Après 3 jours à Las Vegas, je ne suis pas du tout gêné de partir.
Je n’ai pas aimé cette ville qui ne m’a rien apporté sinon la certitude que quelque chose ne va pas dans notre monde dit civilisé.
Las Vegas sera vouée à devenir une ville fantôme dans 10 ou 20 ans, j’en suis persuadé.
Me voilà donc à nouveau sur la route et je continue ma descente vers le sud en direction de l’Arizona.
Saviez vous qu’Arizona veut dire « désert » en basque ?
La route n’a rien de spectaculaire. J’atteint rapidement Lake Mead, ce lac dont le niveau de l’eau diminue à vue d’oeil à cause de la demande de plus en plus croissante de Las Vegas…
Je roule pendant 3 heures dans le Nevada au milieu d’un désert de broussailles, sans vie…
Puis, je passe le panneau « ARIZONA » et le paysage commence à changer. J’aperçois au loin des ranch avec des chevaux et, alors que la nuit commence à tomber, devant moi, les montagnes de Flagstaff enneigées sous un ciel rose qui accueille aussi la pleine lune. C’est beau.
Je passe Flagstaff et poursuit ma route pendant une demi-heure en direction de Sedona, une petite ville un peu plus au Sud.
Je suis attendu chez Willow et Charles qui m’ont proposé une chambre d’hôte.
L’accueil est sympa, la maison aussi. Je suis fatigué alors je pars me coucher de suite.
Le lendemain matin, Charles me propose de me faire voir un peu les environs et m’emmène visiter Talahogan. Il s’agit d’une maison en bois située en haut d’un rocher avec une vue imprenable à 360 ° sur les fameux Red Rocks de Sedona, si convoités par les pratiquants du yogga et de la méditation.
J’avais repéré sur internet cette maison à louer alors que je préparais mon road trip depuis Cape Cod il y a trois semaines (pour la visiter, cliquer ici !) J’avais eu le coup de foudre et j’avais donc écrit à Ron, le propriétaire, juste pour lui dire que c’était la maison de mes rêves. Il m’avait aussitôt répondu pour me remercier et m’avait expliqué qu’il vit en Allemagne et avait fait ses études à Bordeaux. Il connaît donc bien le Bassin d’Arcachon et apprécie mes photos du Bassin. Il m’avait donc mis en contact avec Willow et Charles pour qu’ils me dépannent lors de mon séjour à Sédona.
Finalement, alors que je suis en train de visiter ce merveilleux lodge, Willow m’apprend que Ron lui a demandé de me laisser les clefs quelques jours. Je suis son invité.
Sur le coup, je n’y crois pas et je me méfie… et puis au bout de quelques secondes je réalise que je suis aux USA et que les américains sont des gens accueillants et qu’il n’y a finalement rien d’étonnant. J’accepte donc volontier, en me pinçant très fort, des fois que je sois en train de rêver.
Willow me donne donc les instructions et m’explique que je pourrai utiliser le jaccuzzi dans une heure environ…
Je pars faire quelques courses (chouette, je vais pouvoir recommencer à cuisiner un peu, j’en avais marre de manger tous les jours dans des fast-food ou au resto tout seul).
De retour à Tala Hogan, je me précipite dans l’eau bien chaude du hot tub alors que le soleil amorce sa descente finale. Je suis là, dans le jaccuzzi avec une bière bien fraîche et autour de moi, les Red Rocks. Comment y croire …?
Au bout d’une heure je me dis que ce n’est pas raisonnable de rester plus longtemps et je me décide à quitter l’eau bien chaude pour me confronter à la fraîcheur du soir. Je suis en Arizona mais c’est l’hiver… et à quelques dizaines de miles de là, il neige…
Je ne tarde pas à me mettre au lit.
Le lendemain c’est dimanche. Il pleut des cordes. Je n’ai pas besoin de me lever pour évaluer le temps qu’il fait car ma chambre est entourée de baies vitrées et j’ai pris soin de laisser les rideaux ouverts. C’est un peu comme si j’avais dormi à la belle étoile mais à l’intérieur.
Je décide donc de rester à Talahogan et de travailler un peu sur mon macbook.
Parfois, le soleil tente une percée dans les nuages et m’offre une belle lumière. J’en profite donc pour photographier les Red Rocks depuis le jardin.
