Malheureusement, l’été n’aura pas été toujours aussi gaie. Une saison estivale ensoleillée mais assombrie par plusieurs disparitions de personnes que j’affectionnais.
Il y a d’abord eu la disparition de Lucien Ouvrard, un retraité testerin atteint de Alzheimer et que nous avons cherché pendant 11 jours avec de nombreux bénévoles alertés par la page fb « Le Bassin, un Paradis Menacé ». Au cours de cette tentative de sauvetage, j’ai pu mesurer à quel point l’entêtement d’un sous-préfet et la concurrence entre les services de police et de gendarmerie, pouvaient avoir des conséquences dramatiques. Lucien est mort, seul dans un bois, après avoir marché pendant plusieurs jours, et tandis que sa famille s’angoissait de jour en jour. Je tiens ici à remercier tous les bénévoles qui se sont mobilisés pour cette recherche. Je reste convaincu que nous aurions pu le retrouver en vie si nous n’avions pas été confrontés à la mauvaise volonté des autorités locales. Je note également que les élus du Sud Bassin n’ont jamais proposé une aide quelconque à la famille pendant toute la durée des recherches. La presse locale ne s’est pas beaucoup mobilisé non plus. Nous dirons que le service minimum a été assuré alors que les bénévoles et la famille, eux, ne comptaient pas leurs heures pour retrouver ce pauvre Lulu.
Puis, ce fut la disparition du jeune Jeremy Lavarda, 30 ans, que je connaissais depuis son enfance. Il était chez moi la veille de sa mort et nous avions discuté longuement de son avenir dans l’audio-visuel. Né à la Teste, surfeur, il était un amoureux inconditionnel du Bassin. Nous avions aussi parlé de la pollution et du Wharf. Allez savoir pourquoi, c’est au Wharf qu’il s’est noyé le lendemain. Ce putain de Wharf, je le déteste vraiment.
Enfin, c’est une figure d’Arcachon qui est partie, lui aussi trop tôt. Bruno Epeldé, un des mecs les plus gentils que l’on puisse rencontrer. Il était d’ailleurs l’une des premières personnes que j’ai connu en m’installant sur le Bassin il y a 14 ans. Issu d’une famille d’arcachonnais bien connue, il avait choisi une vie tranquille, sans contraintes, sur sa terre du Bassin. Il était un passionné de pinasses, de bacs à voile, et il était toujours prêt à rendre service. Il travaillait au Port d’Arcachon. Tout le monde le connaissais. Un accident de scooter au Mouleau, une disparition brutale à laquelle personne n’aurait pensé.
Je ne les oublierai pas.