La rédaction de Thalassa gardera un mauvais souvenir de son passage sur le Bassin d’Arcachon et je doute fort qu’ils ne reviennent de sitôt…
Une incroyable polémique sème désormais le trouble entre candidats aux législatives, ostréiculteurs, associations de défense de l’environnement et milieu de la presse et des médias.
Les faits sont très bien relatés dans cet article du journaliste Jacky Sanudo dans le Sud Ouest d’aujourd’hui:
A lire aussi, l’article sur le site de telerama
Faisant moi même parti de cette émission et me retrouvant au final seul à attirer l’attention sur les problèmes environnementaux du Bassin (ma modeste intervention de 30 secondes concernait une fois de plus le Wharf de la Salie Sud…), je tiens à apporter certaines informations complémentaires qui vous aideront peut-être, chers lecteurs, à vous faire une opinion.
Car figurez vous que j’ai eu aussi affaire au reportage intitulé « Bassin d’Arcachon, le dossier noir de la plaisance »…
En effet, j’avais été contacté courant août par le réalisateur Jean Marie Barère pour faire partie de cette « mini-enquête » qui lui avait été commandé par la production de Thalassa. Mon engagement environnemental tout récent était parvenu à ses oreilles et je devais donc être le fil conducteur de ce sujet, l’amenant à bord de mon bateaux à la rencontre des intervenants sur différents lieux du Bassin.
Avant de définir la date du tournage nous avons eu un grand nombre de conversations téléphoniques, parfois interminables, pendant lesquelles je lui expliquais ma vision du problème et tentais de m’assurer que mon intervention dans son reportage permettrait d’établir une balance équilibrée entre les problèmes, les solutions, et les perspectives d’avenir.
Mon souhait était de mettre en avant un certain nombre d’initiatives positives et de faire passer un message d’encouragement aux élus du Bassin qui sont conscients du problème mais qui, selon moi, manquent peut-être encore de créativité, de curiosité et de réactivité.
Parmi ces bonnes initiatives :
– le quai patrimoine au Port d’Arcachon, qui pourrait se populariser,
– encourager la plaisance traditionnelle, la voile, notamment par des places au port à tarifs attractifs et prioritaires pour les voiliers,
– développer et encourager la location de bateaux sans antifouling,
– restreindre l’accès aux sites sensibles dans les quelques week ends d’affluence excessive, par exemple en autorisant l’accès au Banc d’Arguin uniquement aux bateaux les moins polluants,
– encourager et trouver des financements pour aider les constructeurs de bateaux électriques et écolos comme la Tillole visible au port de la Teste.
Nous étions donc mi août et pour cette après midi de tournage à bord de mon zodiac le réalisateur allait d’abord faire ses images à l’Ile aux Oiseaux, interviewer des plaisanciers, interroger un chercheur qui venait à peine de commencer une étude sur le sujet, puis ce serait à mon tour d’argumenter.
Après 3 heures de tournage c’était à moi de parler.
Pour évoquer tous mes arguments je m’étais mis a proximité du Bac à Voile « Mallet » qui faisait des cercles autour de mon zodiac. Je pensais que cette image était celle qu’il faudrait retenir à la fin de ce reportage. Mais mon interview tourna au vinaigre. Je senti que le réalisateur n’avait que peu d’intérêt pour mes propos et qu’il y avait peu de place pour une note positive dans ce reportage. Je décidais alors de couper court à ce tournage en débarquant l’équipe sur le quai.
J’exigeais du réalisateur de ne pas figurer dans son « enquête », et afin de m’en assurer, je contactais le lendemain par téléphone le rédacteur en chef de Thalassa qui me rassura sur ce point.
Je sentais que ce sujet délicat n’était pas abordé d’une manière équilibrée. On allait montrer du doigt les bateaux à moteur et les jets ski comme des coupables, comme on montre les « méchants » propriétaires de 4×4, et faire l’impasse sur les possibilité intelligentes d’inverser la tendance et de revenir à une navigation plus sereine et mieux adapté à cet environnement fragile. On allait dénoncer un Bassin pollué par les plaisanciers alors que les journées d’affluences critiques se comptent sur les doigts d’une main…
Je n’ai pas eu la chance de pouvoir visionner ce reportage mais je peux comprendre la réaction violente et expéditive d’Olivier Laban, le nouveau président du syndicat ostréicole du Bassin quand il a exigé de visionner le documentaire, la veille de l’émission.
