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Journée Mondiale des Océans… la transparence selon le SIBA…

le Wharf

Alors là j’avoue que je suis resté scotché à mon siège quand j’ai ouvert le journal et découvert que le SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon) avait choisi le jour de la Journée Mondiale des Océans pour organiser une grande opération de communication sur l’efficacité des deux nouvelles stations d’épuration de Biganos et de la Teste de Buch !

Il fallait avoir du culot pour oser le faire.

J’ai immédiatement proposé à René Capo du collectif Aquitain contre les rejets en mer de nous y rendre afin de visiter la station de La Teste et de rappeler que de gros progrès restaient à faire en matière de traitement des eaux usées.
J’étais muni pour l’occasion d’une photo aérienne du Wharf prise le 28 aout 2006.
France 3 Aquitaine venu couvrir l’événement n’a pas manqué d’interviewer René Capo qui a ainsi pu faire un certain nombre de précisions.

René Capo, collectif Aquitain contre les rejets en mer

Il faut savoir en effet que les deux nouvelles stations d’épuration permettent de traiter les eaux usées de l’ensemble des communes du Bassin d’Arcachon. L’usine de papier Smurfit de Biganos possède, elle, sa propre station de traitement.
C’est un progrès notoire puisque depuis un an, le traitement est beaucoup plus efficace.

MAIS :

Il reste tout de même un problème et il est de taille : nous continuons à rejeter en mer, par le Wharf de la Salie Sud, les eaux partiellement traitées et donc encore polluées en partie.
Personnellement je trouve que le SIBA devrait faire profil bas plutôt que de se vanter d’avoir dépensé 40 Millions d’euros pour ces deux stations d’épuration.
Je n’ai pas manqué de rappeler à Isabelle Galinier, responsable de la communication du SIBA, que les élus du Bassin avaient réussi à réunir 80 Millions d’euros pour prolonger de 5 kilomètres l’autoroute de Gujan à la Hume afin d’en faire un « aspirateur à camions ». Ils pourraient donc se donner les moyens de traiter nos eaux usées jusqu’au bout et éviter ainsi de continuer à prendre l’Océan pour une poubelle ! Des solutions existent, elles coûtent de l’argent.

stationlateste01bd.jpg

Philippe d’Agata, kite surfer et membre de l’association « Michel d’Agata » (voir sur Facebook) avait également fait le déplacement accompagné de Candice.
Tous ensemble nous avons donc pu visiter les installations et poser un certain nombre de questions.
Ainsi, nous avons eu la confirmation que les produits chimiques contenus dans les détergents n’étaient pas traités ! mais que l’on se rassure : Isabelle Galinier nous apprend que le SIBA va communiquer pour que les habitants du Bassin n’utilisent plus de détergents ! y a du boulot !…
Nous avons eu la confirmation que le polychlorure d’aluminium était utilisé pour floculer et blanchir les mousses. Or il se trouve que de nombreux scientifiques émettent aujourd’hui des réserves sur l’impact de ce produit sur la santé. Il serait peut-être l’un des suspects responsables de la maladie d’Alzheimer…
Quand au nettoyage des dizaine de kilomètres de canalisations, les explications étaient, à mon sens, pour le moins confuses et évasives.

En conclusion : les élus du Bassin n’ont peut-être pas choisi la bonne option pour traiter les eaux usées. Tout concentrer sur 2 grandes stations d’épuration n’était peut-être pas la meilleure option. Selon René Capo, il aurait été plus judicieux que chaque commune du Bassin puisse traiter ses propres eaux usées, par le biais de stations écologiques, évitant ainsi tout rejet en mer.

Comment allons nous faire désormais pour sortir de cette impasse ? Alors même que le Bassin ne cesse de s’urbaniser à grands coups de buldozers, que l’augmentation démographique est la plus importante du département, que les zones industrielles s’agrandissent et que l’autoroute va bientôt amener les camions sur une longue file inintérompue jusqu’à la Hume, personne n’a pensé à une solution qui permettrait d’éviter de rejeter notre pollution à tous dans l’océan, à quelques centaines de mètres du Banc d’Arguin…

Je suis de plus en plus inquiet pour l’avenir du Bassin d’Arcachon…

3 thoughts on “Journée Mondiale des Océans… la transparence selon le SIBA…

  1. Merci à tous ceux qui défendent l’écosystème du Bassin d’Arcachon et merci à Stéphane SCOTTO de mettre « sous les feux de la rampe » la politique irresponsable des élus locaux (il n’y a que le fric qui compte pour ces gens là). Je suis à 200% votre démarche.

  2. tiens, encore un fxbodin le même que sur S2K… ou IBOGA

    Moi aussi je deviens pessimiste pour le Bassin que j’habite depuis 14 ans.
    Nos élus ne savent comment dépenser notre argent.

    On a les moyens pour l’inutile et le superflu tandis qu’on n’arrive pas à trouver les sous pour le nécessaire.

    Aujourd’hui-même, je découvre des travaux de réfection de chaussée entre le rond-point de l’hôpital J.Hameau et l’accès à la voie directe alors que le macadam et les peintures remontent à moins de 3 ans.

    Au lieu d’exiger des propriétaires, qu’ils coupent la végétation masquant les feux tricolores, les panneaux de signalisation routière ainsi que les panneaux indiquant le nom des rue, et également le numéro qui devrait figurer sur chaque habitation, ont multiplie les ralentisseur qui détruisent nos automobiles ( même à 20kmh ) , les rond-points inutiles et mal dimensionnés, les angles agressif des coins de trottoirs ou des places de stationnement qui deviennent inutilisables etc , etc…
    On préfère confier aux employés municipaux le soins d’arroser les faux-arbres constitués de multiples pots de fleurs avec , bien sûr le véhicule spécialement conçu pour cette unique tâche.

    Mais ce n’est qu’un aspect des dysfonctionnements des services municipaux et inter-communaux.

    Ce que j’ai compris, c’est que les élus voudraient nous faire croire que
    le bilan de leur travail est proportionnel aux moyens financiers engagés dans les différents projets.

    Merci Stéphane pour ton engagement !

  3. Bravo et merci pour ton activisme sur ce dossier très sensible.
    Le parallèle avec le financement de la 4 voies est très pertinent ; quand les entrées sur le sud bassin ressemblent de plus en plus à une rocade de banlieue, on ne peut qu’être inquiet des conséquences de cette urbanisation sur la qualité de la vie à courte terme et sur l’environnement naturel à long terme.

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