Ce matin dans le journal Sud-Ouest je lis que les audengeois sont solidaires de leur maire Nathalie Le Yondre face à la situation catastrophique de la décharge d’Audenge (Centre d’Enfouissement Technique pour les puristes)…
C’est le monde à l’envers ! eux dont le sort n’a jamais préoccupé ni les élus du Bassin, ni les habitants des autres communes viennent au secours de leur maire aujourd’hui menacée de mise en examen par le sous-préfet…
Alors je me suis replongé dans mes archives vidéo et j’ai retrouvé ce petit document fort intéressant. Cette scène a été tournée avec mon téléphone portable lors de la manifestation des ostréiculteurs à l’usine Smurfit le 12 août 2008.
Le maire de Biganos, Bruno Lafon, intervient et s’adresse à la foule avec, il faut le reconnaître, un certain courage. Soucieux de protéger les emplois et la taxe professionnelle sur sa commune, il vole au secours du groupe Smurfit Kappa et attire l’attention des « agriculteurs de la mer » sur la commune voisine qui abrite la fameuse décharge. Autrement dit : allez voir à côté, c’est encore pire !…
On croît rêver. Ce document prouve, qu’à ce moment précis, au moins un élu (qui se trouve par ailleurs être le président de la COBAN) est parfaitement au courant de la situation au CET d’Audenge et des risques de pollution pour les eaux du Bassin. Pourtant, depuis cette date, rien n’a été fait pour accompagner solidairement la nouvelle municipalité d’Audenge dans cette difficulté majeure…
Les élus UMP, largement majoritaires sur le Bassin d’Arcachon, auraient-ils attendu tranquillement que la situation se détériore afin d’assister à l’élimination d’une élue d’opposition …? on peut se poser la question tant, le contexte politique sur le Bassin revêt une importance du plus haut niveau.
Il y a quelques semaines, le maire du Cap-Ferret et président du SIBA, Michel Sammarcelli, disait : » la politique pollue le Bassin ». Cette phrase résume tous les maux de ce lieu magique malheureusement en pleine déchéance écologique.
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Ils ne sont que 5000 environ à vivre dans cette petite commune au fond du Bassin d’Arcachon, dans cette zone autrefois populaire, que les spécialistes de la com veulent que l’on appelle le « COEUR » du Bassin.
A Audenge, pas de people, pas de parties de pétanque entre « figures du Bassin », pas de « retour de plage » en direct de la radio, pas de député ni de sénateur, même pas un Président de Siba, de Cobas, de Coban ou je ne sais quoi encore…
Juste une maire: Nathalie Leyondre, socialiste isolée au milieu d’une grande majorité de maires UMP, élue lors des dernières municipales par une population désabusée et fatiguée de sentir les odeurs nauséabondes d’une décharge, pardon, un « Centre d’Enfouissement », situé depuis des années en plein milieu de leur commune, dont l’ancien maire s’est vu reproché sa mauvaise gestion, douteuse, semble t-il…
En septembre je vous avais déjà parlé de cette fameuse décharge qui posait problème. (voir l’article de l’époque en cliquant ici)
J’avais même eu une altercation avec le fameux sous-préfet M. Ramon à propos de cette benne contenant des matières radioactives laissées sous un hangar ouvert, sans aucune mesure de protection. Pour lui tout était normal.
A l’époque j’avais été alerté par des habitants d’Audenge sur mon blog et j’avoues que j’avais du mal à imaginer à quel point l’odeur pouvait être si difficile à supporter. Il faut s’en approcher pour le croire !
Après deux heures passées sur place avec des employés de la société Edisit qui m’avaient fait une visite guidée de cette vision d’horreur, je m’étais fait la réflexion que les audengeois devaient être bien désabusés pour ne pas se révolter. Comment peuvent-ils tenir le coup ? comment supportent-ils de vivre fenêtres fermées en plein été et de ne pas pouvoir recevoir de la famille ou des amis chez eux tant la puanteur est insupportable ? combien de personnes malades, dépressives à Audenge ? combien de familles en souffrance ? Il me semble qu’il serait temps de mesurer l’impact sur la population car désormais, en plus d’un drame écologique, on pourrait bien découvrir un drame de santé publique !..
