Depuis quelques jours et jusqu’à fin janvier 2021, vous pourrez voir une de mes photographies aériennes de l’ile de St Barthélémy aux Antilles, accrochée sur les grilles du Jardin du Luxembourg dans le cadre d’une grande exposition consacrée aux territoires d’outre-mer.
« Outre-Mer, grandeur Nature » est une exposition qui regroupe une centaine d’images provenant de 30 photographes réputés parmi lesquels Laurent Ballesta, Alain Ernoult, Tim McKenna, Frédéric Larrey, Gregory Pol et aussi l’astronaute Thomas Pesquet.
Si vous passez par là, n’hésitez pas à aller admirer les richesses naturelles souvent oubliées de nos territoires ultramarins.
J’avais réalisé cette photographie de l’ile Fourchue (Réserve marine) lors d’un de mes séjours en Guadeloupe et à St Barth, depuis un autogire.
La vidéo embarquée de l’époque est ici
(remerciements à Luan Trinh Hiep et Malika Torres d’être allé sur place pour me rapporter quelques photos de l’expo)
Après les photos d’illustration pour le dossier spécial Sentiers naturels du Bassin d’Arcachon publié en mai dernier, c’est au tour d’une de mes photos aériennes de la Réserve Naturelle de Petite Terre en Guadeloupe de faire l’objet d’une belle double page dans le portfolio « Le Monde en images » du nouveau magazine TERRE SAUVAGE.
Une belle introduction à mon prochain livre « La Guadeloupe vue du ciel » qui devrait sortir pour Noël 😉
Après une ouverture plutôt réussie et prometteuse de la nouvelle Galerie à la Hume, il était temps de repartir réchauffer les objectifs en climat tropical.
Me revoici donc en direction du magnifique archipel de la Guadeloupe pour deux mois de prises de vues, notamment aériennes.
Il faut dire que j’ai toujours en tête ce projet de livre que je voudrais réaliser : » l’Archipel de Guadeloupe vu du ciel » (titre provisoire).
J’estime à une dizaine d’heures de vol pour parvenir à couvrir ce territoire relativement vaste puisqu’il contient plusieurs iles relativement espacées les unes des autres.
Je continuerai à voler en autogire avec Seb et Arnaud et à privilégier les lumières du matin et du soir.
Au niveau matériel : je reste fidèle à mon moyen format numérique Pentax 645 Z mais cette fois-ci j’abandonne définitivement les zooms AF qui sont de très mauvaise qualité et je n’utiliserai que des optiques fixes : un 33mm, un 55mm et un 120mm (équivalent à 28mm, 43mm et 90mm en 24×36). J’emporte aussi avec moi ma dernière acquisition : un fuji XT2 dont j’apprécie particulièrement le rendu du capteur Xtrans sur lequel j’ai monté un 10mm SamYang (équivalent 15mm en 24×36).
Ainsi je devrais pouvoir varier entre plans larges et détails.
Comme à chaque nouvelle aventure photographique, je vous invite à me suivre sur ma page fb et mon compte instagram qui sont mis à jour quasiment en direct.
J’ai bien envie d’aller rendre visite à mon ami photographe Pierre Carreau, ferret-capien exilé avec sa famille sur le « caillou » depuis plus de dix ans. En plus, Pierre expose sa nouvelle série « Aqua Viva » à la galerie Space St Barth située dans le carré d’or de Gustavia. Et comme le hasard a parfois du bon, il se trouve que dans la même semaine auront lieu Les Voiles de St Barth, une régate réputée. J’ai déjà eu la chance de photographier l’arrivée de l’AG2R en 2014 et la magnifique Bucket Regata l’année dernière et cela ne me déplairai pas d’ajouter Les Voiles de St Barth à mon palmarès. Cerise sur le gâteau, Seb le pilote de gyrocoptère à St François m’annonce qu’il y sera avec son aéronef pour emmener les photographes officiels pendant les régates. Une occasion idéale pour faire des photos aériennes de St Barth. Alors il ne faut plus hésiter ! je prends mes billets et une semaine plus tard, après 40 minutes de vol et un nouvel atterrissage sur la cinquième piste la plus difficile au Monde, me voilà pour la 4ème fois sur cette ile surnommée de manière caricaturale et réductrice: « l’Ile des milliardaires ».
Le soir même de mon arrivée a lieu le vernissage de l’expo de Pierre. L’occasion pour moi de retrouver avec plaisir quelques visages amis et d’en rencontrer d’autres. Il y a du monde, c’est un succès pour Pierre qui répond aux nombreux admirateurs. Pour apprécier ses photographies originales sur le thème de la vague, cliquez ici.
Le lendemain, Seb arrive avec son gyrocoptère, après 3 heures de vol. Nous faisons le point sur la semaine à venir autour d’un verre. Nous convenons de faire un premier vol du soir puis un ou deux vols le jeudi suivant qui sera un jour « off » pour les Voiles de St Barth.
Le premier vol est un succès. La lumière est belle, il y a des grains, du rose. Tout ce que j’aime ! Le déclencheur de mon moyen format numérique Pentax645Z ne s’arrête plus. Je mitraille à tout va !
En attendant le vol suivant qui aura lieu dans deux jours, Pierre m’emmène crapahuter dans les cailloux de Grands Fonds, sous un cagnar de plomb, afin d’aller photographier, entre autres, les étonnantes Piscines Naturelles.
St Barth est une ile qui souffre de la sécheresse. Plus rien ne pousse. La végétation est en déclin. Et j’apprends que c’est un cercle vicieux inquiétant. Les cabris sauvages ont proliféré sur l’ile et ne parviennent plus à se nourrir alors ils mangent même les racines. Il n’y a plus d’ombre, les rochers sont brulants et les quelques graines qui parviennent à tomber sur le sol brûlent avant de germer. Mais le pire, c’est que quand une averse s’abat enfin sur l’ile, les torrents de pluie creusent encore d’avantage la terre et emportent les sédiments dans la mer mettant ainsi à mal le corail. Or le corail est nécessaire pour le maintien de la vie aquatique.