Mais alors… et la liberté d’expression dans tout ça ?
Facile à dire quand on n’est pas un ostréiculteur à un mois des fêtes de fin d’année…
Il faut aussi se mettre à leur place. Un métier de plus en plus difficile, exercé sous un climat politique local extrêmement tendu, une usine de carton ondulé au comportement douteux, une jetée en ferraille suspectée de polluer les eaux et toujours cette satanée souris qui apparaît comme une épée de Damoclès au dessus de leur tête.
Alors que faire de ce reportage ?
Liberté d’expression et indépendance de la presse ou protection d’une activité professionnelle en danger ?
Pour ma part, le choix sera toujours la liberté d’expression, garante de la démocratie.
Puisque ce reportage a été commandé et validé par Thalassa il aurait dû être diffusé.
Olivier Laban aurait pu argumenter et démonter le reportage en direct sur le plateau. Les blogs et internet se seraient chargés du reste.
Le dialogue et l’échange, même viril, plutôt que la censure. C’est la moins pire des solutions.
Quel dommage que ce reportage ait été tourné mi août quand tout allait mal sur le Bassin et diffusé 3 mois plus tard… quand tout va bien.
Quand au contexte politique lié aux législatives de demain : de la pure parano de la part des deux candidats impliqués dans cette polémique.
Cette histoire de déprogrammation de reportage me trouble au point que j’ai déjà changé d’avis sur la question trois fois depuis hier midi… et vous ?
Dès aujourd’hui les équipes de Thalassa et de France 3 s’activaient sous la grande halle de l’Aiguillon du Port d’Arcachon pour préparer le plateau de l’émission qui sera diffusée en direct demain soir.
Au programme et à ne pas manquer : le portrait d’un pêcheur d’anguilles au domaine de Certes, un sujet sur l’impact de la plaisance dans l’environnement marin, une excursion à Vancouver au Canada, et… les « sentinelles du littoral » avec le coup de gueule de la semaine (qui portera sur un sujet que les lecteurs de mon blog commencent à bien connaître…).
Thalassa, France 3, vendredi 21 novembre à 20h45.
Actuellement en salle.
Un film de Jean Paul JAUD
[gv data= »http://www.dailymotion.com/swf/k14I7Es6OJr6pqP2bC&related=1&canvas=medium »][/gv]
* Réplique de Jean Gabin dans le film « Deux hommes dans la ville »
Mon courriel adressé au Sous-préfet d’Arcachon Philippe Ramon le 18 septembre 2008:
Monsieur le Sous-préfet d’Arcachon,
Dans le cadre de mon reportage sur le Wharf de la Salie et de ma collaboration avec le Comité de Vigilance et les différentes associations de défense de l’environnement sur le Bassin d’Arcachon, je souhaiterais filmer et photographier la réunion du 25 septembre qui se tiendra au Lycée de la Mer.
Le document audio-visuel intégral (sans montage) pourra être à la disposition des différents participants qui le souhaiteront, et ce gratuitement bien entendu.
Espérant une réponse favorable de votre part, veuillez agréer Monsieur mes salutations respectueuses.
Stéphane SCOTTO
Sa réponse, le 22 septembre 2008:
Monsieur,
la CLIS du 25 septembre sera ouverte à la presse.
Concernant votre demande, les éléments qui figurent sur votre blog attestent cependant de l’absence de toute déontologie journalistique de votre part. Certes, à la différence des journalistes, votre métier ne vous contraint qu’à bien peu de règles et la désinformation est une façon comme une autre de communiquer et le cas échéant de faire vendre vos produits.
Néanmoins, je ne pense pas que cette façon d’appréhender les dossiers permette d’entretenir les conditions de confiance et de responsabilité que je souhaite conserver sur le bassin d’Arcachon. La commission, prévue de longue date, apportera dans la sérénité toutes les précisions sur le suivi et les conditions de surveillance des installations classées du bassin. Elle n’a pas vocation à s’illustrer dans le sensationnel qui semble vous intéresser.
En conséquence je regrette de ne pouvoir vous accorder l’autorisation que vous sollicitez.
Salutations distinguées.
Philippe RAMON
Sous-préfet d’Arcachon
Ma réaction :
Monsieur le Sous-préfet a souhaité sortir de sa réserve pour tenir à mon égard des propos insultants et diffamatoires.