Aujourd’hui, la maire d’Audenge fait le point sur une situation alarmante et en informe ses administrés par une lettre d’information intitulée « Menaces sur la commune » (lire ci-dessous). J’ai envie de lui dire que le titre aurait dû être non pas « Menaces sur la commune » mais « Menace sur le Bassin ».
Ce matin, le journal Sud-Ouest faisait paraître un article signé Sabine MENET.
Sur les faits, tout est dit.
Je vous propose de lire ces documents avant de poursuivre mon blog…
Lettre d’information de Nathalie Le Yondre, Maire d’Audenge:
article Sud-Ouest de Sabine Menet:
Je me suis donc rendu sur place aujourd’hui en compagnie d’un Audengeois, révolté et épuisé de vivre dans cette odeur épouvantable.
Première constatation : l’endroit n’est pas sécurisé comme il devrait l’être. Le grillage est parfois défoncé. Aucun service de sécurité pour garder le site, pourtant classé SEVESO.
Les lieux, qui ont également subi les assauts de la tempête Klaus, ressemblent à un décor d’apocalypse, totalement irréel et si peu à sa place à seulement quelques 3 ou 4000 mètres des eaux du Bassin.
Le hangar dont la porte a été pulvérisée par la tempête semble abriter une benne jaune semblable à celle contenant les matières radioactives déjà identifiées en septembre 2008.
Le nécessaire avait-il été fait pour évacuer ces déchets où sont-ils encore là ???
Aujourd’hui, plus que jamais, je me pose beaucoup de questions sur l’avenir du Bassin d’Arcachon.
Car si ces derniers temps je retrouvais un peu d’optimisme après les dernières déclarations du Président du SIBA et le projet de Parc Marin qui semblait en bonne voie, je ne peux que constater l’absence totale de solidarité dans cette affaire aussi grave qu’est la décharge d’Audenge.
Le coût de la réhabilitation du site ? : 20 Millions d’euros !!!
Qui va payer ? certainement pas les modestes habitants de cette petite commune… l’ancien maire ? pour le moment il ne semble même pas inquiété… l’ancienne société d’exploitation du site ? il semble que ces gens-là n’ont pas été poursuivis suffisamment tôt…
Alors, pour bien rappeler son autorité, le sous-préfet Ramon rappelle la loi : c’est l’actuelle maire qui risque la mise en examen ! Belle preuve d’humanisme et
curieuse façon de traiter le problème. D’autant que dans un autre article paru ce jour dans Sud-Ouest, il a quand même la bonne réaction d’appeler les élus à être solidaires. Toujours ce double langage qui lui va si bien… je suppose que cela fait partie de sa fonction.
Les démarches entreprises par Nathalie Le Yondre permettront peut-être de mettre en cause les vrais coupables mais ce sera long, très long et très coûteux.
Pendant ce temps-là, les « jus » des déchets en décomposition risquent bien de continuer à s’écouler et de rejoindre par la nappe phréatique les eaux du Bassin.
Il n’y a qu’une seule solution pour sauver les eaux et l’air du Bassin d’une pollution plus que probable, provoquée soit par les « jus », soit par les « gaz » :
Il faut trouver ces 20 Millions d’euros nécessaires à la réhabilitation du site. et vite !!!
Pour une fois, les élus du Bassin, quelles que soit leurs querelles politiciennes, doivent s’unir et faire preuve de solidarité. Car après tout, ils étaient bien content d’aller déverser les ordures de leurs communes bien au fond du Bassin, là où les touristes et les « people » ne vont jamais…
Devrons aussi participer : l’Etat et le département, qui dépensent l’argent du contribuable avec parfois beaucoup de facilité et si peu de morale (cf. les 9 Millions d’euros dépensés pour financer une cale à bateaux au port de Larros qui permettra à l’entreprise Couach de mettre à l’eau ses prochains yachts de plus de 30 mètres…-source article Sud-Ouest du 07.10.2008- alors même que le propriétaire de cette entreprise se pose régulièrement avec son jet privé sur la petite piste de l’aérodrome de Villemarie…), les 1.275.000 euros attribués pour la prochaine campagne de promotion touristique de la Gironde (parisiens, vous aurez bientôt l’occasion de voir cette campagne affichée en gare de Montparnasse et peut-être qu’en la voyant vous comprendrez et partagerez mon écoeurement…), et toutes ces petites dépenses inutiles, 20 000 euros par ci, 100 000 euros par là… C’est si facile de dépenser l’argent public !