Et puis il y a un autre phénomène très inquiétant et qui s’est accéléré ces deux dernières années : le bétonnage de l’ile. Comme sur le Bassin d’Arcachon, les promoteurs immobiliers savent être convainquant avec les élus locaux… Ainsi, plus de 250 permis de construire ont été attribués cette année sur un territoire de 28 km carrés et moins de 10 000 habitants à l’année ! et effectivement, il y a des chantiers partout. Pourtant, pour les actifs de l’ile, il n’a jamais été aussi difficile de se loger. Pour un saisonnier et même pour une infirmière, un médecin, un prof, trouver un logement est un véritable défi ! Quant aux loyers, ils sont surréalistes : 1500 à 2000 € pour un studio. Il n’est pas rare de rencontrer des quinquagénaires qui vivent en collocation comme des étudiants.
Mais ne gâchons pas plus notre plaisir. St Barth est encore une ile ravissante, un petit havre de paix où il fait bon vivre. C’est un fait.
Au delà du cliché des boutiques de luxe et d’une jeunesse dorée américaine qui se douche au geroboam de champagne sur la terrasse du Nikki Beach et sur les ponts des yachts, Saint-Barthélémy recèle de curiosités plutôt magiques pour celles et ceux qui se donnent la peine de marcher un peu.
Comme il n’y a pas un pèt de vent et que les régates ne s’annoncent pas très impressionnantes, je choisi de ne pas perdre mon temps à négocier une place sur un bateau presse et de passer plus de temps avec Pierre. Les voiliers nous les aurons dans le viseur mais depuis la côte.
Jeudi matin. Comme prévu, 1 noeud de vent ! pas un nuage, pas de brume de sable, l’horizon est net. On voit avec précision toutes les iles alentours. St Martin, Anguilla, Saba, Nevis, St Kitts… on dirait une escadre de navires au mouillage dans la mer des Caraïbes. Je salive à l’avance du vol que je vais effectuer dans quelques instants. J’arrive le sourire aux lèvres et hyper motivé sur le tarmac et je lis immédiatement sur les visages de Seb et son copilote que quelque chose ne va pas. Seb m’annonce : « Steph, on a cassé une pièce, on ne peut plus voler ! ». Je suis d’autant plus dégouté que je suis censé repartir le lendemain. Seb me dis qu’ils se font ramener une pièce de rechange depuis Pointe à Pitre dans deux heures et qu’ils vont essayer de réparer avant ce soir. Nous convenons de faire le point plus tard. Ma déception est immense. Vers 20:00 Seb m’annonce qu’ils n’ont toujours pas réussi à réparer. C’est foutu. Pierre me sert un whisky, puis deux, puis trois…
Le lendemain matin, je prends mon café (et une aspirine) sur la terrasse de la villa avec vue panoramique sur la mer. Les conditions sont toujours aussi exceptionnelles. Mon vol de retour en Guadeloupe est à midi. J’appelle Seb pour lui dire que je peux reporter mon vol si ils pensent pouvoir réparer dans la journée. Il m’annonce que justement, c’est réparé, et qu’on peut voler dans deux heures. Je reporte mon retour au lendemain.
Nous décollons à 11:30 pour un grand tour de l’ile. Le bleu est si intense qu’il en est presque violet ! c’est irréel. On dirait que la mer est bleu fluo ! On va encore me dire que mes photos sont truquées. Je fais chauffer la carte mémoire car je ne peux m’empêcher de réaliser des panoramiques par assemblage.
Après une heure de vol nous devons rentrer. Seb est réclamé par l’organisation des Voiles de St Barth. Moi, j’ai ce qu’il me faut, je suis content.
Le lendemain matin, retour en Guadeloupe après une très belle semaine sur une petite ile que j’adore.
Un grand merci à Pierre et Marina, Timothé et Lilou, pour leur accueil fantastique et à Seb pour le pilotage parfait.
Pour voir toutes les photos aériennes, cliquez ici
Pour voir les panoramiques aux détails surprenants, cliquez ici
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Mon dernier ouvrage consacré à ma terre de prédilection étant sorti et bien distribué, et le froid commençant à s’installer sur le Bassin d’Arcachon, il est temps pour moi de repartir vers des paysages plus exotiques.
Je suis loin d’avoir terminé mes aventures photographiques dans la Caraïbe et me voici donc de retour en Guadeloupe, plus précisément à St François, devenue ma base d’accueil. Il faut dire que l’aérodrome se trouve juste à côté et que les ULM et GYROCOPTERES sont prêts à décoller en permanence pour me permettre d’aboutir à mon nouveau projet : un livre de photos aériennes de l’archipel de Guadeloupe.
Basse Terre, Grande Terre, La Désirade, Petite Terre, Marie Galante, les Saintes… « il y a tant d’iles en elle » c’est le joli slogan intelligemment trouvé par l’Office de Tourisme de Guadeloupe et il est parfaitement approprié. L’archipel de Guadeloupe est de loin le plus intéressant de toute la zone caraïbe, tant ses paysages et ses ambiances sont variées. Je n’ai donc pas finit de l’explorer, d’autant plus que je suis du genre à prendre mon temps.
Pour réaliser mes prises de vues aériennes j’ai choisi de travailler avec Seb, un pilote d’autogyre (ou gyrocoptère) expérimenté en travail aérien et qui a l’habitude d’emmener des photographes ou des cameramen. De plus, il est très disponible et pour moi c’est important puisque je suis exigeant en lumière et que cela ne se prévoit pas vraiment à l’avance.