En lisant les magazines et les livres à disposition dans le lodge, je réalise ô combien l’Arizona offre des paysages fantastiques et je me dis que je vais me sentir bien frustré de ne pas photographier tout ça… car je dois maintenant penser au chemin du retour vers Denver. Il me reste encore à aller à Grand Canyon, Monument Valley et Colorado Springs… beaucoup de route en perspective et beaucoup de photos…
Il faudra donc prévoir dans l’avenir un séjour d’au moins deux semaines en Arizona pour approfondir la question…
Quelques photos des Red Rocks et de Sedona prises aujourd’hui:
J’admire l’enthousiasme de ce personnage.
Un photographe de talent, soucieux de produire toujours de la qualité, et qui sait aussi utiliser son image comme aucun photographe ne l’a jamais fait avant lui. Peter Lik a créé sa propre légende.
Affublé d’un costume de Crocodile Dundee, il arpente les grands espaces américains à la recherche des images qui vont le rendre millionnaire !
Peter possède une bonne dizaine de galeries aux USA : 4 à Las Vegas, une à Aspen, NY, Miami, Key West, San Diego, à chaque fois ce sont des immenses galeries avec déco stylée et éclairages élaborés.
Les tirages sont réalisés sur du papier argentique monté sur dibond avec plexi où alors tirés sur un support métallisé. Ca brille, ça claque !
Je me présente à l’une des vendeuse qui en fait est une « conseillère en achat d’art »… rien que ça !
Elle me fait visiter les pièces noires conçues pour vous présenter les photographies sous différentes variantes d’éclairage. C’est sophistiqué.
Dans les galeries de Peter Lik, vous ne partez pas avec la photo sous le bras. C’est uniquement sur commande, livraison incluse dans le prix dans le Monde entier.
On commence à parler des prix… car ils ne sont pas affichés… et là j’avoues que je n’y comprend plus rien… elle me parle de milliers de dollars voir de dizaines de milliers de dollars pour des formats identiques aux miens… et limités à … 500 exemplaires… Elle m’annonce non sans fierté que la photo de l’arbre de vie ne sera bientôt plus disponible et que les deux derniers exemplaires sont à 125 000 $ !!!
Et comme pour m’achever elle m’explique que la semaine dernière un client fortuné et collectionneur a passé commande pour 1 Million de dollar de photos !!!
Soudain je me sens tout petit… (déjà que je ne suis pas bien grand…)
Pour me rassurer, je me dis que ce qui est possible en Amérique ne l’est pas forcément dans notre vieux pays la France…
Et pour me consoler, j’achète un de ces livres et retourne à l’hôtel.
A noter que Peter Lik est en plein tournage d’une émission TV « 100 Miles from Nowhere » qui sera diffusée au printemps sur Weather Channel et dont voici un passage :
[gv data= »http://www.youtube.com/?v=LcZutELj1wM »][/gv]
Il paraît que c’est à voir…
J’étais trop proche pour ne pas aller voir de près…
Alors j’y suis allé et j’y ai passé trois nuits, profitant d’un tarif très avantageux au Planet Hollywood.
J’ai donc traversé le désert qui sépare l’Utah du Nevada. Un désert ennuyeux, même pas beau…
Première impression an arrivant en plein après midi dans cette ville plantée au milieu du désert : je me sens oppressé. Du bruit, de la foule, de la pub partout… je sens que cela ne va pas me plaire…
Je finit par trouver, non sans peine, l’entrée du parking du Planet Hollywood, puis, j’essaye de trouver l’accès au Lobby de l’hôtel. Finalement je dois traverser avec mes bagages l’immense galerie commerciale puis le Casino… pas très pratique tout ça. Je découvre par la suite que la seule solution pour accéder directement au lobby de l’hôtel sans traverser tout le complexe et de faire appel au Vallet c’est à dire au voiturier. Moi je ne suis pas habitué à ce genre de chose …
4000 chambres dans cet hôtel (comme dans la plupart des hôtels de Vegas d’ailleurs…) donc il faut faire la queue comme tout le monde pour s’enregistrer.
Une heure après avoir garé la voiture au parking j’arrive enfin dans ma chambre avec vue sur le « strip ».