La protection du Bassin devrait être une PRIORITÉ ABSOLUE car faut-il le rappeler, le « fonds de commerce » de ces lieux, que ce soit pour le tourisme, l’ostréiculture, le nautisme, et même l’immobilier, c’est bien sa NATURE, son ENVIRONNEMENT, si attirant et si attachant.
Qui voudra venir se baigner dans une eau polluée ?, qui voudra se promener en vélo sur les belles pistes cyclables d’Arcachon en respirant les gaz d’une décharge à ordure ou d’une usine à papier ?, qui osera alors encore déguster des huîtres ? boire l’eau des Abatilles ?
Ceux qui pensent que la situation n’est en rien préoccupante et que les « alarmistes » sont des écolos illuminés ou encore des « photographes en recherche de publicité », n’auront même pas à rendre des comptes car ils seront les premiers à quitter ce lieu magique quand il ne leur rapportera plus rien.
C’est tellement plus facile et confortable de se taire, de tourner le dos, et de profiter de l’instant présent et de ce que le Bassin a encore à offrir.
Osez lecteurs de ce blog, osez laisser vos commentaires, osez exprimer votre inquiétude ou votre désaccord, mais de grâce, ne restez pas silencieux. Ne cédez pas à la pression de ceux qui souhaitent le silence et qui sont les premiers responsables de cette situation alarmante.
Liens utiles :
Le site de l’association Vigidécharge (pas remit à jour depuis avril 2008…)
Article sur le portail www.bassindarcachon.com
Article sur le blog d’Andernos canal blog (2006)
Un article sur un blog qui date de 2006
L’avis des audengeois sur un site-portail
Lettre ouverte d’un parti politique d’opposition à l’actuelle maire d’Audenge
Infos officielles : http://basol.environnement.gouv.fr
Ce matin, le soleil étant au rendez-vous avec une température extérieure supportable, nous décidons avec mon pilote Michel Boudigues d’effectuer un survol du Bassin afin de photographier les éventuels dégâts de la tempête du 24 janvier.
Nous sommes en hiver et en altitude la température est plus basse qu’au sol. N’oublions pas que nous volons sans porte afin de me faciliter le travail et qu’en plus de la température extérieure je dois supporter le vent projeté par l’hélice de l’ULM. Je m’étais donc emmitouflé d’une polaire + un pull, d’un blouson marin faisant également office de gilet de flottaison ainsi que d’un chapeau polaire et de mitaines pour que mes mains ne gèlent pas.
Nous décollons par « Whisky » (c’est à dire par la Dune du Pyla) à 11h20. La marée est basse avec un coefficient 80. La température extérieure au sol est de 7°c.
Nous survolons la Corniche. Le toit de l’hôtel est entièrement bâché. Nous longeons le Banc d’Arguin. Je ne constate rien d’anormal si ce n’est que le sable a semble t-il pas mal recouvert les oyats.
J’en profite pour faire une photo de profil de la passe sud qui nous permet de constater que l’extrémité du Banc se rapproche de plus en plus de la plage du Petit Nice… il sera bientôt possible de se rendre sur le Banc d’Arguin à pied !
Nous prenons la direction de la pointe du Cap Ferret. je m’attendais à voir de gros dégâts mais il n’en est rien. J’ai même du mal à percevoir des toitures endommagées…
Nous remontons jusqu’au village du Canon. Quelques arbres sont tombés mais pas sur les maisons heureusement. Mais nous ne pouvons survoler les zones d’habitation donc je ne peux que constater pour la zone située en première ligne. Le village de l’Herbe est heureusement intact.