Notre premier vol sera un vol du soir. Nous décollons à 17:30 avec l’obligation de rentrer 15 minutes après le coucher du soleil. C’est la règlementation qui l’impose, la même que sur le Bassin d’Arcachon. Il faut savoir qu’ici aux Antilles, le soleil se couche vers 18:00. Cela laisse donc peu de temps. Je choisi de capter l’ambiance de la Pointe des Châteaux qui est assez magique à ce moment précis. Tandis que nous longeons la côte et que nous tournons à basse altitude autour d’un spot connu appelé « la douche », je vois apparaître juste en dessous de notre aéronef deux grosses masses, suivi d’un jet d’eau. Oui vous l’avez sans doutes compris, nous sommes juste au dessus de deux magnifiques baleines ! Les baleines sont nombreuses dans le secteur en ce moment mais nous ne nous attendions pas à en voir à 200 m à peine de la côte ! je demande à Seb de faire une manoeuvre de demi tour afin de me laisser le temps de changer d’objectif. Mais le temps de revenir sur nos pas, les petites malines qui nous ont repéré ont plongé. C’est peu profond et on les vois très bien par transparence mais il faut nous rendre à l’évidence : elles nous voient et elles n’ont visiblement pas envie de poser pour moi. Alors nous choisissons de poursuivre notre chemin vers la Pointe des Châteaux et de tenter de les retrouver au retour.
Effectivement, une demie heure plus tard, tandis que le soleil a disparu derrière la Soufrière et que nous revenons vers l’aérodrome de St François, nous croisons à nouveau leur chemin. Juste le temps pour moi de faire une dernière photo et il faut atterrir.
Au final, une très belle séquence aérienne et de belles photos.
Pour un premier vol s’est encourageant !
Pour les deuxièmes et troisièmes vols, nous ne nous éloignons pas trop de notre base. Je ne suis pas encore habitué aux prises de vues en gyrocoptère. C’est assez différent de l’ULM puisque cela se rapproche d’avantage de l’hélicoptère. Pour celles et ceux qui veulent comprendre le principe : les pales du gyrocoptères ne sont pas motorisées, elles tournent par la vitesse de l’engin qui est lui même propulsé par une hélice située à l’arrière. Autrement dit, si il n’y a plus de vitesse, l’autogyre redescend. Tout réside donc dans le bon dosage entre vitesse horizontale et verticale. Si une pale casse, ou si le rotor se bloque, c’est la chute irrémédiable. En revanche si l’hélice arrière tombe en panne, alors on peut espérer redescendre en douceur (du moins tant que les pales tournent à une vitesse minimale suffisante pour porter l’engin).
Bref, il faut avoir confiance ou être fataliste !
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Nous survolons donc la côte atlantique de la Grande Terre, hachée par les vents et les vagues qui viennent s’éclater sur des falaises qui ne sont pas sans rappeler celles de Bretagne et de Normandie. Un paysage minéral qu’on n’attend pas forcément d’une ile tropicale et qui s’étend de St François à la Pointe de la Grande Vigie (mais pour le moment nous nous sommes arrêtés à Moule).
Le troisième vol sera plus exotique puisque nous survolerons le lagon de St François, la baie de St Anne et ses plages de rêve bordées de cocotiers : Bois Jolan et La Caravelle.
Je m’amuses beaucoup avec les formes et les couleurs que me fournissent les coraux. La Guadeloupe, c’est aussi « l’Ile aux Belles Eaux », et ce n’est pas mon appareil photo qui dira le contraire !
Pour voir toutes les photos, cliquez ici !
Le résultat de ces trois premiers vols est très encourageant et il me tarde de poursuivre les explorations. J’évalue à 15 heures de vol nécessaires pour constituer le stock d’images qui me permettra de réaliser cet ouvrage. Mais malheureusement, la lumière idéale est devenue rare. Des vents de sable ont fait leur apparition pendant plusieurs semaines et les belles journées dégagées sont furtives.
Peu importe, je m’adapte et je prends mon temps, comme toujours 😉
Il me fallait quelque chose de positif pour oublier cette mésaventure administrative et l’impossibilité de récupérer mon Pentax645Z, toujours bloqué en métropole, puisque j’ai décidé de ne pas céder au racket de l’Etat (lire article précédent).
Heureusement, mon ami Pierre Carreau, photographe installé à St Barth, m’a proposé de venir le rejoindre à l’occasion de la Bucket, cette fameuse régate de grands voiliers de luxe.
Bien sûr j’ai immédiatement accepté l’invitation. J’embarque donc quelques jours plus tard à bord d’un twin- otter d’Air Antilles Espress pour un vol de 45 minutes qui va m’emmener sur une ile vraiment à part. Pour la deuxième fois je survit à l’atterrissage (la piste de St Barth est l’une des 5 plus dangereuses du Monde) mais quel bonheur d’atterrir devant une plage aussi splendide que celle de St Jean. Pierre m’attends et nous voilà partis directement nous enregistrer auprès de l’organisation de la Bucket. L’idée est de trouver une place sur le bateau presse pour le lendemain, ce que nous obtiendrons sans problème.
Les voiliers sont là, superbes, majestueux. Il y en a pour tous les goûts : ultra modernes et design, comme « Better Place », le Wally. Ou plus classique comme le magnifique schooner « Elena of London ». Il y a aussi « Rebecca » que j’avais photographié à New Port en 2010 !
Ils ne sont pas seuls à mouiller dans la rade de Gustavia. D’innombrables yachts et super yachts sont là aussi.
Pas de doute, on est bien à St Barth !
Dans cette atmosphère très américaine qui n’est pas sans me rappeler Cape Cod et Nantucket, je me sens dans mon élément. Avec un curieux sentiment de culpabilité car je n’oublies pas que les 1% les plus riches du Monde sont en parti responsables (volontairement ou involontairement) de ce qui ne tourne pas rond sur la planète. J’ai moi aussi ma part d’hypocrisie. Je suis un être humain après tout.