Je n’ai pas envie de polémiquer d’avantage mais cette réaction autoritaire et démesurée m’incite à encore plus de vigilance quand à l’évolution des événements dans les prochains mois.
J’invite les lecteurs de ce blog à faire de même.
[gv data= »http://www.youtube.com/?v=AEYdzCIp6lQ »][/gv]
Les médias nationaux commencent à s’intéresser aux rejets en mer du Bassin d’Arcachon et donc au Wharf de la Salie.
Ainsi, le journaliste Julien Dugast est venu cet été tourner un reportage sur le sujet.
Il m’a été demandé par les associations qui ont collaboré à ce reportage de fournir mes documents photos et vidéos.
Pour voir le reportage, cliquez ici !
Au départ j’étais dubitatif car je ne voulais pas être associé à un reportage dans lequel figurerait Benoît Bartherotte, dont je trouve l’implication écologique contestable.
Finalement, j’ai estimé que ce reportage de M6 était une occasion à ne pas manquer pour informer efficacement sur les dérives environnementales du Bassin d’Arcachon, et j’ai donc fourni à Julien Dugast (gratuitement) tout ce que j’avais, y compris mes toutes dernières prises de vues en ULM qui date de fin août.
Je lui ai demandé d’être très clair concernant les dates de prises de vues car il est vrai que les images les plus impressionnantes datent d’avant la mise en place des deux nouvelles stations d’épuration de Biganos et de la Teste. Je note que mes conditions ont bien été respectées.
Je trouve le reportage très bien réalisé. Benoît Bartherotte est très direct, fidèle à lui même, et même si je n’ai que peu d’estime pour cette figure du Cap Ferret, je salue son courage de s’être approché aussi près du Wharf avec son bateau pour y amener le reporter.
Concernant l’intervention de Michel Sammarcelli, maire du Cap Ferret et Président du SIBA, je suis assez choqué par ses remarques.
En effet, Monsieur Sammarcelli n’a pas l’air convaincu par les propos de certaines associations qui affirment que les stations d’épuration ne savent pas gérer les produits chimiques, détergents et autres… C’est pourtant la vérité !
Il affirme que les analyses faites par le SIBA sont en deçà des normes imposées.
Pourquoi ne pas laisser les associations gérer les analyses ? cela aurait le mérite de lever toute suspicion à ce sujet…
Mais ce qui me choque d’avantage c’est l’information qu’il nous donne dans le reportage : « les eaux de baignades sont de qualité A à cet endroit »
Alors là, je ne peux pas laisser passer ce que j’ose appeler à mon tour de la DÉSINFORMATION !
En effet, les analyses d’eau de baignade sont effectuées pour la Salie Nord et non pour la Salie Sud (où se déverse les millions de litres d’eaux usées partiellement traitées chaque jour).
De plus, fait troublant, si je me réfère à mes archives de cet été (merci La Dépêche du Bassin) :
analyses du 15 et 16 juillet 2008 :
« Eaux de baignade : ça se dégrade » :
Il manque étrangement les analyses de la Salie et du Pyla (ainsi que d’autres sites à l’intérieur du Bassin)
Le journal ne manquait pas de s’étonner de cette absence, alors même que le Bassin est très fréquenté en cette période et que les stations d’épuration doivent se trouver au maximum de leur capacité.
Il y a donc une double désinformation : non seulement les eaux dites de baignade de la Salie Sud ne sont JAMAIS analysées (et pour cause la baignade y est interdite !) mais en plus, il manque à cette date les analyses des plages les plus proches du Wharf…
Enfin, il me semble qu’à l’avenir Arguin devrait faire partie des sites analysés.
Hier se tenait au Lycée de la Mer de Gujan Mestras, une réunion historique dans l’histoire du Bassin d’Arcachon : la CLIS (Commission Locale d’Information et de Suivi des eaux du Bassin).
Cette commission a été créée à l’initiative du Ministre Jean-Louis Borloo, qui répondait favorablement à la demande du Comité de Vigilance de Biscarrosse.
René Capo, coordinateur du Comité de vigilance m’avait demandé de réaliser un reportage sur cette journée mais le Sous préfet d’Arcachon Philippe Ramon n’a pas voulu me donner l’autorisation de pénétrer dans la salle. J’y reviendrais dans le prochain article…
Comme je suis têtu, je me suis quand même rendu sur place afin d’interviewer ceux qui le souhaitaient dans le hall d’entrée.