Nous longeons la Conche du Mimbeau qui à l’air épargnée. Quelques bateaux se sont détachés de leurs amarres et sont venus s’échouer sur la bande sablonneuse.
Que les people se rassurent, le restaurant « Chez Ortense » ne s’est pas envolé !
Nous repartons vers le Pyla que nous longeons en direction d’Arcachon. Beaucoup de maisons ont subit des dégâts importants au niveau de leur toiture et particulièrement une dont le toit s’est effondré.
Le front de mer d’Arcachon semble intact et le Port aussi.
Plage de la Hume, deux bateaux dont un voilier « modèle Yves Parlier » sont échoués sur la plage.
Nous remontons le long des ports ostréicoles de Gujan.
On voit bien que les abords du Bassin sont totalement saturés d’eau et certaines habitations sont à la limite de l’inondation.
Je pense qu’en cas de pluies abondantes, certains lotissements devraient se trouver sous les eaux…
Retour par Gujan Mestras. Nous survolons la voie rapide dont les abords sont inondés. Là aussi il y a risque en cas de retour à la pluie.
La forêt est particulièrement touchée aux alentours du zoo, de l’hippodrome et de l’aérodrome. Le Golf de Gujan est défiguré par endroits.
Atterrissage en douceur après 1h10 de vol, en même temps que deux hélicoptères d’EDF.
Et non, ce n’est pas le thème d’une soirée organisée par une discothèque de Biscarosse mais bien le retour des mystérieuses mousses qui viennent envahir les plages de Biscarosse chaque année à la même période, apportant leur lot d’inquiétudes et d’interrogations…
Sauf que cette année nous allons enfin tout savoir sur ces mousses (qui autrefois furent marrons et sont devenus blanches depuis peu).
En effet, soucieux de transparence et de recherche de vérité et afin de lever les doutes et les accusations portés vers le Wharf de la Salie, le SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon), en charge de la qualité des eaux du Bassin et de l’assainissement des eaux usées avant leur rejet en mer, a mis en place une procédure d’analyse à la disposition du Comité de Vigilance de Biscarosse.
Alors phénomène naturel ou conséquence d’une pollution ? nous le saurons bientôt.
Car depuis cet été et tous ces scandales à répétition largement médiatisés su le plan national (Wharf, Usine Smurfit, décharge d’Audenge, polémique autour de l’émission Thalassa, etc…), il semble que les choses évoluent dans le bon sens.
Tout d’abord il y eu la CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) qui a permit aux élus, scientifiques, ostréiculteurs et associations du Bassin de mettre en commun leurs informations et leurs recherches.
Il y a un certain nombre d’initiatives du SIBA en collaboration avec les associations et les ostréiculteurs pour savoir si les rejets en mer du Wharf ont effectivement un impact sur la qualité des eaux du Bassin et sur les huîtres.
Puis, il y a eu plus récemment le projet de Parc Marin, qui fut soutenu par le candidat aux élections législatives anticipées François Deluga (maire du Teich), attaqué sur ce thème par son adversaire politique Yves Foulon, maire d’Arcachon.
Ce dernier, qui a perdu les élections, continuait lors d’une récente réunion au SIBA a agiter l’épouvantail d’un Parc Marin non maîtrisable qui enlèverait toute liberté d’utilisation du plan d’eau.
Michel Sammarcelli, maire du Cap Ferret et Président du SIBA, que j’ai souvent attaqué sur mon blog à propos du Wharf de la Salie, a fait une déclaration très forte qui me redonne espoir quand à l’avenir du Bassin :
« La politique pollue. Nous sortons d’une période qui en a déchiré plus d’un. Le parc naturel marin est une chance. Je souhaite qu’on regarde devant »
(relevé dans les colonnes de Sud Ouest du 08.12.2008)
Sur Radio Côte d’Argent, à l’issue de cette même réunion, évoquant l’urbanisme et une démographie galopante, il a affirmé que l’on était allé trop loin sur le Bassin et que l’on entrait dans une nouvelle ère.
