beau papier, avec une jolie couverture, qui en ferai un petit objet collector southafrica-ed.com. Comme d’habitude j’ai pu compter sur les conseils d’Olivier Gaudefroy de l’imprimerie Escourbiac, et une fois la décision du format prise, j’ai travaillé jour et nuit pendant deux semaines pour réaliser la mise en page. Ce livre est au format 13×21 cm à l’italienne. Il fait 208 pages pour une épaisseur de 4 cm. La couverture est toilée et les titres sont gravés dans la toile. Il y aura deux visuels de couverture différents, l’un avec une photo du Mimbeau au Cap-Ferret, l’autre avec une photo du Banc d’Arguin prise depuis la Dune du Pilat. Vous pourrez acheter ou offrir la version qui vous convient le plus selon vos affinités avec le Nord ou le Sud Bassin…
Son prix sera de… 20 euros seulement. C’est vraiment le petit livre mignon, d’ une belle finition, qu’on a envie d’emmener partout avec soit pour avoir en permanence son « petit paradis » à portée de regard et à un prix très doux. Idéal aussi pour un petit cadeau, une petite intention.
Mais ce n’est pas tout. Pris dans les tourments du conflit avec la Mairie d’Arcachon ces deux dernières années, je n’avais pas sorti de calendrier en 2012. Manque d’énergie et d’inspiration en étaient les causes. Cette année, je me rattrape en vous proposant dans quelques jours, non pas UN, mais DEUX calendriers 2013 ! L’un contient des nouvelles photographies de paysages variés, l’autre est composé exclusivement de photos du Bassin prises sous la Pleine Lune. Il n’y aura que 1000 exemplaires de chaque mis en vente, ne passez pas à côté. C’est cet été qu’il faudra l’acheter !
Toutes ces nouveautés devraient être dans les points de vente fin juin. Vous pourrez également me les commander directement dans quelques jours. Je vous communiquerai les détails dans un prochain post.
La plupart des gens ne savent pas quelles sont les étapes de la fabrication d’un livre, d’un magazine ou d’un calendrier.
J’ai profité de mes 3 jours passés à l’imprimerie Escourbiac pour prendre quelques photos avec mon iphone et vous faire partager les coulisses de l’impression de mon prochain livre et de mes deux calendriers 2013.
La première étape est bien sûr de réfléchir au concept, au format, à la qualité du papier, au nombre de pages, et bien sur au nombre d’exemplaires à imprimer. Pour toutes ces étapes il est primordial d’avoir un bon interlocuteur, créatif, imaginatif et qui possède une bonne connaissance des différents papiers et supports. Si en plus, votre imprimeur possède une fibre artistique, photographique, il sera d’autant plus en mesure de vous donner des conseils utiles. C’est pour cela que je travaille régulièrement avec l’imprimerie Escourbiac située dans le Tarn.
J’ai travaillé pour la première fois avec cet imprimeur pour ma collection de cartes postales haut de gamme, en 2005. A l’époque, j’avais signé un contrat avec un éditeur auquel j’avais imposé de pouvoir choisir moi-même l’imprimeur. Un labo photo à Toulouse m’avait conseillé Escourbiac. Ils venaient de remporter pour la deuxième fois le Quadra d’Or, une récompense nationale. Comme tout s’était bien passé et que le contact fut bon, je leur ai alors proposé de me faire une proposition pour un livre photo. Souvenez-vous, c’était en 2007 pour mon livre « Rencontre avec la lumière ». Ils m’avaient proposé ce format panoramique, difficile à réaliser mais tellement original. C’était un véritable défis. C’est à l’occasion de l’impression de ce premier livre que j’ai pu mesurer l’importance d’avoir de bons partenaires et de se sentir à l’aise avec les différents collaborateurs de l’entreprise. Trois années plus tard, j’ai donc imprimé mon deuxième livre Balade en Altitude chez eux, ainsi que deux calendriers. Pourquoi changer de crèmerie quant on est satisfait du travail et du relationnel ?
< (de gauche à droite) : le petit dernier « Mon petit Paradis » (juin 2012), « Balade en Altitude » (juin 2010), « Rencontre avec la lumière » (juin 2009)
Pour moi, il est hors de question d’aller imprimer en Espagne, en Italie, en Pologne ou même… en Chine ! Un de mes confrères photographe du Bassin l’a fait et il a vu le résultat ! Il est revenu déçu et je dois dire que la qualité d’impression et de façonnage de son livre ne sont pas à la hauteur de la beauté de ses photos. C’est bien dommage.