La chambre est bien, conforme à ce que j’attendais. Néanmoins, les lieux accusent déjà leurs 15 ans d’existence. Concernant l’accès à la piscine aucune information n’est procurée, comme si on ne souhaitais pas vous y voir… préférant certainement vous voir dépenser votre fric dans les machines à sous et les nombreux bars plutôt que de perdre votre temps à vous prélasser au soleil…
Je déballe les bagages, prends une douche et part à la découverte des lieux.
Je traverse la salle des jeux, bruyante, remplie de personnes de tous âges, de toutes races et de tous styles, puis je me promène dans la galerie commerciale. Partout il y a du bruit, de la musique, des messages publicitaires, des rabatteurs… tous les sons se mélangent ce qui est plutôt oppressant après 15 jours dans la nature et le silence.
Je retourne à la chambre, prend une douche, et ressort pour marcher un peu sur le « strip » (la rue principale). Il fait nuit maintenant et la rue est éclairée par les lumières des hôtels et Casinos qui semblent se battre pour récupérer quelques clients par ces temps de crise.
Ici, la consommation d’électricité et d’eau par habitant ruine les efforts consentis par des pays entiers en matière d’environnement. Ce qui m’amène encore une fois à penser que l’avenir ne présage rien de bon, et qu’une fois au pied du mur, il y aura de grandes tensions entre les humains sur la planète Terre.
Pour me changer les idées, je décide de me rendre au Ceasar Palace car il y a là la Galerie du photographe Peter Lik…
Ce matin là, il faisait 0 °c… j’ai décidé d’aller de bonne heure à Bryce Canyon pour capter les lumières du lever de soleil…
Alors j’y vais… emmitouflé dans mes vêtements chauds.
Je décide de prendre un petit sentier à pied qui descend en bas des montagnes.
Le ciel n’est pas beau. Le soleil est déjà levé et la lumière n’a rien de fantastique. Tans pis ! j’y suis alors je vais jusqu’au bout de mon idée.
Me voici donc à descendre la montagne sur un dénivelé de 150 mètres, ce qui, à 2000 m d’altitude et par 0°c n’est pas des plus reposants.
Arrivé en bas je ne peux que constater l’échec de ma tentative. Je ne sors même pas le Widepan et me contente de quelques photos de détails prises en numérique.
Puis, je remonte, lentement, péniblement… un bon petit déjeuner m’attend à l’hotel avant de reprendre la route pour un autre parc plus prometteur : ZION…
Avant de prendre la direction de Zion, je décide d’aller faire un tour sur la route N°12. Je sais qu’elle va m’offrir des photos surprenantes. Et c’est le cas…
Puis, je prend la direction de ZION pour 1h30 de route ensoleillée.
Plus j’approche de Zion et plus la température monte.
A mi-chemin, j’enlève mon gros sweet-shirt et à l’arrivé j’allume la clim !
Je croise des bufalos en liberté dans un champ…
Puis, je pénètre dans Zion.
Je reste sans voix… c’est juste… impossible à décrire !
La première partie est un mélange de Arches Park et de Bryce… des roches rouges et blanches, avec quelques arbres qui ont réussi à pousser dessus on se demande bien comment.
Puis, il faut emprunter un long tunnel pour rentrer dans la caldère…
Quand on sort du tunnel on est très haut et il ne faut pas avoir le vertige.
Me voici donc au milieu d’un paysage qui me fait oublier l’Ouest Américain et me fait plutôt penser aux montagnes du Rwanda ou d’Afrique du Sud…
Je roule, et je me demande comment je vais réussir à retranscrire en photo ce gigantisme !
Pour les panoramiques cela va être dur car je suis entouré de montagnes sans avoir assez de recul…
Le soleil commence sa descente et la caldère se retrouve dans l’ombre… la lune et la grande ours apparaissent, j’en profite pour quelques photos de nuit.
J’ai encore la journée de demain pour approfondir ce parc qui s’annonce bel et bien comme le plus beau.
Le lendemain, je me rend donc à nouveau dans la caldère mais cette fois je me lance dans une randonnée à pied de plusieurs heures dans la montagne. Je passe des petites cascades (pas assez impressionnantes pour réussir des photos), et je continue à monter, seul, car je ne croise personne.
