photo©Franck Perrogon-Sud Ouest 2008
RENCONTRE. –Photographe militant, Stéphane Scotto a suivi de près la crise ostréicole. Il diffuse sur Internet deux films tournés cet été et anime un blog
Son optique nature
:Sabine Menet
Au Wharf de la Salie, à Smurfit-Kappa à Biganos, au cours des fêtes de la mer à Arcachon : Stéphane Scotto a suivi de près les ostréiculteurs cet été. Derrière son objectif et derrière sa caméra, le photographe a figé les actions réalisées au cours de l’été pour dénoncer les dérives environnementales.
Comment vous positionnez-vous ? Êtes-vous un militant, un écologiste ?
Je porte un regard émotionnel sur les choses. Je mets au profit des autres mes images. J’ai une liberté de parole et d’action. Je ne fais partie d’aucune association ni d’aucun mouvement politique. Je m’exprime sur mon blog (1) et surtout je tiens à y donner la parole au plus grand nombre. Parce qu’il faut se mobiliser pour que les choses bougent.
Que pensez-vous des actions menées cet été ?
Je pense que les choses ne font que commencer. La visite à Smurfit lorsque les ostréiculteurs ont découvert, à 400 ou 500 m de la Leyre, un plan d’eau qui pourrait faire penser au Lac Rose, non loin de Dakar, a été édifiante. Car là, ce ne sont pas des cristaux de sel qui donnent cette couleur rose mais des métaux lourds. Et que dire de la décharge à ciel ouvert. Je crois que la machine est lancée. Depuis que j’ai mis en ligne le film tourné là-bas (2), je croule sous les mails. L’impact du visuel est énorme.
Est-ce à dire que vous êtes optimiste quant à l’avenir ?
Hélas non. Je reste fataliste face au peu de prise de conscience des habitants du Bassin. Nous sommes dans une situation d’urgence où il faut prendre des mesures et non plus des demi-mesures. Il faut établir une direction pour le développement du Bassin.
« Je pense que les choses ne font que commencer, la machine est lancée »
En fait, non, il ne faudrait même plus parler de développement. Comment prévoir 100 000 habitants en plus d’ici 2030, alors qu’on n’a même pas réussi à gérer le doublement de la population en six ans ?
Que pensez-vous traduire à travers vos photos ?
Avant tout mon amour du Bassin. Un endroit où je suis venu en vacances jeune, avant de venir m’y établir en 2001. Un endroit beau et fragile à l’incomparable lumière. Avec des endroits où j’ai appris la solitude. Mes photos sont des témoignages que l’on retrouvera peut-être dans quelques années en se disant : « Tiens, ça ressemblait à ça, avant. »
Vous faites souvent le parallèle entre le bassin d’Arcachon et Cape Cod aux États-Unis…
Oui. Les paysages sont identiques, les activités, ostréiculture, pêche et nautisme aussi. La seule différence, c’est que l’environnement y est beaucoup plus protégé. Que l’on ne peut pas y construire n’importe comment, ni y implanter n’importe quelle activité. J’ai réalisé une série de photos là-bas et je repars, en octobre, pour poursuivre mon projet. J’aimerais y ouvrir une galerie.
Quid de la prochaine plus grande photo du monde (3) ?
Elle est repoussée aux vacances de Pâques afin de pouvoir être présentée avant l’été 2009. Mais elle se fera et englobera cette fois-ci toute la côte intérieure du bassin, du Wharf à la pointe du Cap Ferret.
(1) http://stephanescotto.unblog.fr (2) Le film s’intitule « La souris qui cachait un éléphant », en référence au test de la souris appliqué à la commercialisation des huîtres. Il est visible sur http ://www.dailymot ion.com/altitude33/video/x6mako-la-souris-qui- cachait-un-elephant-news. (3) Il y a deux ans, à bord d’un ULM, il a réalisé la plus grande photo panoramique au monde en proposant, en un seul coup d’œil, de visualiser tout le front de mer, d’Arcachon aux plages océanes.
J’ai regarde avec attention ce reportage a Biganos et je trouve moi aussi cela scandaleux.
Il faut que ca se sache……..je men suis deja charge autour de moi.
Merci.
merci de nous avoir mis ca en ligne 🙂