Je suis aussi très attentif au respect de l’environnement, d’autant plus dans le domaine très polluant qu’est l’imprimerie offset. Escourbiac est labellisé Imprim’Vert et utilise des papiers PEFC et FSC. Pour moi c’est important.
Un bon imprimeur saura donc vous conseiller quant au choix du format et il optimisera au maximum le coût en jouant sur la surface du papier.
La deuxième étape consiste à réaliser la maquette. Trois options s’offrent à vous : confier votre projet au maquettiste de l’imprimeur (ce qui peut être un choix judicieux), engager un graphiste free-lance, ou le faire soit même, mais là attention ! mieux vaut s’y connaître un minimum car il ne s’agit pas de réaliser un diaporama sur power point ou une note de service sur Word ! L’impression offset ne pardonne pas l’erreur et il y a des normes à respecter scrupuleusement.
< le maquettiste réalise la mise en page sur Indesign ou Quark X press
Pour un photographe, il y a un point important à ne surtout pas négliger : la chromie. Il s’agit de l’opération délicate du passage de vos images RVB en CMJN. Gare aux surprises ! La perte de nuance, de profondeur, peut vous déprimer si vous êtes un puriste. C’est pourquoi, le responsable de la chromie doit être un grand chef ! Chez Escourbiac, je suis en sécurité avec Christophe. Au fil du temps, nous avons accordé nos violons et nous travaillons désormais très efficacement. Encore une bonne raison de ne pas changer de crèmerie. Mais on a beau avoir un bon partenaire, il faut savoir être philosophe car certaines images sont parfois irrécupérables en CMJN. Cela est notamment le cas pour des paysages comportant des ciels bleus profonds… justement ma spécialité ! mais bon… on ne m’a jamais dit que ce serait facile…
< Christophe, responsable de la Chromie passe mes photos « à la moulinette »
Une fois la maquette terminée et le PDF définitif exporté, un opérateur va réaliser l’imposition, c’est à dire organiser votre fichier PDF sur une plaque pour réaliser la gravure.
Mais avant de graver les plaques d’aluminium, il va vous sortir ce qu’on appelle « un traceur ». Il s’agit d’imprimer votre livre sur une imprimante jet d’encre en basse définition, de couper les pages et d’assembler les cahiers, pour leur donner la forme du livre fini. Ainsi vous pourrez tout re-vérifier une ultime fois, que ce soit la mise en page, les « coquilles » ou les fautes d’orthographe. Et croyez moi, cette étape n’est pas à négliger. En effet, c’est toujours à ce moment là que l’on se rend compte d’énormités qu’on avait laissé passé. Un écran d’ordinateur, aussi grand et aussi bon soit-il ne permet pas une lecture avec suffisamment de recul pour débusquer les erreurs.
< Ali réalise « l’imposition » des pages < le traceur < Jean-Louis découpe et assemble les épreuves basse def du traceur
Une fois que vous aurez lu, relu et relu encore, vous devrez vous engager en signant le BAT. A partir de ce moment là, la machine est lancée.
< les épreuves traceur des calendriers et du livre sont prêts. Il n’y a plus qu’à tout vérifier et à signer le Bon à Tirer…
Puis, les plaques sont gravées et rejoignent le « conducteur machine », c’est à dire l’opérateur qui va imprimer vos 1000, 2000, ou 4000 exemplaires. Mieux vaut bien s’entendre avec lui. Personnellement je mets un point d’honneur à être présent au « calage » des couleurs. C’est fatiguant car cela dure longtemps (ils travaillent en 3×8), dans une atmosphère industrielle, avec du bruit. Il faut aussi savoir être patient car l’opérateur a tout un travail de préparation avant de lancer l’impression et il faut recommencer à chaque changement de plaque.
< Les plaques en aluminium sont gravées. Une pour chaque couleur : Cyan, Magenta, Jaune et Noir
< William Bastou, conducteur machine chez Escourbiac.