Le ciel est beau mais je me demande si mes photos transcriront la réalité…
De retour à la voiture, un peu fatigué par cette longue marche avec mon sac de 15 kilos sur le dos, je décide de reprendre le tunnel à l’envers et de retourner dans l’autre paysage. Je finit par trouver un point sympa où je vais pouvoir faire un panoramique au coucher du soleil.
Puis, retour à l’hotel pour une bonne nuit de sommeil. Demain je file à Las Vegas pour me reposer 3 jours et faire le point sur la suite du voyage…
On m’avait dit que c’était l’un des plus beaux parcs de l’Ouest.
C’est vrai. Les roches de ce parc, datant de plusieurs millions d’années, sont impressionnantes et je dirais même destabilisantes tant ce décors paraît irréel…
Il ne faut que quelques heures pour découvrir ce parc si on circule en voiture. Le point le plus haut culmine à près de 3000 mètres d’altitude. Là, à Rainbow Point, je décide de monter hors de la route à pied à travers les sapins, sur la neige. Il ne faut pas avoir le vertige car le précipice est assez impressionnant. Je n’ai pas l’habitude de la Montagne. En réalité, depuis que je vis au bord de la mer je ne suis jamais retourné à la montagne. J’ai juste oublié qu’à cette altitude, et quand on a quelques semaines de hot-dogs, de pizzas et de hambrugers dans l’estomac, il faut avancer lentement… alors je suis très vite très essouflé, d’autant que j’ai mon sac de matériel de 15 kilos sur le dos et mon trépied.
Je prends quelques photos mais je suis déçu par la lumière que je trouve trop forte. Il faut attendre…
Je rencontre à plusieurs reprises des français. Un couple qui se fait une semaine vacances « classiques » dans l’Ouest, Armelle, une jeune baroudeuse qui revient d’un an en Autsralie et qui est sur la route toute seule depuis trois semaines, et Sebastien et Daniele. Sébastien est français, il vit à Montréal depuis 10 ans et se fait un road trip assez impressionnant pendant 3 mois à bord de son vieux minivan amménagé en camping-car Dodge. Il est accompagnée d’une américaine, Danièle, musicienne et chanteuse. Tous les deux viennent de traverser l’Oregon, la Californie, le Nevada, l’Arizona et l’Utah avant de remonter jusqu’au Khansas puis le Canada. Ils n’ont plus de vitre arrière car ils se sont fait tirer dessus à 4 heures du matin en plein désert alors qu’ils dormaient… Enfin… ils pensent qu’ils se sont fait tirer dessus mais ils ne savent pas trop… à part ça, ils n’ont jamais rencontré de difficulté. Sebastien raconte son voyage tous les jours au travers de son blog et je vous recommande vivement d’aller y faire un tour :
Je rencontre également un couple d’américains très sympa qui étaient intrigués par mon appareil panoramique. La femme m’explique qu’elle a une galerie d’art et de photo à Zion Park. Nous dicuttons longuement et elle me recommande d’aller à Zion, ce que j’ai prévu de faire dès demain. J’en profiterai pour lui rendre visite dans sa galerie.
Puis, comme il est 17:00 et que la lumière descend, je me rend à Bryce Point, l’endroit idéal pour le coucher du soleil.
Je ne suis pas le seul photographe. Nous sommes 4 à nous partager l’espace, dans un froid glacial. Nous avons quasiment tous le même matériel numérique : Canon EOS 5D et les mêmes optiques… sauf que je suis le seul à avoir un panoramique rotatif moyen format. Un asiatique m’adresse la parole et m’explique qu’un ami à lui de San Francisco à le même appareil que moi. Du coup, nous discuttons tout en faisant nos photos. Il est d’origine Corréene mais vit aux USA depuis son enfance. Son travail lui permet de voyager beaucoup en Europe et il connaît bien Bordeaux. Comme il est au même hotel que moi, nous décidons d’aller au resto ensemble. Discussion sur la photo, les voyages, les USA, il connaît tout ! j’ai plus de facilité à parler avec lui car il a l’habitude de parler aux étrangers et donc il parle selon mon niveau, ce qui est très confortable pour moi. Je pense d’ailleurs que c’est le seul moyen de progresser en anglais car cela permet d’avoir de longues conversation et de reprendre confiance en soi.
De retour à l’hotel, il me propose de partir ensemble à 7 heure du matin pour faire des photos du lever de soleil à Bryce Point… je lui dit qu’il est fou, que je n’arriverai pas à me lever sutout avec ce froid glacial dehors…
Keep in touch, échange des e-mail et facebook.