Cette prise de conscience, qui ne date sûrement pas d’hier mais qui est clairement exprimée aujourd’hui, est un signe très fort d’une volonté de chercher enfin des solutions afin d’éviter le pire à cet environnement si fragile.
Les cris d’alerte des uns et des autres ont donc fini par payer.
Mais restons vigilants…
Stéphane Scotto (à gauche) et René Capo, du Comité de Vigilance de Biscarosse (à droite sur la photo), dans les locaux de Radio Fréquence Grands Lacs.
L’interview menée par Hervé Delrieu et enregistrée hier sur le thème de l’environnement et de la polémique autour de l’émission de Thalassa, est disponible à l’écoute sur le site de FGL en cliquant ici.
Vous pourrez également entendre les réactions de René Capo du Comité de Vigilance de Biscarrosse.
La deuxième partie concerne un sujet plus détendu: mon voyage à Cape Cod et l’élection de Barack Obama depuis Times Square à New York.
Pour l’écouter, cliquez ici.
Je serais aujourd’hui dans les studios de Radio Fréquences Grands Lacs à 15h30 pour évoquer avec Hervé Delrieux mon voyage à New York et à Cape Cod.
Nous parlerons également de la polémique autour de l’émission de Thalassa.
Pour ceux qui habitent dans les Landes, la fréquence de FGL est :
Plages Océanes : 98.3
St Eulalie en Born: 93.7
Nord des Landes: 89.3
Mimizan et littoral: 91.1
Grand Dax: 94.7
Pour tous les autres, vous pourrez écouter l’émission sur le site de FGL.
La rédaction de Thalassa gardera un mauvais souvenir de son passage sur le Bassin d’Arcachon et je doute fort qu’ils ne reviennent de sitôt…
Une incroyable polémique sème désormais le trouble entre candidats aux législatives, ostréiculteurs, associations de défense de l’environnement et milieu de la presse et des médias.
Les faits sont très bien relatés dans cet article du journaliste Jacky Sanudo dans le Sud Ouest d’aujourd’hui:
A lire aussi, l’article sur le site de telerama
Faisant moi même parti de cette émission et me retrouvant au final seul à attirer l’attention sur les problèmes environnementaux du Bassin (ma modeste intervention de 30 secondes concernait une fois de plus le Wharf de la Salie Sud…), je tiens à apporter certaines informations complémentaires qui vous aideront peut-être, chers lecteurs, à vous faire une opinion.
Car figurez vous que j’ai eu aussi affaire au reportage intitulé « Bassin d’Arcachon, le dossier noir de la plaisance »…
En effet, j’avais été contacté courant août par le réalisateur Jean Marie Barère pour faire partie de cette « mini-enquête » qui lui avait été commandé par la production de Thalassa. Mon engagement environnemental tout récent était parvenu à ses oreilles et je devais donc être le fil conducteur de ce sujet, l’amenant à bord de mon bateaux à la rencontre des intervenants sur différents lieux du Bassin.
Avant de définir la date du tournage nous avons eu un grand nombre de conversations téléphoniques, parfois interminables, pendant lesquelles je lui expliquais ma vision du problème et tentais de m’assurer que mon intervention dans son reportage permettrait d’établir une balance équilibrée entre les problèmes, les solutions, et les perspectives d’avenir.
Mon souhait était de mettre en avant un certain nombre d’initiatives positives et de faire passer un message d’encouragement aux élus du Bassin qui sont conscients du problème mais qui, selon moi, manquent peut-être encore de créativité, de curiosité et de réactivité.
Parmi ces bonnes initiatives :
– le quai patrimoine au Port d’Arcachon, qui pourrait se populariser,
– encourager la plaisance traditionnelle, la voile, notamment par des places au port à tarifs attractifs et prioritaires pour les voiliers,
– développer et encourager la location de bateaux sans antifouling,
– restreindre l’accès aux sites sensibles dans les quelques week ends d’affluence excessive, par exemple en autorisant l’accès au Banc d’Arguin uniquement aux bateaux les moins polluants,
– encourager et trouver des financements pour aider les constructeurs de bateaux électriques et écolos comme la Tillole visible au port de la Teste.