Pour mon livre et mes deux calendriers, je vais travailler avec William et José. Je commence avec William qui avait déjà travaillé sur mon livre Balade en Altitude et sur mon calendrier 2011. Il sort une première page (en réalité, à chaque fois qu’il lance une page, c’est 20 à 50 pages qui sortent et qui partent ensuite à la poubelle de recyclage), il la pose sur le plan de travail, on regarde ensemble, il fait des mesures, et on fait des choix : plus de bleu, moins de jaune, plus de noir… il faut être capable de faire des choix et des concessions car ce que l’on gagne d’un côté on peut le perdre de l’autre. Une fois qu’on est « calé » , je signe le BAT et il lance les 4000 pages ! C’est cette opération de calage des couleurs qui fera la différence entre un livre correctement imprimé et un livre superbement imprimé ! Moi je ne suis pas, comme dirait un ami réalisateur, un « enculeur de mouches » mais je suis un perfectionniste et un puriste. Alors impensable de ne pas mettre mon grain de sel dans cette histoire.
< le genre de machine qui vaut 1 Million d’euros…
< je signe le BAT. C’est partit pour 2000 exemplaires du calendrier ! Allez, on « roule » !
Il faut environ une journée et une nuit pour imprimer un de mes livres. On ne dors pas beaucoup, on est fatigué, mais soulagé et impatient de recevoir le « bébé » enfin terminé.
Chez Escourbiac, ils ont deux machines et cette fois-ci, j’ai la chance d’imprimer mon livre en même temps que Gregory Wait, photographe australien vivant en Normandie et qui n’est autre que le lauréat de la Photo de l’Année 2012 en catégorie paysages. Il est en train de faire imprimer un livre en bichromie (c’est à dire en Noir et Blanc). C’est toujours plaisant de pouvoir échanger avec un confrère, d’autant plus quand il est sympa.
< avec le photographe australien Greg Wait
< les palettes de pages s’accumulent.
Après le travail de l’impression, il y a encore le vernis sélectif (option), le découpage au massicot, la reliure (souvent effectuée chez un relieur sous-traitant), l’emballage et l’expédition. Des opérations qui prennent encore quelques jours, voir quelques semaines.
Puis, le camion arrive avec ses palettes de cartons remplis de livres. Il ne reste plus alors qu’à distribuer les libraires et les différents points de vente et à les convaincre de mettre en avant votre « bébé » dont vous êtes si fier. Car maintenant que vous avez travaillé jour et nuit pondant des semaines, voir des mois, fait un chèque de 20 000 ou 50 000 euros à l’imprimeur, il faut le vendre ce livre !
Mais ça… c’est une autre histoire…
La vente aux enchères organisée par l’Agence de communication bordelaise Exigences au profit de la Banque Alimentaire, s’est donc déroulée jeudi 10 mai en soirée dans le hangar de l’association caritative.
15 artistes bordelais ont confié 47 oeuvres afin de permettre le financement d’un camion frigorifique.
Animée par le Commissaire Priseur Alain Briscadieu, la vente a débuté à 20h00 devant un public éclectique d’amateurs d’Art, de chefs d’entreprises bordelais et de bénévoles associatifs.
Un bilan positif puisque la quasi totalité des oeuvres ont trouvé acquéreur.
Mes 4 photographies sont toutes parties au dessus de leur prix de réserve, ce qui a permis à la Banque Alimentaire de Bordeaux de récupérer 1200 €
Ce fut assez étonnant pour moi de voir mes photographies se vendre en dehors du contexte de ma galerie.
Je remercie les organisateurs de m’avoir proposé de participer à cette opération. Une expérience intéressante que j’espère bien renouveler.
Je vous propose cette petite vidéo de la vente de mes 4 photos.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xqrd3i_vente-aux-encheres_creation[/dailymotion]
Depuis le temps que j’aurais dû m’en occuper ! mais cette fois c’est fait.
J’ai entièrement refait mon site internet avec des rubriques plus adaptées, mais surtout une mise à jour des collections.
Vous allez donc enfin pouvoir découvrir les collections Bassin d’Arcachon 2010 et 2011, mais aussi les collections Cape Cod & the islands, l’Ouest Américain, la Côte Basque, et Full Moon.
N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, sachant que ce site est provisoire. En effet, je compte en confier l’amélioration à un(e) web designer très prochainement.
Après quelques mois de silence (du moins sur ce blog), me voici de retour avec quelques bonnes nouvelles.
Tout d’abord, je vous annonce que j’ai trouvé un nouvel espace d’exposition et de vente permanent sur Arcachon. J’ai en effet passé un accord de partenariat avec la magnifique et toute nouvelle Galerie Letessier qui se trouve sur le front de mer d’Arcachon, sous l’ancien Grand Hôtel, entre la Jetée Thiers et la Jetée Legallais.