La bonne humeur de mes amis et les sourires des jolies filles que je vais croiser vont vite me faire oublier ma conscience politique et je vais pouvoir me concentrer sur mes prises de vues qui s’annoncent difficiles pour moi, puisque je n’ai pas pu récupérer mon appareil photo et que je devrais me contenter de l’appareil de prêt qui n’est pas vraiment adapté à ce type de reportage. C’est d’ailleurs en utilisant le Pentax 645 D que je vais prendre conscience des progrès que Pentax à fait avec le 645Z. C’est un peu le jour et la nuit. Et là, je me retrouve dans la nuit…
Le vendredi matin, nous voici avec Pierre prêts à embarquer à bord du bateau presse. Cette année, ce n’est pas un tender confortable mais… un bateau de pêche ! une saintoise avec ces deux marins sympathiques. William, originaire de St Barth, connaît tout de son ile et a très envie de nous faire partager sa passion de son métier. En plus il a l’air de s’y connaitre assez bien en voile, ce qui nous facilite la tâche pour bien nous positionner. A bord il y a aussi la joyeuse Ingrid Abery, une photographe anglaise qui s’est spécialisée en photos de régates, Katarina Baliova, une artiste photographe très talentueuse basée à Londres, et Sandra Gâche, photographe de St Martin. Il y a aussi Ed, un américain qui prend des photos panoramiques avec un Sony alpha et qui n’est autre que ce gars qui s’était pris la roue d’un avion sur la tête pendant un atterrissage (article).
Cette année, il n’y a pas beaucoup de vent. Nos images seront donc moins impressionnantes que ce que mes confrères avaient pu faire les années précédentes. Mais il fait beau, et de toutes façons, pour moi, c’est une première expérience de ce type de régate, alors je suis HEUREUX !
Au bout de deux heures en plein cagnard, je sens que le mal de mer commence à monter. Je me suis mal positionné sur le bateau, un peu trop à l’avant, dans un recoin inconfortable, et j’ai mal géré mon temps passé dans le viseur de l’appareil photo. Alors forcément… une bonne envie de vomir ne tarde pas à se faire sentir. Je préviens les autres : « attention, je vais dégueuler », je passe la tête par dessus bord en priant pour que personne n’ai eu l’idée de me prendre en photo, et j’expulse mon petit déjeuner. Ouf, ça va mieux. Le mal de mer a disparu aussitôt et nous voilà repartis pour la suite de la régate.
Je suis entouré de photographes tous équipés en Canon 5 D MIII avec des cadences de prises de vues en rafale. Moi je suis au coup par coup avec mon moyen format. C’est assez drôle d’entendre le claquement des obturateurs et le mien au milieu, lent, lourd, tel un pachiderme.
Mais je sais au fond de moi, que la qualité du capteur moyen format donnera peut-être un petit plus à mes images. De la profondeur, du détail, bref des petites choses subtiles que je me sens bien seul à percevoir aujourd’hui, au milieu de ces masses d’images filtrées et instagrammées à mort et partagées par milliards sur les réseaux sociaux. Tans pis, je poursuis ma route comme si de rien n’était, résigné à travailler , même « à titre posthume » comme dirait l’ami Tom Perrin 🙂
Toutes mes photos sont sur ce lien.
Cette première manche se termine et je pense déjà à celle de demain. Je choisi de varier l’angle de prises de vues et de ne pas embarquer dans le bateau presse le lendemain. Je resterai à terre, dans les hauteur de l’ile, afin de capturer les voiliers avec plus de recul. Et puis, on nous a promis en fin de régate un superbe show aérien. En effet, des passionnés d’aviation de la seconde Guerre Mondiale sont arrivés du Texas avec bombardiers et chasseurs tous droits sorti des Têtes Brûlées. Ils vont d’abord faire des passages bas au niveau de la piste d’atterrissage, puis nous présenter leur show au milieu des navires venus se mettre à l’ancre devant le Fort de St Barth. Pierre a pris son impressionnant 600 mm. Mais les conditions sont médiocres. Nous sommes en contre jour et les avions passent trop loin. Tout le public est déçu. Quant à nous, les photographes, on se dit qu’on aurait mieux fait d’aller à la plage… Heureusement, nous garderons un bon souvenir des passages bas au dessus de la piste.
Dimanche, dernier jour de la régate, j’embarque à nouveau avec Pierre sur le bateau presse. Nous saisissons quelques belles images des navires sous spi, quand soudain, l’inespéré se produit : une baleine se met à faire des jump entre les bateaux. Je parviens à capter la baleine en train de sauter à côté d’un voilier sur le spi duquel est dessiné… une baleine !
Je complèterai mon reportage par des photos de nuit du Port de Gustavia et j’en profiterai même pour retrouver par hasard, une copine de Dakar que je n’avais pas revu depuis presque 20 ans…
Ainsi s’achève mon troisième séjour à St Barth en un an. Retour en Guadeloupe, où je dois passer encore quelques semaines avant de revenir dans mon petit paradis : le Bassin d’Arcachon ! Je ne manquerai pas d’amener soleil et chaleur dans mes bagages (en espérant qu’ils n’aient pas inventé une nouvelle taxe là dessus d’ici là !)…
Pour voir toutes mes photos de la Bucket c’est ici !
Comment l’Etat et l’administration française peuvent, avec leurs règles d’un autre temps, empêcher un photographe de paysages marins de travailler dans les DOM.
Je me serais bien passé de cette mésaventure qui, je l’imagine, va vous exaspérer autant que moi.
Voici donc quelques mois que je suis en Guadeloupe pour explorer et photographier les Antilles françaises. Les hivers sur le Bassin d’Arcachon me semblent de plus en plus longs et pluvieux et j’avais envie de reprendre les grands voyages, comme ceux que je faisais aux USA. J’aime rester plusieurs mois dans un autre pays. Cela permet de rentrer en immersion et de prendre son temps pour photographier les paysages avec les bonnes lumières. Et dans ma spécialité, prendre son temps, c’est essentiel.
J’ai donc choisi le sublime archipel de la Guadeloupe comme nouveau terrain de prises de vues. Je n’ai aucune commande, c’est une démarche de ma propre initiative. Cela veut dire que je ne sais pas encore ce que deviendront mes photos. Bien sûr elles iront alimenter PixPalace, la banque d’image qui fournit en photos plus de 400 magazines, et bien entendu je proposerai les plus belles, les plus originales en tirages grands formats à un public d’amoureux de la Guadeloupe. Et pourquoi pas faire un 5 ème livre ?