Beaucoup de monde en cette matinée. Au milieu des élèves du Lycée, dans l’amphi-théatre, arrivent à tour de rôle tous les élus du Bassin et un élu de Biscarrosse Claude Larcher. Les associations de défense de l’environnement sont là aussi, dossiers sous le bras.
Pour participer à la transparence de l’information, les différents scientifiques, experts, collectivités territoriales et instituts sont venus exposer leurs travaux.
C’est la première fois qu’une telle commission réunissant autant de monde est organisée sur le Bassin. Un net progrès qui devrait permettre de trouver des solutions aux différents problèmes liées à la qualité de l’eau.
Ceux qui me connaissent me saluent et Michel Sammarcelli, Maire du Cap-Ferret et Président du SIBA vient à ma rencontre avec courtoisie. Nous discutons un moment de mes photos aériennes du Wharf largement diffusées sur internet et dont la date de prise de vue pose problème. Je le rassure en lui expliquant que je fais de mon mieux pour contrôler la sincérité de mes images mais que je ne peux pas avoir les yeux partout. Puis nous discutons agréablement des paysages du Bassin, du Cap-Ferret, d’urbanisme, et… de Cape Cod où il voudrait aller faire un tour lui aussi.
Quelques élus arrivent au dernier moment dont Yves Foulon et MHDE. Le maire d’Arcachon est radieux ! il faut dire que Marie-Hélène Des Esgaults, élue Sénateur vient juste d’annoncer que Yves Foulon aura l’investiture de l’UMP pour les prochaines élections anticipées pour le poste de député. Il va encore y avoir beaucoup de politique et de coups bas sur le Bassin. Décidément cela ne s’arrêtera jamais… on est encore loin du « climat de sérénité » que certains me reprochent de mettre en danger avec mon modeste blog et mes … 25 visiteurs par jour !
Mais revenons à cette journée consacrée à l’environnement :
euh.. pardon… n’ayant pas de carte de presse je n’avais pas le droit d’y assister donc je ne pourrais pas raconter grand chose.
En revanche, comme je voulais occuper ma matinée, j’ai eu l’idée de me diriger vers Audenge et d’aller voir (et sentir…) de près ce fameux Centre d’Enfouissement des déchets dont tout le monde parle depuis hier (suite à un article dans Sud Ouest). Je n’ai pas eu de difficulté à rentrer sur le site et à photographier et filmer tout ce que je voulais (notez que j’avais fait un vol en ulm la semaine dernière juste au dessus en repérage). Je puis vous confirmer ce que clament haut et fort les riverains du site : CA PUE ! et ça prends à la gorge.
Je plains ces pauvres gens qui vivent leur quotidien avec cette nuisance épouvantable. J’imagine le stress que cela doit représenter pour eux de ne pas en voir la fin.
Je plains aussi la maire d’Audenge, élue depuis mars dernier et qui doit se sentir bien seule pour affronter ce dossier. Si les autres élus du Bassin, même de droite, pouvaient faire preuve de solidarité, cela redonnerait peut-être un peu d’espoir aux habitants d’Audenge. Enfin, moi je dis ça…
Je prends le temps de me faire expliquer le fonctionnement de cette décharge, qui heureusement n’est plus en activité depuis l’année dernière, et j’avoue que je ne suis qu’à moitié rassuré par ce que j’apprends.
Une partie n’aurait pas été traitée dans les normes et il est fort à parier que ses « jus » atteignent la nappe fréatique qui se dirige tout droit vers… le « coeur du Bassin ». Mais bon… tout cela n’est que supposition de ma part et n’engage que moi.
Je m’approche de ce fameux conteneur contenant de la radio-activité (en faible quantité). C’est assez effarant de voir cette benne laissée à ciel ouvert, sous un préau en plein soleil, sécurisée par deux banderolles sur lesquelles sont accrochées de vulgaires feuilles A4 plastifiées avec un logo « Radio Activité ». Selon les informations qui me sont données sur place, elle contient un tapis roulant en cahoutchouc qui aurait servit à transporter des gravats.
Mais rassurez vous, je m’en suis entretenu avec le Sous préfet et il m’a assuré qu’il n’y avait aucun danger. Selon lui, il faudrait se tenir à proximité pendant 8 heures d’affilé, 40 jours de suite ( ou quelque chose comme ça…) pour que cela puisse représenter un risque pour la santé. Il est donc tout à fait normal que cette benne soit stockée ici depuis avril 2007 en attente de son traitement.