L’endroit est plus facile d’accès que le nouveau centre ville et vous pourrez vous y garer plus facilement (où au moins stationner le temps de charger la voiture). Sur plus de 600 m2, la Galerie Letessier est à la fois une galerie d’Art et un magasin de meubles de grands designers. Une pièce de 20 m2 est entièrement dédiée à mes photos. Je l’ai aménagé exactement comme mon ancienne galerie de l’avenue Gambetta. Vous ne serez donc pas trop dépaysés…
J’ai travaillé tout l’automne pour mon prochain livre (qui sortira en juin) et j’ai donc réalisé une nouvelle collection de photos, que vous pourrez donc découvrir dès samedi.
L’autre bonne nouvelle, c’est la mise en place d’une nouvelle finition : le face-image plexi 10mm sur tôle aluminium. Le résultat est bluffant ! Cette finition, beaucoup plus délicate et donc aussi plus coûteuse, est destinée uniquement aux grands formats carrés et panoramiques.
L’inauguration/vernissage est samedi 14 avril de 18h00 à 20h00. Vous êtes donc cordialement invités. Notez qu’à 19h00, j’animerai une petite présentation de mon matériel photographique et de ma technique de prises de vues.
Vous pourrez également lors de ce vernissage admirer les oeuvres d’une peintre-créatrice de talent : Vicente. L’artiste sera présente.
La Galerie Letessier est ouverte toute l’année.
son site : www.galerieletessier.fr
son téléphone : 05 56 83 51 01
Depuis mon retour de Cape Cod mi-septembre, je n’ai pas donné beaucoup de nouvelles sur ce blog et je vous prie de m’en excuser…
Si vous n’allez pas de temps en temps sur ma page facebook vous devez penser que je m’ennuie mais je vous rassure ce n’est pas du tout le cas…
En fait, je suis depuis plus d’un mois en prises de vues du Bassin afin de réaliser mon troisième livre.
Ce sera comme les deux précédents un « beau livre », les américains appellent cela un « coffee table book ».
Il sortira au printemps et je vous proposerai une souscription en temps voulu.
Quelques photos sont déjà sur ma page facebook et je vous invite vivement à rejoindre ma page si vous avez un compte.
Le blog est beaucoup plus lourd à gérer pour moi que ma page facebook c’est pourquoi si vous souhaitez être informé quasiment en direct de mon actualité photographique, il vous faut vraiment suivre facebook…Sachez que vous pouvez quand même consulter les pages facebook même sans avoir de compte.
Voici le lien :
http://www.facebook.com/StephaneScotto.photographe
Depuis ma douloureuse séparation avec ma galerie, je recherche aussi activement un local afin de vous proposer à nouveau mes photographies à la vente. Je ne désespère pas de trouver une solution avant Noël… Si vous connaissez un local à vendre ou à louer sur le Bassin ou à Bordeaux (minimum 50 m2), n’hésitez pas à m’en parler.
Je suis aussi ouvert à un partenariat avec un commerce déjà existant qui souhaiterait vendre mes photographies et me représenter auprès du public.
à suivre…
Ce matin, comme tous les matins, mon iphone me réveille en musique, je l’attrape et j’ouvre fb pour voir ce que mes amis lèves-tôt on publié sur leur wall.
Ce matin c’est « RIP Steve Jobs » pour tout le monde sur les réseaux sociaux qui n’auraient d’ailleurs peut-être jamais existés sans l’invention d’Apple par Steve Jobs et son ami Steve Wozniak un 1 er avril 1976 dans un garage de la Silicon Valley.
Une histoire de rêve américain comme on les aime. Partis de rien, avec une idée géniale et de la volonté, les deux amis allaient révolutionner le monde en faisant entrer l’informatique dans les foyers.
J’avais 5 ans.
Je fais partie de cette génération qui est né et qui a vécu sa jeunesse et son adolescence sans informatique, sans internet, sans réseaux sociaux. Autrement dit sans ipod, sans iphone, sans macbook et sans ipad.
Avec mes potes en banlieue parisienne, notre réseau social c’était le téléphone fixe de la maison, et des rendez-vous place de la Mairie en skate board, casque de walkman à cassettes sur les oreilles. Parfois nous jouions au foot avec une balle confectionné avec du papier journal et du sckotch d’emballage marron. Nos sujets de discussions étaient variés mais une chose est sûre on ne parlaient pas du dernier Iphone 5 car le seul téléphone portable qui existait alors c’était ce gros truc en forme de petite valise avec un combiné au bout et la seule personne que nous avions pu voir en utiliser un c’était le personnage de Roger Murtauch dans l’Arme Fatale 1 !