Ce matin, à 9:00, je pars tranquillement au petit déj et je le vois. Pour le narguer, je lui lance : » so, what about the sunrise ? », j’étais persuadé qu’il n’y était pas allé… il me répond » wahou, so nice, you should go tomorow ! »
Il y était bien allé !!! parfois les photographes amateurs forcent mon admiration par leur motivation.
Depuis ce matin, je suis resté dans la chambre à mettre à jour mon blog et à organiser la suite de mon voyage. Il est 15:00, le temps se couvre, mais je vais quand même partir faire quelques photos maintenant.
Demain départ pour Zion.
J’avais deux possibilités pour rejoindre Bryce Canyon.
L’une consistait à prendre deux petites routes pendant 5h30, l’autre l’interstate I 70 qui passe par l’autre côté et qui dure 5 heures.
Au dernier moment je choisi l’interstate car je prédis un paysage un peu monotone par les petites routes.
Je pense que j’ai fait le bon choix.
Cette route m’a offert une variété de paysages à couper le souffle, passant de la montagne enneigée, au désert rocailleux et aux canyons gigantesques.
Il faut y être pour y croire !
Ce trajet qui aurait dû durer 5 heures j’ai mis 7 heures pour le faire car je me suis arrêté de nombreuses fois afin de prendre des photos.
A une heure de l’arrivée, je distingue au loin, dans la pampa le long de la route, deux silhouettes qui descendent une colline… on dirait deux cavaliers. Plus j’approche, et plus cela devient une évidence, ce sont deux cowboys qui escortent quelques vaches ! je m’arrête pour les prendre en photo et même en vidéo. J’ai l’impression d’être dans le tournage d’une pub Marlboro ! Ils traversent une petite rivière et accélèrent le pas. Pour moi c’est comme un cadeau.
[gv data= »http://www.youtube.com/?v=XBfV7laMDmo »][/gv]
Je reprends la route et j’arrive bientôt à Bryce Canyon. On ne peut pas se tromper car les roches rouges plantent le décors. Oui je parle bien de décors car c’est la première impression que j’ai eu. Je me suis dit : c’est du toc ! ils ont mis des roches en carton-pâte pour les touristes c’est pas possible !
Mais non… je dois me rendre à l’évidence : il s’agit bien de la réalité. Je suis en territoire Navajo, et le paysage est bien celui que j’ai vu dans certains western.
Je poursuis ma route, le soleil se couche, la lumière est sublime. Comme toujours je ne peux m’empêcher de m’arrêter pour faire des photos sur le bord de la route qui offre bien souvent des perspectives encore plus intéressantes que dans les parcs…
La nuit commence à tomber, je suis sur la route 12, au milieu d’une sorte de désert rocailleux qui fait penser au décors de la Planète des Singes. Je suis tellement fasciné parceque je vois que j’oublies de tourner vers Bryce et je descend vers le Sud. Au bout d’un moment je comprends que j’ai passé l’hotel mais c’est si beau que je m’offre le plaisir de continuer encore un peu. Cette fois-ci je ne prend aucune photo. Je garde ça pour moi.
Ca y est, il fait nuit, je fais demi-tour direction l’hôtel Best Western Grand.
Arrivé dans la chambre je suis agréablement surpris. Trés belle chambre, très propre, joliment décorée, très confortable. Il est trop tard pour aller au restaurant et de toutes façons je n’aime pas aller au restau seul, alors je prends une douche et part m’acheter un sandwich au seul et unique « Subway » du coin.
Je ne peux pas m’empêcher de sélectionner quelques photos du voyage pour les partager sur ma page facebook, et au final, je me couche à deux heures du matin !…
Ce matin il fait gris et un peu frisquet.
Comme la connexion internet du Motel 6 est vraiment merdique, je me mets en quête d’un Starbucks à Moab. On m’a dit qu’il y en avait un dans le supermarché.
Mais grande déception, il ne s’agit que d’un comptoir donc pas de connexion possible.
Je roule un peu au hasard dans les rues de cette curieuse ville et je vois un panneau pour un autre hotel : « breakfast, wifi, tv… »
Je me gare le plus près possible, j’ouvre le macbook et ho miracle la connexion est open sans password. En plus le débit est puissant !