Vraiment… pas de quoi en faire un plat !
Puis, vers 16h00, je suis retourné à la CLIS afin de prendre quelques témoignages à la sortie de la réunion. Les participants quittent les lieux assez rapidement et je ne puis m’entretenir qu’avec le Sous-préfet (ce sera le sujet d’un prochain article), René Ariscon (une mémoire du Bassin et de l’Ostréiculture) et Michel Daverat, élu des Verts. Ces deux derniers ne semblent pas vraiment satisfait par cette première CLIS : « Beaucoup d’informations et de statistiques et pas assez de temps pour les échanges et le dialogue ». J’apprends que l’avocate des ostréiculteurs s’est fait brillamment remarquer dans une intervention houleuse avec le Préfet de Région qui, par ailleurs, a fait des déclarations surprenantes à propos des ostréiculteurs dans Sud Ouest le matin même :
en parlant des ostréiculteurs bretons : » là-bas, quand il y a une crise, ils en parlent le moins possible, ce en quoi ils ont raison. »
« la véritable saison est en hiver et autrefois les huîtres se mangeaient moins les mois sans R, ce qui constituait une forme de principe de précaution. »
(propos du Préfet Francis Idrac dans l’article de Hervé Mathurin – Sud Ouest du 25.09.2008)
Je suppose que les ostréiculteurs ont dû apprécier…
Quand je pense que je suis accusé de perturber le climat de sérénité avec mon blog…
Depuis la parution de l’article de Sud Ouest, beaucoup de personnes impliquées dans la protection du Bassin me contactent pour me donner des informations.
Je vais donc m’efforcer de me faire l’écho de leurs manifestations afin de les aider.
C’est en unissant nos forces et en partageant les informations que nous pourrons peut-être parvenir à une véritable prise de conscience collective.
Premier événement à soutenir : l’enterrement symbolique de la plage du Betey à Andernos, menacée par l’extension du port…
La manifestation est organisée par Surfrider fondation alors j’espère que les surfeurs lecteurs de ce blog trouveront une heure ou deux pour s’y rendre…
Moi je ne pourrai pas y être car je me suis engagé pour les Journées du Patrimoine. Mais je serai ravi de publier sur ce blog photos et vidéos qui pourraient me parvenir.
infoplagebeteysfe33.pdf
photo©Franck Perrogon-Sud Ouest 2008
RENCONTRE. –Photographe militant, Stéphane Scotto a suivi de près la crise ostréicole. Il diffuse sur Internet deux films tournés cet été et anime un blog
Son optique nature
:Sabine Menet
Au Wharf de la Salie, à Smurfit-Kappa à Biganos, au cours des fêtes de la mer à Arcachon : Stéphane Scotto a suivi de près les ostréiculteurs cet été. Derrière son objectif et derrière sa caméra, le photographe a figé les actions réalisées au cours de l’été pour dénoncer les dérives environnementales.
Comment vous positionnez-vous ? Êtes-vous un militant, un écologiste ?
Je porte un regard émotionnel sur les choses. Je mets au profit des autres mes images. J’ai une liberté de parole et d’action. Je ne fais partie d’aucune association ni d’aucun mouvement politique. Je m’exprime sur mon blog (1) et surtout je tiens à y donner la parole au plus grand nombre. Parce qu’il faut se mobiliser pour que les choses bougent.
Que pensez-vous des actions menées cet été ?
Je pense que les choses ne font que commencer. La visite à Smurfit lorsque les ostréiculteurs ont découvert, à 400 ou 500 m de la Leyre, un plan d’eau qui pourrait faire penser au Lac Rose, non loin de Dakar, a été édifiante. Car là, ce ne sont pas des cristaux de sel qui donnent cette couleur rose mais des métaux lourds. Et que dire de la décharge à ciel ouvert. Je crois que la machine est lancée. Depuis que j’ai mis en ligne le film tourné là-bas (2), je croule sous les mails. L’impact du visuel est énorme.
Est-ce à dire que vous êtes optimiste quant à l’avenir ?
Hélas non. Je reste fataliste face au peu de prise de conscience des habitants du Bassin. Nous sommes dans une situation d’urgence où il faut prendre des mesures et non plus des demi-mesures. Il faut établir une direction pour le développement du Bassin.
« Je pense que les choses ne font que commencer, la machine est lancée »
En fait, non, il ne faudrait même plus parler de développement. Comment prévoir 100 000 habitants en plus d’ici 2030, alors qu’on n’a même pas réussi à gérer le doublement de la population en six ans ?
