Hier se tenait au Lycée de la Mer de Gujan Mestras, une réunion historique dans l’histoire du Bassin d’Arcachon : la CLIS (Commission Locale d’Information et de Suivi des eaux du Bassin).
Cette commission a été créée à l’initiative du Ministre Jean-Louis Borloo, qui répondait favorablement à la demande du Comité de Vigilance de Biscarrosse.
René Capo, coordinateur du Comité de vigilance m’avait demandé de réaliser un reportage sur cette journée mais le Sous préfet d’Arcachon Philippe Ramon n’a pas voulu me donner l’autorisation de pénétrer dans la salle. J’y reviendrais dans le prochain article…
Comme je suis têtu, je me suis quand même rendu sur place afin d’interviewer ceux qui le souhaitaient dans le hall d’entrée.
Beaucoup de monde en cette matinée. Au milieu des élèves du Lycée, dans l’amphi-théatre, arrivent à tour de rôle tous les élus du Bassin et un élu de Biscarrosse Claude Larcher. Les associations de défense de l’environnement sont là aussi, dossiers sous le bras.
Pour participer à la transparence de l’information, les différents scientifiques, experts, collectivités territoriales et instituts sont venus exposer leurs travaux.
C’est la première fois qu’une telle commission réunissant autant de monde est organisée sur le Bassin. Un net progrès qui devrait permettre de trouver des solutions aux différents problèmes liées à la qualité de l’eau.
Ceux qui me connaissent me saluent et Michel Sammarcelli, Maire du Cap-Ferret et Président du SIBA vient à ma rencontre avec courtoisie. Nous discutons un moment de mes photos aériennes du Wharf largement diffusées sur internet et dont la date de prise de vue pose problème. Je le rassure en lui expliquant que je fais de mon mieux pour contrôler la sincérité de mes images mais que je ne peux pas avoir les yeux partout. Puis nous discutons agréablement des paysages du Bassin, du Cap-Ferret, d’urbanisme, et… de Cape Cod où il voudrait aller faire un tour lui aussi.
Quelques élus arrivent au dernier moment dont Yves Foulon et MHDE. Le maire d’Arcachon est radieux ! il faut dire que Marie-Hélène Des Esgaults, élue Sénateur vient juste d’annoncer que Yves Foulon aura l’investiture de l’UMP pour les prochaines élections anticipées pour le poste de député. Il va encore y avoir beaucoup de politique et de coups bas sur le Bassin. Décidément cela ne s’arrêtera jamais… on est encore loin du « climat de sérénité » que certains me reprochent de mettre en danger avec mon modeste blog et mes … 25 visiteurs par jour !
Mais revenons à cette journée consacrée à l’environnement :
euh.. pardon… n’ayant pas de carte de presse je n’avais pas le droit d’y assister donc je ne pourrais pas raconter grand chose.
En revanche, comme je voulais occuper ma matinée, j’ai eu l’idée de me diriger vers Audenge et d’aller voir (et sentir…) de près ce fameux Centre d’Enfouissement des déchets dont tout le monde parle depuis hier (suite à un article dans Sud Ouest). Je n’ai pas eu de difficulté à rentrer sur le site et à photographier et filmer tout ce que je voulais (notez que j’avais fait un vol en ulm la semaine dernière juste au dessus en repérage). Je puis vous confirmer ce que clament haut et fort les riverains du site : CA PUE ! et ça prends à la gorge.
Je plains ces pauvres gens qui vivent leur quotidien avec cette nuisance épouvantable. J’imagine le stress que cela doit représenter pour eux de ne pas en voir la fin.
Je plains aussi la maire d’Audenge, élue depuis mars dernier et qui doit se sentir bien seule pour affronter ce dossier. Si les autres élus du Bassin, même de droite, pouvaient faire preuve de solidarité, cela redonnerait peut-être un peu d’espoir aux habitants d’Audenge. Enfin, moi je dis ça…
Je prends le temps de me faire expliquer le fonctionnement de cette décharge, qui heureusement n’est plus en activité depuis l’année dernière, et j’avoue que je ne suis qu’à moitié rassuré par ce que j’apprends.
Une partie n’aurait pas été traitée dans les normes et il est fort à parier que ses « jus » atteignent la nappe fréatique qui se dirige tout droit vers… le « coeur du Bassin ». Mais bon… tout cela n’est que supposition de ma part et n’engage que moi.
Je m’approche de ce fameux conteneur contenant de la radio-activité (en faible quantité). C’est assez effarant de voir cette benne laissée à ciel ouvert, sous un préau en plein soleil, sécurisée par deux banderolles sur lesquelles sont accrochées de vulgaires feuilles A4 plastifiées avec un logo « Radio Activité ». Selon les informations qui me sont données sur place, elle contient un tapis roulant en cahoutchouc qui aurait servit à transporter des gravats.
Mais rassurez vous, je m’en suis entretenu avec le Sous préfet et il m’a assuré qu’il n’y avait aucun danger. Selon lui, il faudrait se tenir à proximité pendant 8 heures d’affilé, 40 jours de suite ( ou quelque chose comme ça…) pour que cela puisse représenter un risque pour la santé. Il est donc tout à fait normal que cette benne soit stockée ici depuis avril 2007 en attente de son traitement.
Vraiment… pas de quoi en faire un plat !
Puis, vers 16h00, je suis retourné à la CLIS afin de prendre quelques témoignages à la sortie de la réunion. Les participants quittent les lieux assez rapidement et je ne puis m’entretenir qu’avec le Sous-préfet (ce sera le sujet d’un prochain article), René Ariscon (une mémoire du Bassin et de l’Ostréiculture) et Michel Daverat, élu des Verts. Ces deux derniers ne semblent pas vraiment satisfait par cette première CLIS : « Beaucoup d’informations et de statistiques et pas assez de temps pour les échanges et le dialogue ». J’apprends que l’avocate des ostréiculteurs s’est fait brillamment remarquer dans une intervention houleuse avec le Préfet de Région qui, par ailleurs, a fait des déclarations surprenantes à propos des ostréiculteurs dans Sud Ouest le matin même :
en parlant des ostréiculteurs bretons : » là-bas, quand il y a une crise, ils en parlent le moins possible, ce en quoi ils ont raison. »
« la véritable saison est en hiver et autrefois les huîtres se mangeaient moins les mois sans R, ce qui constituait une forme de principe de précaution. »
(propos du Préfet Francis Idrac dans l’article de Hervé Mathurin – Sud Ouest du 25.09.2008)
Je suppose que les ostréiculteurs ont dû apprécier…
Quand je pense que je suis accusé de perturber le climat de sérénité avec mon blog…
J’avais lu cette brillante analyse du préfet de région, sur les mois en R et la saisonnalité de l’économie ostréicole. Aussi, ce conseil aux ostréiculteurs, de la fermer face à l’adversité… Effarant.
Je compte sur toi pour continuer à empêcher les sédiments de se reposer tranquillement sur leur lit institutionnel et à perturber le ronron du « dialogue » entre l’État et les divers comités, soit disant de défense de l’environnement, à la légitimité autoproclamée.