Assis dans ma voiture, le macbook sur les genoux, je mets donc à jour le blog et la page fb. (opération que je vais recommencer ce matin pour vous raconter la journée d’aujourd’hui… donc pour vous ce sera le soir…du lendemain ! )
Puis, je repars à Arches Parks pour finir mon travail.
Je n’ai pas à repayer l’entrée (10 $) car le ticket est valable 5 jours.
Ce qui est incroyable c’est qu’il suffit de présenter le ticket et c’est bon. Autrement dit, en bon français que je suis je ne peux m’empêcher de penser à l’arnaque consistant à refiler son billet à quelqu’un d’autre (voir le revendre à moitié prix…).
Mais bon… ici en Amérique, beaucoup de choses sont basées sur le principe de la confiance et du « bien vivre ensemble ». Et je dois vous dire que c’est plutôt agréable.
Le ciel est nuageux mais avec un peu de bleu par ci par là, cela fera l’affaire.
Comme hier, il n’y a pas grand monde. J’ai un peu la sensation d’avoir débarqué tout seul sur la planète Mars ! Dans la voiture j’écoute la BO du film Paris-Texas par Ry Cooder… et je savoure.
Après trois heures de prises de vues, le ciel devient complètement gris, la température baisse à 32 ° F (attention ce ne sont pas des °C !), et… ce qui devait arriver arriva : il se met à neiger !
Je continue ma route jusqu’à « Delicate Arches ». Là il pleut et je décide d’emprunter une piste réservée aux 4X4. Au bout de 10 minutes, la piste se termine par un cul de sac… décevant. Donc demi-tour.
Il est 17:00 et j’envisage donc de rentrer quand soudain il se met vraiment à neiger de gros flocons. Et ça tient !
Je profite donc de cette neige pour réaliser quelques photos insolites.
Puis, bien trempé, je rentre à l’hôtel pour un bon bain chaud et une soupe réchauffée au micro-onde.
Demain (donc pour vous c’est maintenant), je reprend la route pour Bryce Canyon, à 5 heures d’ici.
Je resterai là-bas deux nuits, voir plus, avant de me rendre à Las Vegas…
Ce matin, je prends donc la route pour ce long road trip de 20 jours à travers l’Ouest Américain.
Cela fait deux jours que je me prépare à ce voyage que je n’avais pas du tout prévu au départ.
J’ai fait quelques provisions au cas où je ne puisse pas rejoindre un hôtel: des barres de céréales, des soupes iophilisées, de l’eau, des jus de fruit.
J’ai acheté une couverture et une glacière, bref, juste de quoi passer une nuit dans la voiture si besoin.
Je quitte Golden à 9:30. J’ai choisi de rejoindre Moab en Utah en une seule traite de 5 heures.
Au bout d’une demi-heure de route, la neige fait son apparition. Les camions sont priés de s’arrêter pour mettre des chaînes. Moi j’ai opté pour un 4X4 alors je n’ai qu’à mettre la position Overdrive sur OFF et choisir un rapport plus court. Dans le Colorado les gens sont habitués à la neige alors tout se passe bien.
Après une demi-heure à suivre à 25 mph un chasse neige, le col est passé et je redescend de la montagne. Peu à peu la neige se transforme en pluie, puis le soleil revient.
Rapidement, le paysage devient « amazing » !
Tous les 50 miles, les roches changent de formes et de couleurs.
Je n’ai pas le temps de m’arrêter et cela serait trop dangereux car je suis sur une interstate et la voie d’arrêt d’urgence n’est pas prévue pour les photographes… alors je prends quelques photos à la volée tout en conduisant.
J’arrive à Grand Jonction, et les premiers canyons font leur apparition. Je suis également la rivière Colorado pendant quelques miles. Cela me fait bizarre de me dire que j’y suis, là, pour de vrai.
Je regarde le thermomètre de la voiture qui m’indique que la température extérieure est en train de remonter à 45 °F… je m’approche de l’Utah…
Effectivement, assez radicalement le paysage change… me voici désormais au milieu d’un paysage désertique entouré de montagnes enneigées que j’aperçois au loin.
Je passe le panneau « Utah ».