Que pensez-vous traduire à travers vos photos ?
Avant tout mon amour du Bassin. Un endroit où je suis venu en vacances jeune, avant de venir m’y établir en 2001. Un endroit beau et fragile à l’incomparable lumière. Avec des endroits où j’ai appris la solitude. Mes photos sont des témoignages que l’on retrouvera peut-être dans quelques années en se disant : « Tiens, ça ressemblait à ça, avant. »
Vous faites souvent le parallèle entre le bassin d’Arcachon et Cape Cod aux États-Unis…
Oui. Les paysages sont identiques, les activités, ostréiculture, pêche et nautisme aussi. La seule différence, c’est que l’environnement y est beaucoup plus protégé. Que l’on ne peut pas y construire n’importe comment, ni y implanter n’importe quelle activité. J’ai réalisé une série de photos là-bas et je repars, en octobre, pour poursuivre mon projet. J’aimerais y ouvrir une galerie.
Quid de la prochaine plus grande photo du monde (3) ?
Elle est repoussée aux vacances de Pâques afin de pouvoir être présentée avant l’été 2009. Mais elle se fera et englobera cette fois-ci toute la côte intérieure du bassin, du Wharf à la pointe du Cap Ferret.
(1) http://stephanescotto.unblog.fr (2) Le film s’intitule « La souris qui cachait un éléphant », en référence au test de la souris appliqué à la commercialisation des huîtres. Il est visible sur http ://www.dailymot ion.com/altitude33/video/x6mako-la-souris-qui- cachait-un-elephant-news. (3) Il y a deux ans, à bord d’un ULM, il a réalisé la plus grande photo panoramique au monde en proposant, en un seul coup d’œil, de visualiser tout le front de mer, d’Arcachon aux plages océanes.
Cela s’est passé samedi dernier, alors que je me promenais avec des amis au Cap Ferret aux alentour de 23h00, après un bon restau…
Notre regard est attiré par un véhicule noir à l’allure très officielle… appuyés contre la voiture deux individus qui ont bien l’air d’être des gardes du corps…
Nous décidons d’attendre un peu.
Au bout de 5 minutes, des personnes sortent de la villa. Parmi elles qui voyons nous ? notre Ministre de l’écologie : Jean Louis Borloo !!!
Je me précipite pour le saluer. Si seulement je pouvais lui glisser deux mots à propos du Wharf, de l’usine, des ostréiculteurs…
A ma grande surprise, alors que je craignais d’être gentillement éconduit par ses gardes du corps, les choses se passent plutôt bien. Je me présente rapidement et lui demande si je peux profiter de cette opportunité pour lui parler deux minutes du Bassin d’Arcachon. Il accepte volontier et ce n’est pas deux minutes mais un quart d’heure qu’il va me consacrer ! (en fait je crois bien qu’il voulait échapper un instant aux personnes qui l’accompagnaient…)
Nous avons donc pu parler du problème de fond qui me tracasse depuis quelques temps. La discussion fut très décontractée et je dois dire que le Ministre était vraiment à l’écoute, même si mes propos étaient désordonnés (ce n’est pas tous les jours que l’on peu discuter ainsi avec un ministre…)
Au final, il m’a donné les coordonnées directes de son secrétariat et m’a proposé de lui envoyer un dossier complet qui serait étudié très sérieusement et rapidement.
Il m’a confié qu’il avait besoin de dialoguer avec des gens simples, en dehors de toute considération politique ou économique, pour s’imprégner des préoccupations réelles.
Le lundi suivant, je recevais un appel sur mon portable de sa secrétaire qui me demandait si je pouvais me rendre à Paris avec d’autres personnes soucieuses de protéger le Bassin et qui auraient de bons arguments…
Rendez vous est pris pour le 16 septembre.
Ahhh… si seulement cela pouvait se passer comme ça !
Vous avez marché hein ?
C’était une intox bien sur ! l’idée m’est venue en passant la soirée avec cette personne sur la photo. Un habitant de Biscarosse qui ressemble un peu à Jean Louis Borloo…
Merci Fabrice de t’être prêté à cette petite farce.
Un peu d’humour pour détendre l’atmosphère de ce blog qui commencait à en avoir besoin…
Certains parmi les lecteurs seront déçus et d’autres… rassurés peut être…