Comme il n’y a aucun moyen aux Antilles de traiter des films argentiques moyen format, j’ai décidé de franchir le pas et d’investir dans le tout nouveau Pentax 645 Z. Un gros boitier moyen format numérique de 51 Millions de pixels doté en plus de la fonction vidéo. Avec cette bête j’étais assuré de produire de la très haute qualité tout en étant parfaitement autonome. Je me suis donc soulagé de près de 10 000 € dans ce nouveau matériel en me confortant dans l’idée que c’est quand les affaires ne vont pas bien qu’il faut aller de l’avant, innover, investir. Comme pour conjurer le sort. J’ai donc acheté ce matériel à Bordeaux, plusieurs mois avant de partir.
Après 8 heures de vol, me voici arrivé hyper motivé dans la Caraïbe. Je passe la douane bagages sans soucis avec ma valise et mon énorme sac à dos photo (format cabine). Personne ne me demande quoi que ce soit. J’arrive dans un département français (et même une Région) ou seule la carte d’identité suffit. Devant moi, derrière moi, il y a des milliers de touristes qui arrivent eux aussi avec leurs appareils photos et leurs ordinateurs portables. Chacun à le sentiment d’avoir voyagé d’un département français à un autre.
Pendant plusieurs semaines tout se passe bien. Je ne rencontre aucune difficulté particulière. Il faut juste s’habituer aux grèves incessantes devenues un sport national. Grèves d’essence, grèves de l’eau, et à nouveau grève d’essence (ou rumeurs de grève qui ont le même effet). Sinon, le soleil est là, le ciel est bleu, les paysages splendides, les guadeloupéens sont majoritairement sympas et accueillants, et les cocotiers qui dansent avec les alizés procurent l’apaisement. Un vrai paradis.
Arrive le carnaval, que bien entendu je veux photographier. Je me réjouis à l’avance du regard que je vais pouvoir poser sur le défilé avec mon moyen format. Je suis donc en place avec mon superbe appareil en bandoulière qui attise la curiosité des passionnés de photo présents dans le public. Le défilé de Saint-François démarre et je commence mon travail. Et puis, au bout de 30 minutes, le drame. Celui que tout photographe redoute : la panne d’appareil photo. Je dois dire qu’en 25 ans de métier, je n’ai jamais été en panne d’appareil. Je me retrouve donc stupéfait face à cette situation qui s’annonce radicale. En effet, il semble que le ressort du bouton de déverrouillage des optiques à lâché et il est désormais impossible de retirer l’objectif en place pour le remplacer par une autre focale. Je me dis que ce n’est pas possible, que je vais réussir à débloquer ça, qu’il doit y avoir un grain de sable qui coince et que ça va s’arranger. Je m’excite donc pendant plus de 30 minutes sur mon boitier et mon objectif.
Voyant que je n’arriverai à rien, je rentre à pied, désabusé. J’essaye encore de retirer l’objectif, je force mais rien à faire, c’est foutu, il faut se rendre à l’évidence. Comment vais-je faire ? je n’ai que ce boitier. Rien d’autre. Et j’ai un reportage important et intéressant dans deux semaines (Triskell Cup, une régate de voiliers entre les iles sur 5 jours). L’organisateur ne m’a pas encore validé le devis mais il m’a dit verbalement que c’était ok, alors j’y crois. Il faut ABSOLUMENT que je trouve une solution !
Le lendemain, j’appelle le commercial de chez Pentax pour lui exposer la situation. Il n’en revient pas de cette panne et se confond d’excuses au nom de la marque. Il me promet de tout mettre en oeuvre pour que je ne sois pas lésé. « Je vous envois un 645 D de toute urgence pour vous dépanner et on va vous réparer le votre en priorité ».
Ouf, je vais me tirer de ce mauvais pas.
Ainsi donc, j’envois mon appareil à Paris en Chronopost (ce qui me coutera tout de même 140 €) et j’attends la réception du boitier de remplacement. Ce sera un appareil de démonstration âgé de deux ans. En fait, l’ancien modèle du mien, moins performant et sans la vidéo, mais pour le reportage à venir cela suffira amplement, et de toutes façons je vais récupérer le mien très vite. C’est l’affaire de quelques jours.
Enfin… ça c’était sans compter sur la lourdeur de l’Administration !
Au bout de 4 jours, n’ayant aucune nouvelle du transporteur TNT choisi par Pentax, je me renseigne et je finit par tomber sur le responsable de la société de transport relais TNT. (En fait TNT n’est pas directement présent en Guadeloupe). Celui ci m’explique un peu décontenancé pour moi qu’il a bien reçu le colis mais qu’il l’a bloqué car il faut que je paye 1440 € de taxe d’importation !!! oui vous avez bien lu : 1440 € ! en fait 36 % d’octroi de mer basé sur la valeur déclarée par Pentax sur le document de transport (4000 €).
Pourtant ils avaient bien précisé : « matériel de prêt suite retour SAV, pas de valeur commerciale » mais les douanes peuvent se baser apparemment sur la valeur couverte par l’assurance pour justifier le racket organisé par l’Etat. J’explique au transporteur que ce n’est pas possible et qu’il faut trouver une solution. Celui-ci me fait comprendre qu’il aurait fallu ne déclarer que 50 € pour ne payer que 36 % des 50 €. Autrement dit : frauder ! Mon urgence étant de débloquer la situation coute que coute, j’en fait part à Pentax qui refuse de rentrer dans ce genre de combine. Le lendemain, le responsable de Pentax m’annonce qu’ils vont prendre à leur charge les 1440 € de taxe car il faut que je puisse assurer mon reportage. Moi je refuse catégoriquement ! c’est du chantage et il n’est pas question de céder.