Je ne crois plus grand monde sur cette route. Quelques camions, quelques camping-cars…
Il est 17:30 et je finis par arriver à Moab et comme il est encore temps de faire des photos je décide de rentrer dans le Parc des Arches. Je paye l’entrée 10$ et je m’engage sur la route sinueuse au milieu de ces immenses roches rouges.
Je n’en crois pas mes yeux ! c’est comme dans les films sauf que là c’est la réalité.
Je choisi assez rapidement un « spot » pour mes photos car le soleil est en train d’aller se coucher et il ne me reste que 3/4 d’heure pour réussir mon coup.
Cela tombe bien, j’arrives sur un très beau plateau, dominant un paysage que nous avons tous vu des dizaines de fois dans les westerns… Vraiment impressionnant.
Pendant que je fais mes photos j’essaye de m’imaginer 200 ans en arrière à cet endroit.
Je suis seul. Les autres visiteurs ne se sont arrêté là que le temps de se prendre en photo avec leurs petits compacts numériques et sont repartis à leurs hôtels.
La nuit tombe, je m’enfonce un peu plus dans le parc, juste pour voir…
Je devine dans la pénombre quelques lieux sympas et je tente quelques photos de nuit.
Le ciel de l’Utah est réputé pour être l’un des plus étoilés de la planète.
Il commence à faire froid, je suis fatigué par le voyage, j’ai faim, alors je n’insiste pas trop et me met en direction de mon Motel 6.
Je m’arrête au Burger King (ce sera mon premier fast-food depuis un mois ! j’ai tenu bon jusque là mais ce soir je n’ai pas trop le choix…)
La chambre est correct. Il y a tout ce qu’il faut et c’est assez propre. Seul problème : la connexion internet est très lente, et je ne peux pas me connecter à facebook.
J’enrage car je voudrais partager avec vous les photos du voyage et mes premières photos de ce parc. J’essaierai donc demain par un autre moyen.
Demain (c’est à dire ce soir pour vous en France), je retourne à Arches Parks pour approfondir ce lieu.
à suivre…
ps: je viens de poster plus de photos sur ma page facebook.
Alors c’est décidé, j’ai changé un peu mes plans.
Je ne vais plus en Floride mais à la place je prends la route, seul, pour un grand road trip à travers l’Ouest Américain.
Mon trajet est assez ambitieux et je m’y prépare depuis plusieurs jours avec l’aide de Fabien Laugier.
Ainsi, hier nous sommes allés à son Ecole des Mines et nous avons profité de leurs installations informatiques pour repérer les lieux à visiter, les routes à umprunter, les motels pour dormir, etc…
Mon amie Susan de Cape Cod, que j’appelle désormais pour rire « mon agent », s’est chargé de négocier la prolongation de mon 4×4 jusqu’au 30 novembre.
J’ai donc 20 jours pour parcourir 4000 miles.
Voici le trajet :
1.Golden Colorado to Moab Utah : rester deux nuits à Moab afin de visiter Arches et Canyonlands.
2. Moab to Bryce Canyon : rester une nuit
3. Bryce Canyon to Las Vegas : rester une nuit à Las Vegas et aller visiter la célèbre galerie photo de mon confrère Peter Lik
4. Las Vegas to Los Angeles : rester deux ou trois jours chez une amie d’une amie qui travaille dans la production TV
5. Los Angeles to Long Beach, où j’espère retrouver une amie américaine rencontrée à Dakar il y a plus de 10 ans
6 . Long Beach to Sedona Arizona en passant par la célèbre route 66, et donc traversant le Desert Mojave. Rester 3 nuits à Sedona et me rendre à Grand Canyon
7. Sedona to Monument Valley puis direction Colorado Springs en passant par Black Canyons : rester une nuit ou deux
8. Retour à Denver. Fin du trip.
Bien sûr ce parcours est succeptible de changer en cours de route selon la météo, la fatigue, etc…
Je dormirai la plupart du temps dans des Motels 6 et j’ai prévu, au cas où, de pouvoir dormir dans la voiture. Hier je suis donc allé acheter une petite glacière, une couverture et un peu de ravitaillement.
Durant ce voyage je n’aurais pas forcément accès à internet, alors le blog risque de rester figé. Je vous recommande encore une fois de visiter ma page facebook qui me sera plus facile à mettre à jour (voir lien dans articles précédents).
à suivre…