C’était néanmoins la mode des micro-ordinateurs dédiés aux jeux : Attari, Amstrad, Amiga…
Nos parents se saignaient aux quatre veines pour nous offrir une de ces merveilles de technologie avec laquelle même un enfant de 4 ans ne voudrait pas jouer aujourd’hui…
Je me souvient que j’avais fait le choix d’un petit micro-ordinateur qui s’appelait « Alice ». Il avait la taille d’une box, il était rouge et il fallait le relier à la TV avec une prise péritel. Du coup il a fallu changer aussi de télé. Nous l’avions acheté à la Fnac et je me souviendrai toute ma vie de la question que j’ai posé au vendeur : « monsieur, est-ce que l’ordinateur va me parler ? » Je crois que j’espérais m’en faire un ami… Pour ma mère s’était l’investissement de l’année. Cela coûtait très cher à l’époque. Je me souviens que le premier magnétoscope VHS stéréo coutaient 10.000 frs, soit 1500 € !
De nos jours on trouve des lecteurs DVD à 29 €…
Pour jouer à un jeu il fallait relier Alice à un magnétophone à cassette et envoyer le programme par ce biais. Les sons se transformaient en codes et le programme pouvait démarrer. Côté graphisme c’était pas vraiment du luxe : une voiture c’était un carré avec 4 autres petits carrés pour les roues. Bon… il fallait avoir un peu d’imagination pour s’y croire quoi ! En tout cas j’ai passé des nuits à me bousiller les yeux à recopier des programmes.
Quelques années plus tard, après le lycée, bac A3 cinéma audiovisuel en poche, je créais avec mon ami Renaud Philipps, une petite société de production vidéo. Notre « home studio » était situé dans une petite pièce du minuscule T1 que louait Renaud dans le 15 ème arrondissement, juste à côté de Canal +. Je me souviens que pour aller chez Renaud je n’étais pas obligé de passer devant Canal mais que pour me donner l’illusion de faire parti de ce monde là, je faisais toujours un petit détour au volant de ma peugeot 104 Z coupé pour longer l’entrée de leurs locaux… Quand je pouvais appercevoir Philippe Gildas ou Jean-Luc Delarue j’étais content. Je m’imaginais engager la conversation avec eux et rentrer dans leur univers.
A l’époque la HD n’existait pas. Nous tournions en V8 ou en HI8 et nous montions en analogique, souvent sans time code, avec plusieurs magnétoscopes reliés entre eux, à la volée ! c’était du sport mais on s’en sortait pas mal. Pour le mixage vidéo nous avions la célèbre petite table Panasonic WJ AVE5 et pour les effets spéciaux, disons plutôt l’infographie, Renaud excellait avec son Amiga ! Je me souviens qu’il y passait la nuit pour faire juste défiler un titre de haut en bas…
Mais avec ce matériel nous arrivions quand même à dépasser les limites et à réaliser des projets qui même aujourd’hui ne nous font pas honte. Pour compenser l’absence de moyens et de technologie, nous étions très créatifs.
Finalement quand j’y repense nous étions, à notre manière, des petits Steve Jobs…
Je ne savais pas encore qui était Steve Jobs et je n’avais jamais entendu parler d’Apple.
Un jour, alors que nous devions rédiger et imprimer la paquette de notre société » des professionnels de la profession » prêts à révolutionner le monde de l’audio-visuel avec des slogans du type : » La vidéo professionnelle adaptée à votre budget… », Renaud me propose d’aller chez les voisins de sa mère qui possèdaient le fameux Maccintosh ! Il s’agissait d’un couple de psychologues d’entreprises qui avaient acqui cet ordinateur jusqu’alors réservé à une élite. Renaud avait les clefs de l’appartement et je me souviendrais toujours quand j’ai vu pour la première fois cet objet révolutionnaire.
Il trônait sur un petit meuble avec un siège de torture suédois ou norvégien (je ne me souviens plus) qui permettait de s’assoir accroupi pour soit disant ne pas s’abimer le dos… Pas de doûte ces gens là faisaient bien parti de l’élite et ils étaient friands d’innovation.