Je décide de prendre le taureau par les cornes et d’essayer de contacter un responsable des douanes. Je finit par l’avoir au téléphone. Il m’écoute, puis me passe un sermon comme quoi j’aurais dû faire les choses dans les règles c’est à dire passer par un transitaire et remplir un document d’entrée provisoire sur le territoire avec date de sortie fixe. Je lui répond que je n’en savais rien, que c’est la première fois en 25 ans de métier que je suis confronté à cette situation, et que chez Pentax on ne se doutait pas que la Guadeloupe étant un département français, les choses puissent être aussi compliquées. Ce en quoi il me rétorque un peu agacé : « mais ici ce n’est pas la France ! » puis de préciser : « sur le plan fiscal ce n’est pas comme en France » … Je lui fait remarquer que c’était à TNT de signaler à Pentax cette subtilité et que nous sommes de bonne foi. Sensible à mes arguments, il finit par me proposer de venir le voir dans son bureau à l’aéroport demain matin avec une déclaration « de bonne foi » en trois exemplaires. Je ne vis pas en Guadeloupe et je n’ai pas d’imprimante. Je me débrouille donc pour trouver quelqu’un qui pourra m’imprimer la paperasse. Encore une perte de temps et d’énergie.
Nous sommes en 2015 et un simple mail aurait pu suffire mais non, là il faut que je me déplace… Donc le lendemain matin, je me tape une heure de voiture pour aller aux douanes du fret aérien (griller du diesel pour polluer un peu plus l’ile, c’est sûr que je n’ai que ça à faire !) . Sur place, je rencontre le directeur des douanes qui me reçoit dans son bureau et m’explique que j’aurais dû déclarer tout mon matériel avant de partir de métropole. Il me précise que tout ce qui rentre en Guadeloupe est soumis à des taxes et que je ne déroge pas à la règle. Je lui explique que c’est la première fois que j’entends ça, que je voyage régulièrement sur d’autres continents et qu’on ne m’a jamais posé le moindre problème. Que de plus, la Guadeloupe est un département français et qu’il est aberrant qu’un photographe indépendant français doive déclarer son matériel et payer des taxes alors même qu’il vient photographier les paysages de Guadeloupe et que ses photos serviront peut-être à promouvoir le tourisme de l’ile. Mais il me rétorque (et il n’a pas tord) que ça il faut le dire au législateur, lui est là pour faire appliquer les règles, sans oublier d’ajouter la phrase classique : « nul n’est censé ignorer la loi ».
Au final, après 20 minutes de palabres, il me fait une faveur et me signe le papier « à titre exceptionnel » et je repars donc avec mon appareil de secours. Un papier volant qui ne sera classé nul part au final et qui me sert juste à récupérer mon paquet chez le transporteur. Je sors du bureau en me disant : « tout ça pour ça »…
Avant de quitter son bureau j’ose lui demander : » et pour mon appareil qui va être réparé, comment je fait pour le récupérer ? » sa réponse : « ah non ! là il faut que vous alliez demander un carnet ATA à la CCI de Pointe à Pitre. Allez les voir ils vous expliqueront ».
Quand la balle est renvoyée dans une autre administration, alors là tu peux te dire que tu vas vivre un enfer…
Le lendemain, j’appelle donc la CCI de Guadeloupe et je demande le service concerné. Le nom du service c’est « Appui aux Entreprises » , avec une telle dénomination, je me dis donc tout naturellement qu’on va y arriver. Mon optimisme est vite rattrapé par la nonchalance d’une dame qui m’explique qu’il fallait que je déclare mon matériel au départ de Bordeaux à l’aide d’un carnet ATA et qu’elle va m’envoyer un… devis. Effectivement quelques minutes plus tard je reçois son devis. Le carnet ATA ne coute pas moins de 380,99 € et n’est valable que pour 5 voyages avec un plafond de matériel à 11 000 €. Selon elle il faut l’utiliser à chaque fois qu’on se déplace dans les DOM et… en Europe !!! il y aussi une proposition à 250 € pour un seul coupon. Je commence à enrager en découvrant en plus toute la paperasse qu’il faut fournir pour acheter le fameux carnet de coupons. Mais le summum va être atteint quand elle va m’envoyer quelques instants plus tard un autre mail pour m’annoncer que de toutes façons elle s’est renseignée auprès de la CCI de Paris et que dans la mesure où il aurait fallu le faire au départ de Bordeaux et bien il ne peut y avoir de rétroactivité et donc il n’y a pas de solution ! Il faut que je demande aux douanes comment faire !!!
Donc retour à la case départ. J’appelle à nouveau le chef des douanes du fret aérien. Il me dit qu’il ne peut rien faire. Je lui dit : « écoutez, je n’ai pas envie de polémiquer pendant 20 minutes parce-que vous avez autre chose à faire et moi j’en ai plus que marre, alors est-ce que vous me faîtes à nouveau une exception ? c’est OUI ou c’est NON ? ». Sa réponse est on ne peut plus claire : « c’est NON ». Au revoir Monsieur.
Me voici donc dans l’impasse. Cette fameuse impasse administrative insupportable à laquelle nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre et que nous vivons comme une injustice. Que ce soit les disfonctionnements du RSI, une amende injustifiée, une erreur administrative, un dossier égaré, une usurpation d’identité, à chaque fois la victime se sent impuissante et abattue face à un mur infranchissable qui est celui de l’ADMINISTRATION.
Là je peux le dire, je suis dépité, dégouté, scandalisé, écoeuré. Alors que j’apprend au même moment que la famille royale du Quatar ne paye aucune plu-value sur ses transactions immobilières en France, moi, simple auteur photographe indépendant, qui se bat chaque jour pour assurer sa subsistance dans un marché devenu très tendu, qui n’a droit à rien, ni congé maladie, ni chômage, et certainement ni retraite, je dois dépenser mon temps, mon énergie et mon argent à remplir de la paperasse, payer des taxes, uniquement pour avoir le droit de voyager DANS MON PROPRE PAYS avec mon appareil photo !
Et ce fameux « choc de simplification » annoncé par notre Président ? il est où ???
