J’ai donc repris ma route pour remonter à Golden dans le Colorado.
Une sacrée trotte alors cela se fera en 3 jours.
Je quitte Monument Valley en direction de Durango. 5 heures de routes à travers un vrai désert en territoire Navajo. Je passe quelques villes fantômes dans lesquelles subsistent quelques indiens qui semblent vivre en clan.
Pour m’amuser j’ai décidé de porter mon stetson tous les jours en conduisant. Du coup, tous les navajo que je croise dans leurs pic-up me font un signe amical de la main. Avec mon chapeau, dans un 4×4 de marque américaine et une plaque Colorado, je me sens comme un vrai cowboy. C’est marrant. Si ils savaient d’où je viens…
Parfois je m’arrête pour faire quelques photos mais je ne peux pas trop me permettre de tarder. Je sais que les conditions sur la route vont devenir de plus en plus difficiles et je ne veux pas rouler sous la neige de nuit. Or la nuit tombe peu après 17h00…
Je passe « four corners », ce carrefour ou les 4 états : Colorado, Utah, Arizona et Nouveau Mexique, se rejoignent en un même lieu. Je prend à gauche et hop ça y est ! je suis sur la route du Colorado.
J’arrive bientôt à Cortez. Dans ce coin, on dirait que le temps s’est arrêté aux années 80. La région n’a pas l’air bien riche à en juger par l’âge des pic-up qui rouillent sur les trottoirs.
Les maisons non plus ne payent pas de mine, avec des jardins encombrés de ferrailles et de récup.
Et puis à côté de tout ça il y a de nombreux ranchs dont certains affichent un panneau « FOR SALE ».
C’est la crise et on le ressent vraiment ici.
Je monte de plus en plus dans la montagne mais pour le moment pas de neige en vue.
Au bout de quelques heures, j’arrive à Durango. Il commence à faire nuit. Cette fois ci je n’ai pas réservé d’hotel alors je vais directement au Best Western qui affiche un « cheaper price ». Je pose mes bagages et part visiter la rue principale de ce très joli et pitoresque village de montagne style western. Il y a là le fameux train à vapeur bien connu toujours en activité. La rue principale est une continuité de très jolies boutiques, galeries et restaurants dont un français. Tout cela semble très chic.
Je m’arrête devant une petite galerie photo bien sympa et finalement je rentre. Le photographe est là alors j’entame la discussion avec lui. Il s’appelle Jeff Jessing. Il est natif de Durango. On parle photo, paysages, on parle aussi de Peter Lik, le photographe business man de Vegas, vraisemblablement pas très apprécié de ses confrères américains…
Echange de cartes, puis retour à l’hôtel. Demain la route continue et elle promet d’être difficile car ils annoncent une tempête de neige…