Renaud était très à l’aise avec le Macintosh. Souvenez vous, ce petit écran plus haut que large, en forme de page A4, noir et blanc. Pas de tour, tout était à l’intérieur de l’écran et il y avait un lecteur de disquette frontal.
Et puis surtout il y avait… une souris !
Cela parraissait simple. Renaud me disait que c’était génial car hyper intuitif et que même moi je pourrais m’en servir !
Grâce à ce Macintosh et à ses voisins nous avons donc pu réaliser notre petite plaquette et arpenter fièrement, en costumes trop grands pour nous, les allées de la Foire de Paris Porte de Versailles pour essayer de démarcher, l’air sur de nous, avec une voix exagérément grave pour essayer de masquer notre jeunesse, quelques futures clients (pour ne pas dire victimes…).
Cela démarrait donc comme une petite histoire de rêve américain, avec sa part d’audace et de naïveté. A 19 ans tout nous parraissait possible. La réussite était là, juste devant nous. Il suffisait d’y croire et de foncer.
Et cela fonctionnait ! mois après mois nous multiplions les contrats et nous commencions à devenir des pros du tournage multicaméras de concerts. Nous progressions sur des budgets de plus en plus gros et nous mettions peu à peu le pas dans l’univers professionnel.
Malheureusement cette aventure dû rapidement s’interrompre pour cause de service militaire, qui à l’époque était encore obligatoire.
Dépité d’avoir les ailes coupées en plein envol, je fis le choix de signer un contrat avec l’Armée de l’Air et je devint photographe sur une base française à Dakar où je restais deux années. Il y avait des PC dans tous les bureaux mais pas de Mac…
Et toujours pas internet… toujours pas de téléphone portable…
En 1995, de retour à Paris, je décidais de me remettre dans la réalisation vidéo en free-lance et il me fallait donc un ordinateur, non pas pour le montage car cela ne se faisait pas encore par ordinateur à l’époque, mais pour le traitement de texte et la PAO. Mon réflexe aura bien entendu été de demander conseil à mon ami Renaud. Il insista très lourdement (à la limite du lavage de cerveau) pour que j’achète un Mac… Il n’y a rien de plus insupportable pour un utilisateur convaincu de Mac de ne pas réussir à convaincre un proche d’investir dans un Mac plutôt que dans un PC. La grande difficulté à l’époque c’était l’incompatibilité des logiciels et surtout des jeux. C’est d’ailleurs à cette époque que Apple Europe fit appel au jeune pylatais Nicolas Gaume pour adapter les jeux PC au système Mac. Bref, je décidais d’écouter mon meilleur ami et j’achètais alors mon premier Mac dans un magasin boulanger de Fontenay sous bois. Le vendeur faisait tout pour m’en dissuader, arguant qu’Apple était en train de couler, et dépensait toute sa salive pour me refourguer un PC à la place. Mais je tenu bon et je signais pour un Mac. Il s’agisait d’un Performa LC 630. Il n’était pas vraiment beau. En fait il ressemblait à un PC.
Mais il fonctionnait bien, il avait l’air costaud et cela me suffisait.
Durant cette période Steve Jobs n’était plus aux commandes de la pomme. Il avait été évincé d’Apple. De ce fait, il n’y avait plus vraiment d’innovation dans leurs produits qui ressemblaient de plus en plus à des vulgaires PC.
Il n’y avait toujours pas internet mais on pouvait se connecter via le modem au téléphone pour avoir accès au minitel, envoyer des fax ou échanger des fichiers.
Je me souviens qu’à cette époque les premiers téléphones portables firent leur apparition et que mon ami Renaud fut l’un des premiers à en acquérir un. On se moquait beaucoup de ceux qui téléphonaient dans la rue ou au supermarché à l’époque. Ils avaient l’air ridicules avec leur espèces de talki-walkies.
Aujourd’hui, les ados de 12 ans en ont un et même le plus pauvre des somaliens vivant dans un bidonville possède un smartphone. Nous sommes capables de faire évoluer la technologie à une vitesse folle, de la rendre accessible aux plus démunis mais pas de leur donner de quoi manger et de se maintenir en bonne santé. Allez comprendre !
En 1996 je pris la décision de retourner à Dakar au Sénégal pour m’y installer en tant que photographe.
Après moultes hésitations j’emmenais mon Mac là-bas. Je me demandais si il survivrait au transport mais finalement il arriva intact.