Je pense que nous devons être le seul pays démocratique et moderne au Monde à se comporter aussi injustement avec ses propres concitoyens. Le simple fait de devoir déclarer son matériel en voyageant de métropole à un département d’outre mer équivaut d’emblée à une suspicion de de fraude. Oui en France, tandis que des parlementaires eux fraudent à coup de millions en toute impunité, se payent des biens immobiliers (y compris aux Antilles) avec leurs indemnités et continuent de se pavaner sur les bancs de l’Assemblée, nous petits indépendants, artistes, artisans, commerçants, gérants de PME, nous devons nous soumettre à des règles absurdes, inventées par des énarques qui ne connaissent rien de la vraie vie et qui nous assomment de leur sens aigüe de la complexité ! Je ne me sens aucunement « populiste » en faisant un tel constat. Juste un sentiment d’injustice et de gâchis.
Je suis en colère contre ce gouvernement qui nous a promis un « choc de simplification » . Simple effet d’annonce une fois de plus.
Quand on voyage on entend souvent que le français est roublard, malhonnête… mais il est évident que tout est fait pour nous conduire à la ruse, à la petite magouille… ou à baisser les bras.
Un ami m’a écrit hier : « et maintenant ? cette situation elle profite à qui ? à quoi ? Cela n’a plus aucun sens. »
Dans quelques jours, j’irais à St Barth photographier un évènement exceptionnel : la Bucket Regatta. Je ne serais pas au top puisque je ne peux pas rapatrier ici mon propre appareil photo. Je vais donc me contenter de celui que Pentax m’a envoyé en secours, beaucoup moins performant, et je ferais de mon mieux, bien sûr. Mais je me dis qu’en résumé : je suis puni d’avoir investi dans du matériel haut de gamme et performant. Un photographe amateur ou pro, équipé avec un matériel plus basique et donc moins couteux, lui ne serait pas soumis à toutes ces tracasseries. Il se le ferait envoyer en simple collisimo et passerait au travers des mailles du filet. Mais moi je ne peux pas prendre le risque de faire voyager 10000 € de matériel par la poste avec une assurance limitée à 800 €.
Tirer la qualité vers le bas, décourager les plus dynamiques et ceux qui prennent des risques, voilà la politique qui est menée depuis des décennies en France. Et aujourd’hui j’en suis victime.
Oui bien sûr, il y a pire dans la vie et j’en suis bien conscient. Mais pour autant, cela reste absurde et insupportable.
Alors ami photographe qui a eu la patience de lire cet article jusqu’au bout, tu es aujourd’hui informé qu’à chaque fois que tu voyage en Guadeloupe et dans les DOM, si tu ne t’es pas soumis à ce racket organisé, et au jeu de la paperasserie administrative, tu prends un risque, celui de te voir confisquer ton matériel par les douaniers, à l’arrivée ou au départ. Eux n’y sont pour rien. Ils appliquent des règles absurdes dictées par des gens qui vivent sur leur nuage. Et je suis convaincu que les douaniers préféreraient utiliser leur énergie et leur temps à traquer les trafiquants de drogue, si nombreux dans cette région, plutôt que de gêner et ralentir ceux qui ne demandent qu’à travailler honnêtement.
Et à ce stade de mon billet et de mon exaspération je vais me permettre en conclusion un petit avis personnel : selon moi, les premières victimes de cette barbarie administrative sont les guadeloupéens eux-mêmes, qui au quotidien se font racketer, notamment par la grande distribution, en payant leurs achats 30 à 50 % plus cher qu’en métropole. Tout ceci pour alimenter les dépenses considérables de la Région Guadeloupe qui a acheté la paix sociale en fonctionnarisant 40 % de la population active, et qui est capable de dépenser des dizaines de millions pour un musée de l’esclavage mais qui ne dépensera pas un centime pour construire un nouvel hôpital digne de ce nom ! et que dire de l’eau potable qui ne coule que par intermittence dans les foyers ! Comment un département où le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale, où le taux de criminalité bat chaque année tous les records, et ou le travail informel est toléré, peut-il se permettre le luxe de décourager celles et ceux qui voudraient participer, chacun à leur petit niveau, à faire de cette ile magnifique un territoire encore plus attrayant et dynamique ?
Et oui, un photographe qui se déplace plusieurs mois sur un territoire pour le photographier, observe, se renseigne, s’imprègne, tente de comprendre… et si on le prive de son outil de travail, il peut toujours s’exprimer par la parole ou l’écrit.
Voilà, c’est fait. Et maintenant ça va tweeter sec ! parce-que j’ai espoir que ce billet arrive devant les yeux d’un haut responsable politique et qu’il prenne conscience, à travers cette petite mésaventure, de l’écart énorme qui existe entre sa vision du travail et celle de ceux qui sont dans la vraie vie.
Laissez nous respirer ! laissez nous libérer notre énergie, notre créativité ! arrêtez de nous compliquer l’existence ! c’est tout ce que je vous demande. Et apparemment on est quelques millions de français, de métropole et des DOM TOM, à penser la même chose…
Lecteurs de ce blog, journalistes, administrateurs de sites, portails, pages fb, n’hésitez pas à partager cet article si vous le souhaitez. (Merci d’utiliser le lien et non un copié-collé du texte)
Je trouvais un peu fâcheux d’être en Guadeloupe, avec mes compétences et mon expérience, et de ne pas avoir été fichu de me trouver quelques commandes de reportages pour l’arrivée de la Route du Rhum.
En même temps, difficile de m’en vouloir car ce genre d’évènements se préparent des années à l’avance et les photographes avaient donc été recrutés en métropole par les sponsors depuis longtemps. Par ailleurs, il faut bien dire que le site de l’organisateur Pen Duick, ne facilitait pas les démarches commerciales, aucun lien ne permettant de se rapprocher de l’ensemble des contacts « com » des différents bateaux.
Comme je voyais notre aquitain Lalou Roucayrol se rapprocher à bord de son multi 50 Arkema:Région Aquitaine, je me suis dit que cela valait quand même le coup de faire savoir à la Région Aquitaine que j’étais sur place, au cas où ils auraient besoin de mes services.
Bingo ! justement ils avaient besoin de photos.
