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Photo Festival de Chamonix

Je m’étais dit que puisque j’avais remporté un premier prix en 2023 au concours du Festival de Chamonix avec ma photo « Yggdrasil », je pourrais peut-être tenter ma chance en candidatant pour la deuxième édition. Et malgré le nombre important de dossiers de candidatures (près de 200), mon exposition des photos aériennes du Bassin d’Arcachon a retenu l’attention des organisateurs !

Nous sommes fin octobre et me voici donc en route pour le Mont Blanc, quelques semaines après le Festival de Cauterets.

Enchainer une expo du Bassin dans les Hautes Pyrénées, puis dans les Alpes, c’est plutôt original non ?

Là encore, j’ai pu apprécier un accueil extraordinaire, un engagement sans faille des bénévoles et une organisation impeccable.

Seule ombre au tableau: le célèbre photographe animalier Vincent Munier, invité d’honneur de cette deuxième édition, n’est finalement pas venu 🙁

Comme beaucoup, j’étais forcément déçu car cela m’aurait vraiment plu de le rencontrer et de partager ces trois jours avec lui. Mais le point positif de son absence, c’est qu’il y avait plus d’attention du public pour les autres photographes 😉

Le Festival se tenait au magnifique Palais des Congrès de Chamonix : le Majestic. J’y avais une place de choix puisque mon expo était face à l’entrée, juste à côté de Lucas Melcarne (dont j’ai pu faire la connaissance quelques semaines plus tôt au Festival de Cauterets), et de Thomas Lebas, lauréat du prix « Tremplin » 2024.

Ce fut trois jours incroyables, entre échanges entre photographes, soirées de folie, et la rencontre avec un public vraiment très agréable. Moi qui passe l’essentiel de l’année à recevoir le public dans ma propre galerie, et qui souhaiterai sortir un peu de ce schéma, j’avoues que j’ai pris beaucoup de plaisir à raconter ma vision du Bassin d’Arcachon aux visiteurs venus très nombreux. Comme au Festival de Cauterets, j’ai dédicacé beaucoup de livres et vendu quelques photos.

La question la plus amusante qui revenait sans cesse dans la bouche des visiteurs face à mon stand :  » c’est dans quel pays ? » J’avais beau leur dire que toute mon expo était consacrée au Bassin d’Arcachon, ils ne me croyaient pas 🙂

Malgré la fatigue qui s’accumulait, je ne voulais plus quitter Chamonix et toute cette équipe dévouée à la réussite de ce Festival. Je suis d’ailleurs resté un jour de plus afin de monter à l’Aiguille du Midi et d’aller constater par moi même les ravages du réchauffement climatique sur la Mer de Glace.

Je me suis promis de retourner au Festival l’année prochaine mais cette fois ci en tant que visiteur, et d’en profiter pour explorer ce massif magnifique.

A propos des Festivals Photos, je tiens à exprimer certains points qui me paraissent importants.

Sachez-le, la plupart des Festivals ne rémunèrent pas les photographes. Au mieux ils sont hébergés, nourris et défrayés pour leur déplacement. En outre, ils doivent apporter leurs tirages. En échange, ils disposent d’un stand sur lequel ils peuvent vendre leurs photos et leurs livres. Pour certains photographes, et notamment dans le milieu de la photo animalière et Nature, c’est parfois l’unique moyen pour les artistes de vendre leurs oeuvres. Il n’est pas rare que ce soit insuffisant pour en vivre et, malgré leur talent, beaucoup de photographes sont obligés d’avoir un autre métier. Certains ont un métier en lien avec les paysages qu’ils photographient. Par exemple: guide de Haute Montagne, Naturaliste, Garde d’une Réserve, etc… d’autres encadrent des voyages photo via des agences spécialisées.

Finalement, je me rend compte que dans la photographie Nature-Paysages-Animalier, peu de photographes réussissent à vivre correctement de leur métier. Ceci semble paradoxal quand on constate l’intérêt et l’admiration qu’ils suscitent auprès du public.

Il me semble que les institutionnels publics (communes, départements, régions) qui participent financièrement et sur le plan de la logistique à de tels évènements, devraient inclure dans leur budget une petite part de rémunération pour les artistes sans lesquels ces évènements n’existeraient pas.

Après tout, un Festival, bien organisé et avec une bonne communication, devrait logiquement permettre un retour sur investissement direct et indirect pour tous les acteurs économiques du territoire. Outre l’intérêt culturel qu’ils suscitent, ces évènements attirent un public nombreux, censé se loger, se nourrir et consommer.

Sur mon propre territoire, le Bassin d’Arcachon, qui comporte 17 communes et 160 000 habitants à l’année, je suis souvent choqué par les sommes faramineuses dépensées pour des infrastructures qui me paraissent injustifiées. Une salle de spectacle à 12 Millions d’euros dans une commune de 20 000 habitants , n’est-ce pas excessif alors même qu’il est difficile d’obtenir une subvention de quelques centaines ou milliers d’euros pour organiser une exposition au public ? Et que dire d’une sculpture achetée 300 000 € à un artiste espagnol pour décorer un rond point ?

Il y a selon moi, une très mauvaise répartition de l’argent public dans le domaine culturel, et dans une période où l’on nous prépare à des augmentations d’impôts et de taxes pour combler le déficit abyssal du pays, je me pose des questions sur les responsabilités de certaines collectivités locales et territoriales. Il me semblerait plus efficace et plus économique de promouvoir avec des moyens appropriés des Festivals comme les deux auxquels je viens de participer, plutôt que de consacrer des sommes démentielles à une seule infrastructure ou un seul évènement.