Croyez-le ou non mais ce Performa 630 marchait encore quand je quittais le Sénégal 4 années plus tard, malgré la chaleur, l’humidité (je n’avais de climatisation) et les nombreuses coupures de courant, sous tensions, et sur tensions, et ce, sans aucun onduleur !
Tous mes amis sur PC passaient leur temps à griller leurs alimentations, même avec onduleur, mais mon Mac lui il tenait bon ! Je leur disais toujours : « tu vois c’est plus cher qu’un PC mais au moins ca tient le coup » et je ne comprenais toujours pas pourquoi ils continuaient d’acheter des PC.
Apple commença à cette période sa deuxième révolution. Steve Jobs, qui venait de réussir une nouvelle aventure en créant PIXAR, fut rappelé à la rescousse pour reprendre les rennes et il plancha sur de nouvelles innovations.
Il sorti alors le premier Imac ! une sorte d’écran en forme de cocon, translucide avec un choix de 4 couleurs acidulées. Le lecteur de disquette disparut totalement et laissait place à un lecteur de CD.
Il s’agissait là des prémices de ce qui allait devenir la politique d’Apple : lancer un nouveau produit au design révolutionnaire, avec de nouvelles technologies et les imposer aux consommateurs de manière radicale en faisant disparaître leurs vieilles habitudes. Vous n’avez pas vraiment le choix. C’est comme ça.
A Dakar, je n’avais pas non plus le choix de la couleur et mon premier Imac fut donc couleur… groseille !!!
A l’époque je sortais avec une jolie fille métisse qui tenait un supermarché. Ce soir là, on devait se voir et diner ensemble mais comme je reçu livraison de l’objet tant attendu je l’appelais pour lui annoncer que je préfèrais passer ma soirée à me familiariser avec mon Imac plutôt que de diner avec elle… Ce qui bien entendu déclencha une rupture immédiate ! Donc par la faute de Steve Jobs mon premier couple fut détruit… Mais j’appris par la suite qu’il m’avait en fait rendu un grand service. Merci Steve !
En 2000, je décide de rentrer en France et de m’installer sur le Bassin d’Arcachon.
Plutôt que de ramener mes deux Macs avec moi (en réalité j’en avais trois car mon chien, un boxer, s’appelait aussi Mac !), je décide de les vendre sur place et de ne ramener que le troisième (celui à quatre pattes).
Apple venait de sortir un nouvel Imac et le premier Ibook. Ils intégraient un lecteur-graveur de DVD et des prises firewire permettant de relier un camescope et de faire du montage vidéo !
Là, cela commençait à devenir sérieux. Aussitôt arrivé, je fonçais chez Iconcept à Bordeaux et achetais les deux appareils d’un seul coup ! L’ibook était en forme de coquillage, blanc et gris translucide avec une bordure en cahoutchouc… J’étais si fier de l’ouvrir dans le TGV quand je me rendais à Paris que je prenais toujours un billet en première classe… Je faisais parti de l’élite qui possédait un Mac ! du coup, je me permettait à chaque voyage le luxe de râler auprès du contrôleur sur le fait qu’il n’y avait pas de prise de courant en première et que ce n’était vraiment pas pratique pour travailler. En réalité je n’ai jamais réussi à me concentrer dans les transports et je ne faisais que regarder des DVD !
Deux ans plus tard, je vendais l’imac à mon apprentie, et je conservais l’ibook que je possède toujours comme un objet de collection.
Steve Jobs inventa alors un nouvel Imac que je trouve toujours aussi génial : il s’agissait d’une demi sphère pour l’unité centrale et d’un bras articulé en acier au bout duquel trône un écran panoramique TFT. Pour la retouche photo c’était génial car en inclinant l’écran je pouvais chercher la matière dans les hautes ou les basses lumières de mes photos de manière très intuitive. Je pense que mes plus belles photos du Bassin d’Arcachon je les ai réalisé à cette époque. J’ai aussi conservé cet Imac. Il faudra que je pense à le restaurer.
Sorti alors l’Ipod qui allait révolutionner le monde de la musique en lancant la mode des « MP3 » et sa plateforme Itunes.
Les actionnaires Apple purent se réjouir de ce nouveau produit.
Puis, ce fut le tour des G4 qui arrivèrent et repoussèrent les limites de la puissance, rendant le montage vidéo accessible au plus grand nombre et permettant aux applications comme Photoshop d’inventer de nouvelles fonctions innovantes.