Cela n’a pas été un reportage facile car, outre les difficultés que j’ai pu avoir à joindre l’organisation pour me faire embarquer sur un bateau presse, le pauvre Lalou s’est retrouvé immobilisé dans la pétole entre les Saintes et Pointe à Pitre. Prévue initialement vers 20h00, il a finalement passé la bouée d’arrivée à… 6h30 du matin ! Pour moi cela a signifié 30 heures sans dormir… un peu dur j’avoues. Mais du coup, il faisait jour quand il est apparu devant l’objectif de mon Pentax 645 Z. Belle ambiance et belles images d’un Lalou Roucayrol qui a laissé sortir toute sa joie d’être arrivé sans soucis majeurs à bord de son propre bateau. Une deuxième place qu’il n’avait pas volé.
Pour moi une nouvelle expérience et l’occasion aussi de tester les capacités du Pentax 645 Z en reportage sport, discipline pour laquelle le moyen format n’est pas vraiment prévu à la base.
Le résultat m’a tellement plu que j’ai remis ça une semaine plus tard, cette fois-ci à Saint-François et sur d’autres embarcations bien moins impressionnantes. En effet, la petite station balnéaire organisait une régate « Yasala » de canots traditionnels dans son célèbre lagon. Et cerise sur le gâteau, Lalou Roucayrol y participait avec toute sa bonne humeur. Encore une fois, le Pentax 645 Z a fait des merveilles. Je retrouve avec ce boitier le plaisir de la photographie comme à mes débuts, quand il fallait bien réfléchir avant d’appuyer sur le déclencheur. En plus de bénéficier d’une sélection dès la prise de vue, il y a la qualité d’image.
Reportages complets à découvrir sur ma page fb :
– Route du Rhum : arrivée de Lalou Roucayrol
– Régate Yasala : dans le lagon de Saint-François
Cela faisait un an qu’il n’était plus possible d’acheter mes photos.
La Galerie Letessier n’a pas résisté à la crise et a fermé ses portes en septembre 2013 mais de toutes façons l’expérience n’avait pas été concluante. Je me suis en effet rendu compte qu’il n’était pas souhaitable de vendre mes photos en dehors d’un lieu qui porterait ma marque. En France, la photographie de paysage et de nature n’est pas vraiment considérée comme « artistique » par les collectionneurs d’Art et les galeristes. Raison pour laquelle il n’est pas envisageable de les vendre à des prix justifiés par la commission d’un intermédiaire et la valeur ajoutée d’un emplacement de marque.
Néanmoins, vous le savez, j’ai toujours pensé qu’il était possible de proposer des tirages grands formats de qualité, en tirages limités à 30 exemplaires (ce qui en fait tout de même des tirages d’Art) à des tarifs… disons… « démocratiques ». Et c’est en suivant cette idée que j’ai eu grand plaisir à vous proposer mes photos dans ma petite galerie d’Arcachon pendant plus de 11 ans. Des milliers de photos du Bassin d’Arcachon sont aujourd’hui réparties dans le Monde entier, car les amoureux du Bassin sont partout, de Gujan-Mestras en Australie, de La Teste en Chine, du Cap-Ferret à New-York ! Et si il y a peu de chance qu’elles soient un jour mises aux enchères chez Sothebis, elles prendront au moins une valeur patrimoniale. Car ces photos ne sont pas seulement des beaux objets de déco, ce sont aussi des témoignages visuels de ce que pouvait être le lieu photographié à cet instant précis. Et comme vous l’avez tous constaté, les paysages changent, de plus en plus vite , et pas forcément dans le bon sens.
Ces tirages sont faits pour durer dans le temps, pour que vous puissiez les transmettre à vos enfants ou à vos petits enfants. Ce sont au moins des objets de collection, sinon des oeuvres d’art accessibles.
J’ai longtemps pensé qu’il était illusoire de vendre mes photos par internet. Mais aujourd’hui, j’ai un peu changé mon point de vue. J’ai d’ailleurs eu ces derniers temps des demandes que je n’ai pas pu honorer, faute de catalogue, de tarifs, et d’organisation.
J’ai donc travaillé 15 heures par jour pendant ces dernières semaines, enfermé devant mon ordinateur (et croyez moi c’est très pénible de rester enfermé quand on a la chance d’être au bord de la Caraïbe…) pour remettre de l’ordre dans mes photos du Bassin, faire le tri, sélectionner les plus belles, pris contact avec des labos, testé différentes finitions, étudié les tarifs, et bien sûr la logistique d’expédition. Je me suis arrêté à trois ateliers et 4 finitions différentes que je vous propose dès à présent sur mon site internet.
Autant vous le dire tout de suite: je ne suis pas webmaster… j’ai donc fait de mon mieux pour que vous ayez un « catalogue » en ligne le plus clair possible, mais ce n’est que du provisoire. Mon site sera en effet entièrement refait dans les prochains mois par des vrais professionnels du web. En attendant, si une de mes photos vous tente, vous trouverez, je l’espère tout ce qu’il faut comme éléments pour concrétiser votre envie en acquisition.
N’hésitez surtout pas à me contacter si vous avez des hésitations ou n’importe quelle question.
Ah oui… j’allais oublier… demain soir j’embarque à bord d’un catamaran pour une petite escapade vers une île qui fait rêver tout le monde : Saint Barth ! Le but est d’aller accueillir les équipages guadeloupéens qui participent actuellement à la régate de l’AG2R. Et bien entendu, j’embarque avec moi TOUT mon matériel ! alors… restez en ligne sur ma page fb , il y aura certainement de belles images et de belles rencontres 😉
Donc que ce soit pour décorer votre intérieur, votre bureau, votre salle d’attente , ou pour faire un beau cadeau à un proche, n’hésitez plus, c’est au point !
Finition verre acrylique (plexi) :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ocKJinU4yDg&list=UUBDt8JhUj4djf9LqBm0-ogA[/youtube]
Finition laminage bois :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_0EQ-6qSjVk[/youtube]
Finition Dibond alu :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Ypf5RfyYSl0[/youtube]
Emballage et expédition :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xHEaq62QVUw[/youtube]