Nous étions donc mi août et pour cette après midi de tournage à bord de mon zodiac le réalisateur allait d’abord faire ses images à l’Ile aux Oiseaux, interviewer des plaisanciers, interroger un chercheur qui venait à peine de commencer une étude sur le sujet, puis ce serait à mon tour d’argumenter.
Après 3 heures de tournage c’était à moi de parler.
Pour évoquer tous mes arguments je m’étais mis a proximité du Bac à Voile « Mallet » qui faisait des cercles autour de mon zodiac. Je pensais que cette image était celle qu’il faudrait retenir à la fin de ce reportage. Mais mon interview tourna au vinaigre. Je senti que le réalisateur n’avait que peu d’intérêt pour mes propos et qu’il y avait peu de place pour une note positive dans ce reportage. Je décidais alors de couper court à ce tournage en débarquant l’équipe sur le quai.
J’exigeais du réalisateur de ne pas figurer dans son « enquête », et afin de m’en assurer, je contactais le lendemain par téléphone le rédacteur en chef de Thalassa qui me rassura sur ce point.
Je sentais que ce sujet délicat n’était pas abordé d’une manière équilibrée. On allait montrer du doigt les bateaux à moteur et les jets ski comme des coupables, comme on montre les « méchants » propriétaires de 4×4, et faire l’impasse sur les possibilité intelligentes d’inverser la tendance et de revenir à une navigation plus sereine et mieux adapté à cet environnement fragile. On allait dénoncer un Bassin pollué par les plaisanciers alors que les journées d’affluences critiques se comptent sur les doigts d’une main…
Je n’ai pas eu la chance de pouvoir visionner ce reportage mais je peux comprendre la réaction violente et expéditive d’Olivier Laban, le nouveau président du syndicat ostréicole du Bassin quand il a exigé de visionner le documentaire, la veille de l’émission.
Mais alors… et la liberté d’expression dans tout ça ?
Facile à dire quand on n’est pas un ostréiculteur à un mois des fêtes de fin d’année…
Il faut aussi se mettre à leur place. Un métier de plus en plus difficile, exercé sous un climat politique local extrêmement tendu, une usine de carton ondulé au comportement douteux, une jetée en ferraille suspectée de polluer les eaux et toujours cette satanée souris qui apparaît comme une épée de Damoclès au dessus de leur tête.
Alors que faire de ce reportage ?
Liberté d’expression et indépendance de la presse ou protection d’une activité professionnelle en danger ?
Pour ma part, le choix sera toujours la liberté d’expression, garante de la démocratie.
Puisque ce reportage a été commandé et validé par Thalassa il aurait dû être diffusé.
Olivier Laban aurait pu argumenter et démonter le reportage en direct sur le plateau. Les blogs et internet se seraient chargés du reste.
Le dialogue et l’échange, même viril, plutôt que la censure. C’est la moins pire des solutions.
Quel dommage que ce reportage ait été tourné mi août quand tout allait mal sur le Bassin et diffusé 3 mois plus tard… quand tout va bien.
Quand au contexte politique lié aux législatives de demain : de la pure parano de la part des deux candidats impliqués dans cette polémique.
Cette histoire de déprogrammation de reportage me trouble au point que j’ai déjà changé d’avis sur la question trois fois depuis hier midi… et vous ?
Dès aujourd’hui les équipes de Thalassa et de France 3 s’activaient sous la grande halle de l’Aiguillon du Port d’Arcachon pour préparer le plateau de l’émission qui sera diffusée en direct demain soir.
Au programme et à ne pas manquer : le portrait d’un pêcheur d’anguilles au domaine de Certes, un sujet sur l’impact de la plaisance dans l’environnement marin, une excursion à Vancouver au Canada, et… les « sentinelles du littoral » avec le coup de gueule de la semaine (qui portera sur un sujet que les lecteurs de mon blog commencent à bien connaître…).
Thalassa, France 3, vendredi 21 novembre à 20h45.