Comme une évidence, l’Ipod prit la forme d’un téléphone portable et allait devenir l’objet indispensable dont on ne peut plus se passer. Ceux qui ont cassé ou perdu leur Iphone un jour le savent bien… l’addiction est totale !
Les ibook devinrent des Macbook et adoptèrent l’aluminium pour s’appeler Macbook PRO. De plus en plus puissants, de plus en plus fins et légers, de plus en plus sobres et beaux.
L’iphone grandit et devint un Ipad.
A chaque innovation de Steve Jobs, les autres marques se précipitent pour sortir des produits similaires moins chers.
Et malgré tout, malgré la crise et la récession, l’action Apple continue de grimper.
Car oui il y a là un secret de la réussite d’Apple : la beauté de l’objet. Faire d’un objet à la base compliqué, une oeuvre de design, un objet intuitif et épuré, qui, posé sur un bureau ou une table de cuisine, devient un objet de déco et de MODE. Pour cela Apple utilise des matières comme l’alluminium et le verre et élimine au maximum les cables.
J’ai remarqué qu’à chaque fois que je veux travailler sur un nouveau projet important, comme un livre, j’ai besoin de m’acheter un nouveau Mac pour travailler dessus. Cet objet m’inspire. C’est comme s’il était emprunt de l’âme créative de Steve Jobs et qu’il la partageait un peu avec moi.
Hier j’ai déjeuné avec mon père qui galère avec ses PC depuis plus de 10 ans… pour la première fois, il a évoqué la possibilité d’acheter un mac… ouf enfin !
Quelques heures plus tard, on annonce ce que nous redoutions tous depuis quelques temps mais qui s’avairait comme une fatalité imminente : la mort de Steve jobs.
Steve Jobs a influencé ma vie car il a inventé les outils dont je me sers pour travailler, créer, partager, communiquer et me rapprocher des autres même quand ils sont à l’autre bout de la planète.
… et je ne lui en voudrai jamais pour ça.
Good luck Steve !
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Nantucket est un endroit à part.
Une petite Amérique parfaite, avec ses jolis cottages en tuiles grises et ses demeures de millionnaires construites au bout de chemins sablonneux, accessibles uniquement en jeep ou en land rover…
Le centre ville est coquet. Les rues sont en gros pavés (ce qui justifie peut-être le nombre hallucinant de jeeps), les boutiques plutôt luxueuses, les restaurants de qualité.
En regardant les plaques d’immatriculations on peut lire « New-York », « New-Jersey », « Pensilvania », « Virginia », « Florida »…
Pour permettre aux millionnaires de venir passer un week-end, l’ile de Natucket s’est doté d’un véritable aéroport capable d’accueillir des gros porteurs et, bien sur, des jets privés… une multitude de jets privés !
Ils ont une résidence secondaire cachée dans les dunes, ou un yacht amarré au ponton d’une marina.
Ils n’ont pas envie de se cacher. Ils sont ici entre eux, s’habillent en Ralph Lauren des pieds à la tête pour aller au restaurant ou prendre une bière locale « Cisco » dans un pub branché du port.
Mais ils cultivent tous une certaine simplicité.
L’île ne compte que quelques 10 000 habitants à l’année et passe à 35 000 en pleine saison. Au Stop&Shop (le seul supermarché de l’ile), les prix sont 30 % plus chers qu’à Cape Cod.
C’est une ile parfaite. Donc une ile qui se mérite.
Elle n’est pas bien grande cette ile. On peut aller d’un bout à l’autre en 30 minutes et la traverser en largeur en 10 minutes.
A cause du vent et des embruns salés, les arbres ne poussent pas bien haut. On a un peu l’impression d’être sur un désert d’arbustes. Mais bon sang que c’est beau !
On s’y sent bien, comme protégé, apaisé.
Côté « surfside » les plages océanes sont sublimes. L’eau est émeraude et en août la température peut atteindre 26 °c
Les chiens sont autorisés à venir jouer avec les enfants dans les vagues.
Des familles entières, en bonne santé, viennent ici respirer un parfum de liberté dans une petite Amérique parfaite.
Le soir, on se retrouve sur la plage avec les jeep et on improvise un véritable buffet face au sunset.
Et on ne se couche pas trop tard car demain, on régate sur un ketch ou un cat-boat.
L’endroit idéal pour des vraies vacances en famille ou entre amis, isolé du reste du Monde sur une petite ile pourtant si proche de New-York…